À Boston, les attentes ont baissé d’un cran mais l’ambition est toujours là : attention à ne pas sous-estimer ces Celtics

Le 12 oct. 2019 à 09:48 par Nicolas Meichel

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Le basket est un sport qui se joue à cinq contre cinq et ce n’est pas toujours l’équipe qui possède le plus de talent qui gagne. Les Celtics ont appris cette leçon la saison dernière, eux qui n’ont pas du tout répondu aux attentes malgré l’un des meilleurs effectifs de la ligue. Suite à cette campagne ratée et l’intersaison mouvementée des Verts, on ne parle plus vraiment de titre aujourd’hui à Boston. Cependant, ça ne veut pas dire non plus qu’il faut les enterrer. 

Les choses peuvent vraiment aller très vite en NBA. En l’espace d’une petite saison, tout un projet peut partir en fumée. Avant le début de la campagne 2018-19, on pensait que la franchise de Boston était prête pour retrouver les sommets et les Celtics n’avaient pas peur d’afficher leurs ambitions à travers quelques grosses déclas devant les micros. Ça parlait Finales NBA, ça parlait titre de champion, ça voulait regarder les Warriors droit dans les yeux. On sait ce qu’il s’est passé ensuite. On ne va pas refaire toute la saison des Celtics mais pour faire court, ils n’ont pas du tout répondu aux grosses attentes qui ont suivi leur magnifique campagne de Playoffs 2018, durant laquelle les Verts sont passés à un petit match des Finales NBA malgré les absences de Kyrie Irving et Gordon Hayward. On a eu droit l’année dernière à une saison bien pourrie, avec des résultats très irréguliers, une ambiance à la con dans le vestiaire et un collectif en perdition. Du coup, après l’élimination nette et sans bavure face aux Bucks en demi-finale de Conférence Est, l’intersaison a été plutôt chargée du côté de Beantown avec notamment les départs de Kyrie Irving, Al Horford et Terry Rozier, tandis que Kemba Walker est lui arrivé en provenance de Charlotte. Sur le papier, l’effectif actuel est moins impressionnant que celui de l’an passé et les attentes sont logiquement moins élevées. Et puis il faut dire aussi que dans le bordel qui a caractérisé la saison dernière, certains jeunes joueurs n’ont pas vraiment confirmé leurs gros Playoffs, comme Jayson Tatum et Jaylen Brown par exemple. Ces deux-là avaient été étincelants lors de la postseason 2018, pour ensuite sortir une campagne plutôt décevante étant donné leur potentiel. Tout ça a sérieusement refroidi l’atmosphère et aujourd’hui, on ne parle plus de bagouze mais plutôt de cohésion et de collectif afin de pouvoir tourner définitivement la page.

Dans ce contexte-là, les Celtics font évidemment beaucoup moins de bruit et c’est désormais difficile d’intégrer la bande de Brad Stevens parmi les grands favoris de la Conférence Est. Milwaukee et Philadelphia semblent un cran au-dessus de tout le reste, tandis que Boston fait partie de ce lot d’équipes (avec Toronto, Orlando, Indiana, Miami, Brooklyn) qui ont connu pas mal de changements durant l’intersaison et qui devraient se battre pour avoir les meilleures places en vue des Playoffs. Cependant, malgré le mauvais goût qui reste dans la bouche suite à la saison dernière et l’incertitude qui règne forcément autour de cette équipe de Boston après les gros mouvements de l’été, les Celtics pourraient bien rebondir et ainsi redevenir cette équipe vraiment compliquée à jouer. L’expérience Team USA cet été, où la nouvelle recrue Kemba Walker a pu côtoyer ses futurs coéquipiers Jayson Tatum, Jaylen Brown et Marcus Smart, a posé des premières bases positives sur lesquelles les Celtics vont essayer de construire. On sait que le courant n’est pas très bien passé l’an dernier entre Kyrie Irving et certains jeunots, mais Walker semble lui déjà avoir la cote auprès de ses nouveaux copains. Alors oui, il vient d’arriver, tout le monde il est beau tout le monde il est gentil. Sauf que Kemba est un All-Star qui débarque de Charlotte et qui a choisi de venir à Boston pour connaître une nouvelle expérience et surtout faire partie d’une équipe compétitive où il veut s’intégrer le mieux possible. On est donc d’emblée sur une bonne dynamique et c’est important pour démarrer du bon pied.

