Malgré l’adversité, les Raptors ne sont pas passés loin d’un back-to-back parfait à Los Angeles : en voilà une équipe qui fait plaisir à voir

Le 13 nov. 2019 à 11:56 par Nicolas Meichel

Source image : NBA League Pass

Avec le départ de Kawhi Leonard durant l’intersaison, les Raptors ne faisaient plus vraiment partie des favoris pour le titre au moment de faire les traditionnelles prédictions d’avant-saison. Mais depuis la reprise, les champions NBA 2019 tournent bien et le récent back-to-back du côté de Los Angeles a plus que confirmé cela. Retour sur les dernières sorties convaincantes des Dinos.

Il y a quelques jours, on avait souligné le calendrier compliqué qui attendait Toronto en mettant en avant ce road-trip de cinq matchs sur la Conférence Ouest. Un road-trip caractérisé par un back-to-back dans la Cité des Anges, avec une double confrontation contre les Lakers puis les Clippers. Dans la NBA actuelle, difficile de faire plus compliqué comme enchaînement. Les deux franchises de Los Angeles font partie des poids lourds de la NBA et les affronter au Staples Center, en l’espace de deux soirées consécutives, c’est très tendu. De plus, les Raptors débarquaient en Californie avec deux joueurs importants à l’infirmerie. Lors de la rencontre précédente à New Orleans, les Dinos avaient perdu à la fois leur meneur Kyle Lowry à cause d’une blessure au pouce, ainsi que l’intérieur remplaçant Serge Ibaka, touché à la cheville. Dur, très dur quand on sait à quel point ces deux mecs-là sont précieux dans le collectif canadien. On parle quand même d’un multiple All-Star auteur d’un début de saison très solide, et d’un membre essentiel de la second unit de Toronto. Alors forcément, on n’était pas très confiants pour les champions en titre malgré leur bilan de six victoires en huit matchs et les performances monstrueuses du MIP en titre Pascal Siakam, tout simplement exceptionnel depuis la reprise des hostilités le 22 octobre dernier. Sauf que lors de ces deux rencontres à Los Angeles, les Raptors ont plus que jamais montré leur fighting spirit et leur solidité collective.

Face aux Lakers d’abord, les Dinos ont réussi à battre l’une des équipes les plus chaudes du moment. LeBron James, Anthony Davis et Cie restaient sur une série de sept victoires consécutives mais les Raptors ont réussi à faire leur loi sur le parquet californien en se battant comme des morts de faim. On a vu une formation de Toronto magnifique de courage et de solidarité, avec notamment des mecs qui ont profité de l’absence de Lowry et Ibaka pour briller. Si le meilleur joueur de la semaine dernière Pascal Siakam a fait un chantier en deuxième période avec un excellent Fred VanVleet à côté de lui, on est obligés de souligner le superbe apport de la second unit. Chris Boucher a été excellent dans cette rencontre, à travers son énergie et sa contribution des deux côtés du terrain. Il a un nom à vannes, mais il a surtout un moteur de fou qui a fortement aidé les Raptors à décrocher cette victoire contre les Lakers. Dans un délire similaire, on a le rookie non drafté Terence Davis, qui a sorti son meilleur match en carrière en apportant du scoring et du shoot à trois points en sortie de banc. Les Lakers ne le connaissaient probablement pas, ils le connaissent désormais. À ces deux-là, vous ajoutez aussi l’apport d’un Rondae Hollis-Jefferson, quasiment pas utilisé depuis le début de saison mais très précieux face aux Lakers, et même celui d’un autre rookie non drafté Matt Thomas, shooteur vraiment solide. Tous ces mecs-là, ils ont plutôt confirmé dans la rencontre du lendemain face aux Clippers, en particulier Boucher. Bon, cette fois-ci, ça n’a pas suffi car les Raptors sont tombés face à leur ancien franchise player Kawhi Leonard, mais ils n’ont pas du tout à rougir de cette défaite, surtout qu’ils ont perdu un énième joueur avec la sortie d’OG Anunoby pour une blessure à l’œil. Pendant trois quart-temps, ils ont joué les yeux dans les yeux avec Los Angeles, ils ont mis Kawhi en difficulté et on se demandait même s’ils n’allaient pas réaliser l’exploit de faire le doublé dans la Cité des Anges. Finalement, les Canadiens ont craqué dans le dernier quart, complètement épuisés à l’image d’un duo Siakam – VanVleet sur les rotules.

Malgré la déception qui a forcément accompagné la défaite face aux Clippers, les Dinos peuvent donc avoir la tête haute. Kawhi n’est plus là, Danny Green non plus, mais l’ADN de champion n’a pas quitté le Canada pour autant. Au contraire, on sent que cette équipe a vraiment envie de donner tort à tous les sceptiques qui doutent de la capacité des Raptors à rester dans les hauteurs de la Conférence Est. Et plus il y a de l’adversité, plus Nick Nurse et ses hommes trouvent des solutions pour continuer à gagner. Évidemment, Pascal Siakam est celui qui symbolise le mieux tout ça, car sa très grosse progression est la première raison du bon début de saison de Toronto malgré les pertes de l’été. Cependant, Spicy P n’a pas non plus évolué à son meilleur niveau lors de ce back-to-back californien, et c’est avant tout la contribution des role players qui a été marquante. Avec les absences de Kyle Lowry et Serge Ibaka, la profondeur de l’effectif est testée et pour l’instant, on peut dire que le test est réussi. De plus, lorsque l’on voit des jeunots comme Chris Boucher, Terence Davis et Matt Thomas contribuer de la sorte quand Coach Nurse fait appel à eux, on ne peut que mettre en avant le travail de fond des Raptors dans le développement de leurs joueurs. On pense à Siakam, on pense à OG Anunoby, mais ça va bien plus loin que ça. Alors forcément, tout ça demande désormais confirmation. On parle de deux matchs seulement et le road-trip actuel à l’Ouest n’est pas terminé pour les Dinos, qui vont encore affronter les Blazers et les Mavericks avant de rentrer au Canada. Mais les champions en titre ont vraiment fait plaisir à voir.

Du collectif, de la solidarité, de la défense, des mecs qui step-up… les Raptors ont proposé un visage exemplaire lors de ce back-to-back très compliqué dans la Cité des Anges. C’est forcément difficile sans Kyle Lowry et Serge Ibaka, mais les Raptors ne sont pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Et même si personne ne les imagine faire le back-to-back cette année, ils ne seront pas faciles à prendre.