La rédemption Dwight Howard : un nouveau rôle accepté, une superbe efficacité, le déclic qu’on attendait
Le 28 nov. 2019 à 10:22 par Bastien Fontanieu
Pointé du doigt pendant des années pour n’avoir jamais vraiment retrouvé sa forme d’avant, Dwight Howard est aujourd’hui en train de retrouver tout ce qu’il désirait chez les Lakers : la passion pour le jeu, le respect de ses fans, et les victoires qui vont avec.
Si le trophée de Redemption of the year n’existe pas en NBA, il est pourtant bien présent dans nos têtes et le clair leader dans la course est connu de tous jusqu’ici. L’an passé, c’est Derrick Rose, autre égérie Adidas du début de la décennie, qui repartait avec la médaille grâce à un comeback mémorable chez les Wolves. Mais cette saison ? Après un gros mois de compétition, c’est Dwight qui mérite nos louanges. En effet, embourbé dans un merdier général qui le voyait sauter de franchise en franchise, Howard est en train de réaliser un perfect à Los Angeles, pour des Lakers qui caracolent en tête de la Ligue. Et c’est peu dire si ce n’était pas gagné, quand on regarde rapidement en arrière. Le premier passage par L.A en 2012 ? Un désastre. Quelques bonnes passes à Houston avec James Harden, mais sans plus. Gros fail à Atlanta, transfert à Charlotte, buy out par les Nets puis direction Washington pour n’y jouer que 9 rencontres. On ne va pas tourner longtemps autour du pot, disons que Dwight était la punchline préférée de ta punchline préférée, encore cet été. Impossible de croire en lui, d’une éventuelle rédemption, en le voyant tituber d’équipe en équipe. Le géant avait quand même réussi à se faire détester par certains coéquipiers à cause de l’ambiance qu’il imposait, des vestiaires ont implosé par sa présence, des amendes sont tombées pour avoir fait des gestes obscènes sur les parquets, et quelle que soit la nouvelle aventure qui se pointait sur son chemin… elle finissait toujours dans la corbeille. Non seulement le leadership n’était plus là, mais les capacités physiques étaient elles aussi en train de dégringoler, tout ça pendant que Monsieur nous affirmait à Washington qu’il voulait bosser sur son tir à trois-points. Aucun sens de la remise en question, aucune base de réflexion stable et un minimum crédible, combien de fois avions-nous secoué la tête en voyant une déclaration farfelue de Dwight, ces dernières années ? Combien de fois avons-nous bouffé nos ongles en le voyant signer chez les Lakers, avec toutes les tentations du monde à sa portée ?
Ces questions, aujourd’hui, semblent rangées. Cadenassées dans un tiroir qu’on ne veut plus jamais ouvrir, par peur de retrouver le Howard aussi insupportable que décevant. C’est tout le contraire qui nous est proposé, en ce moment. Frustré par le passé de ne pas être une option offensive majeure, un point d’encrage à l’intérieur, Dwight a totalement revu son apport dans le jeu et se contente de ce qui lui est donné : 3,5 shoots par match, une hérésie pour un futur Hall of Famer. Une hérésie… quand on reste fixé sur les années 2000, alors qu’on entre bientôt en 2020. Oui, Howard prend moins de 4 shoots par match, et ne bronche pas s’il passe des soirées à 0, 1 ou 2 tirs tentés en sortie de banc. Car il le sait, son apport vaut bien plus que ça, que ces dunks ou shoots à trois-points rêvés il y a encore peu de temps. La défense des Lakers, numéro 1 de toute la Ligue, peut compter sur un triple-Défenseur de l’année pour faire le taf sur 20 minutes par soir. Sa discipline dans sa raquette, et son simple mouvement de roll en attaque pour représenter une menace par alley-oop offrent à Frank Vogel un remplaçant d’exception. Et quand il le faut, sans prendre trop la confiance, Howard peut nous offrir des nuits comme à San Antonio, Phoenix, ou contre Charlotte par exemple. Des nuits où sa supériorité athlétique lui permet de scorer à outrance, sans forcer pour autant. L’impact sur le jeu est donc parfait jusqu’ici, mais c’est l’attitude qui séduit peut-être le plus dans cette rédemption offerte par Dwight chez les Lakers. Il n’y a pas un mot plus haut que l’autre, il y a un réel enthousiasme pour les titulaires, et une énergie palpable quand on l’appelle à rentrer sur le terrain. Capable de s’énerver sur les arbitres lors de certaines séquences, Howard contrôle mieux ses émotions et compte sur les mots doux de ses coéquipiers vétérans pour rester dans le match. Symbole de cette bonne passe, le pivot n’a pris que deux fautes techniques pour le moment, lui qui est habitué à taper dans la demi-douzaine à l’approche de Noël. Le rôle a changé, le tempérament aussi, et donc l’appréciation extérieure suit. Ce ne sont plus des majeurs mais des applaudissements qui accompagnent DH au quotidien, sur cet automne 2019 basé sous le signe de la revanche.
Rêvant d’un retour tout en haut de l’affiche, en tant que star et joueur dominant, Dwight Howard a enfin eu le déclic qu’on lui souhaitait depuis si longtemps. S’il n’est pas mentionné en premier lorsqu’il faut expliquer l’excellent début de saison des Lakers, impossible de le zapper pour autant. Le nouveau Dwight fait plaisir à voir, dans le jeu comme dans le comportement. Tout ce qu’on souhaite, c’est que cela dure, le plus possible.