DeMar DeRozan assassine Chris Boucher, les Spurs tuent les Raptors : carnage texan à Toronto ce dimanche

Le 13 janv. 2020 à 05:27 par Bastien Fontanieu

C’est un match et une soirée qui auraient dû célébrer la puissance des Raptors à Toronto. Ce fût finalement un comeback des Spurs et un point d’exclamation signé DeMar DeRozan dans son ancienne franchise : San Antonio a fait fort ce dimanche, dans la victoire et avec la manière (105-104).

Voilà le genre d’affaire qui était vraiment mal partie. Mais vraiment, mal partie. Kyle Lowry et ses potes, on le sait, ne sont jamais faciles à prendre chez eux, dans la Scotiabank Arena. Gregg Popovich s’attendait donc à un match physique, face à des soldats canadiens prêts à tout donner pour défendre leur pays. Là où la mission devenait doublement compliquée, c’est que l’enthousiasme des fans des Raptors était décuplé suite à l’annonce du retour de Pascal Siakam, ainsi que celui de Norman Powell. Si les deux joueurs ne sont évidemment pas les mêmes, ni dans leur impact ni dans leur style de jeu, leur absence combinée à celle de Marc Gasol pénalisaient les champions en titre, qui devaient se reposer sur les épaules de Lowry et Ibaka pour rester en vie. Une mission assez bien gérée par les anciens, laissant ainsi place à Siakam pour qu’il reprenne son travail initial en tant qu’All-Star indiscutable. On avait donc DeRozan de retour à Toronto, Siakam de retour sur les terrains, et un match à remporter pour les Raptors qui démarraient idéalement leur partie. Tout allait comme sur des roulettes, les titulaires punissaient les visiteurs à distance comme à l’intérieur, la dizaine de points d’avance était quasiment actée à la pause. Et malgré les efforts de Rudy Gay ou Bryn Forbes, les Spurs n’arrivaient pas à réellement recoller au score. Le vent tournait tellement dans le sens des hôtes que, temps-mort ou pas de Pop, l’écart grandissait méchamment. On atteignait la fameuse barre France TV du +18 en seconde période, de quoi célébrer le postulat énoncé initialement, un retour réussi pour Powell et Siakam, et une embrassade entre DeRozan et Lowry. Sauf que, petit à petit, les Spurs vont réduire l’écart, à commencer par une action qui va faire le tour des réseaux sociaux. Alors que la rencontre s déroule calmement, DeMar décide de prendre les choses en main… et de baptiser l’ami Chris Boucher. Un poster sacrément méchant à une main, avec la faute, qui réveille tout le banc de San Antonio, provoque les plus belles réactions et fait changer soudainement la direction du vent. Un exploit isolé ? Pense-t-on, sauf que les Spurs vont suivre DeRozan dans son oeuvre pour retourner la partie.

DEROZAN 😱😱😱😱😱😱 pic.twitter.com/AfMDATxbxE

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) January 13, 2020

Ce qui était jusque là une petite démo de Toronto va laisser place à un comeback collectif des Spurs, grâce aux efforts de chacun. DeRozan, le premier, nettoie totalement sa troublante première période avec une seconde mi-temps digne de son niveau récent, c’est-à-dire celui d’un All-Star. Dunk sur dunk, passe sur passe, l’arrière régale et San Antonio profite de sa motivation pour réduire considérablement l’écart. Il y avait 14 points d’avance pour les Raptors en début de dernier quart-temps ? Il n’y en a plus aucun avec 4 minutes à jouer. Scandale à la Scotiabank Arena, c’est DeMar qui retourne son ancienne équipe et tout le monde s’y met dans ses tranchées : Patty Mills, Derrick White, même Marco Belinelli rentre du gros shoot quand il le faut. La température a changé tellement rapidement dans la salle qu’on en vient presque à penser que Toronto va perdre de manière assez laide… sauf que Lowry ne veut rien savoir et décide, avec Ibaka, de maintenir la pression sur les Spurs. Non, vous ne passerez pas comme ça, il faut finir le travail avant de nous affirmer vaincus. Entre boulettes aux lancers-francs et indiscipline défensive, San Antonio tend le bâton pour se faire battre mais heureusement pour eux la maladresse hante Pascal Siakam. L’intérieur, qui aurait pu mettre les siens à l’abris, se loupe coup sur coup et voit donc son équipe s’incliner au finish. Victoire des Spurs, à Toronto, avec un gros DeMar DeRozan, qui rejoint tout de suite la liste des plus beaux distributeurs de posters pour cette nouvelle année 2020. Décidément saignant sur ce dernier mois et demi de compétition, l’ancien des Raptors signe une nouvelle grande prestation qui le rapproche sérieusement de la discussion liée au All-Star Game. Est-il un joueur étoilé incontestable cette année ? Non, c’est certain. Mais est-il en feu et auteur de sérieuses prestations pour des Spurs à la bataille dans le Top 9 de l’Ouest ? Oui, assurément. En attendant de voir ce que les coachs décideront pour les remplaçants du ASG, DeRozan continuera à scorer et scorer encore, quitte à envoyer un pauvre innocent comme Boucher… à l’abattoir.

Les Spurs n’auraient peut-être jamais dû remporter ce match, mais ils y sont arrivés. Derrière un DeRozan sanglant qui est reparti avec un des posters de la saison, San Antonio gagne et reste au contact du Top 8 à l’Ouest. Une belle petite revanche pour DeMar, qui n’avait pas vécu le meilleur des retours à Toronto l’an passé avec son nouveau maillot.