Ce qui peut faire la différence également à Boston cette saison, c’est le niveau de Jayson Tatum, Jaylen Brown et Gordon Hayward. On a là trois extérieurs de talent qui restent sur une année pas facile. On en a déjà parlé plus haut, le duo Tatum – Brown n’a pas réussi à progresser comme espéré. Jayson a légèrement amélioré ses stats par rapport à sa campagne rookie, mais beaucoup s’attendaient à une année sophomore de feu de sa part suite à ses Playoffs 2018. Il va revenir très revanchard cette saison et après sa campagne avec Team USA, il ne serait pas étonnant de voir Tatum franchir un gros cap sur le plan individuel, surtout qu’il sera éligible pour une prolongation de contrat à partir de l’été prochain. En parlant de prolongation, Brown rentre lui dans la dernière année de son contrat rookie et il voudra donc aussi sortir la meilleure saison possible. On l’a senti frustré l’an dernier avec un rôle réduit, le plus souvent en sortie de banc et avec moins de minutes au compteur. Pour toutes ces raisons, Jaylen devrait avoir la dalle alors attention au rebond de ce dernier. Quant à Gordon Hayward, il est revenu lentement la saison passée après sa blessure traumatisante lors de l’Opening Night 2017 à Cleveland. C’est difficile d’avoir de véritables attentes concernant son niveau de jeu cette saison, mais on peut quand même l’imaginer plus tranchant. Quand vous subissez une blessure aussi terrible, c’est toujours compliqué de non seulement retrouver le rythme, mais surtout de se libérer dans la tête. Aujourd’hui, Gordon Hayward a une saison à 72 matchs derrière lui, avec des Playoffs en prime. S’il parvient à se rapprocher juste un peu de son meilleur niveau, ça peut faire une vraie différence pour Boston. Car on ne parle pas de n’importe qui là. Hayward, c’est un joueur qui a été nommé au All-Star Game juste avant son arrivée aux Celtics, faut pas l’oublier quand même. Maintenant, il faudra voir comment le coach Brad Stevens va procéder pour essayer de maximiser l’apport de chacun de ses trois joueurs, qui évoluent sur des postes assez similaires.

Brad Stevens, justement. Encensé lors des Playoffs 2018 pour sa capacité à s’ajuster et ses systèmes offensifs, le jeune coach de Boston a connu une saison beaucoup plus compliquée l’an passé. Quand vous avez des joueurs qui ne sont pas sur la même longueur d’onde, des gars qui sont mécontents par rapport à leur rôle au sein de l’équipe et que cette dernière échoue assez lamentablement malgré un effectif XXL, le coach en prend logiquement pour son grade. Mais cette désastreuse campagne ne doit pas faire oublier le fait que Brad Stevens reste une référence du coaching et dans un climat apaisé, on le voit bien sortir sa baguette magique pour faire fonctionner la machine du mieux possible. On le rappelle, il n’y a pas si longtemps, il a réussi à emmener ses hommes à un match des Finales NBA en étant privé de deux joueurs calibre All-Star. Pas rien tout de même. Et puis Stevens, c’est un entraîneur qui arrive à bien développer ses jeunes joueurs en les responsabilisant. Avant d’arriver à Boston, l’entraîneur de 42 ans a coaché à l’université de Butler, où il a notamment atteint la finale NCAA à deux reprises dont une fois avec un certain Gordon Hayward. Donc bon, on peut compter sur lui pour aider la jeunesse à progresser. Et ça tombe bien, les Celtics se retrouvent avec quatre rookies cette année. Trois d’entre eux pourraient avoir un vrai rôle à jouer, à savoir l’arrière Romeo Langford, l’ailier-fort Grant Williams et le meneur Carsen Edwards. Il sera intéressant de suivre ces gars-là sous les ordres de Stevens, qui n’a pas hésité à les complimenter récemment. Cette jeunesse peut apporter un petit vent de fraîcheur du côté de Boston.

Après une saison à oublier, le Celtics veulent repartir de l’avant et pourraient bien se montrer dangereux en retrouvant une vraie solidité collective. Si on peut avoir des inquiétudes sur certains points, notamment défensivement sur le poste de pivot avec la perte d’Al Horford mais aussi celle d’Aron Baynes, Boston possède toujours les éléments pour faire du bruit à l’Est. Alors faudra se méfier de ces Verts.