Elle est bien bonne celle-là, mais les Pels ne seraient-ils pas meilleurs… sans Anthony Davis ? On vous prévient, la question est très sérieuse

Le 05 oct. 2019 à 10:22 par Giovanni Marriette

Anthony Davis
Source image : NBA League Pass

Ce n’est un secret pour personne, New Orleans a vécu cet été l’un des virages les plus importants de son histoire NBA. Exit Anthony Davis, aka le meilleur joueur de l’histoire de la franchise tout de même, et direction un avenir on l’espère florissant, fait de jeunesse dominante et de victoires. Un processus qui s’annonce plus ou moins long mais la question se pose déjà : à l’instant T… les Pels ne seraient-ils pas meilleurs… sans Anthony Davis ? Genre là, maintenant, tout de suite ?

D’un premier abord l’interrogation peut paraître saugrenue. Peut-on être “meilleur” alors que l’on vient de se délester d’un mec qui valait la saison passée 25,9 points, 12 rebonds, 3,6 passes, 2,4 contres et 1,6 steal par match ? En sachant que… c’était sa pire saison depuis cinq ans ? Wow. A la Nouvelle-Orleans il y a eu Chris Paul, puis il y a eu Anthony Davis. Voilà voilà, quelle merveilleuse histoire mais sans grand h. Une franchise jeune, ceci explique cela, et deux hommes qui ont participé à faire de la ville de Louisiane autre chose que la ville du Jazz, de l’ouragan Katrina et de l’héritage colonial français. Aujourd’hui NOLA est une ville de basket et c’est grâce aux deux garçons sus-cités, c’est grâce – surtout – à Anthony Davis. No offense pour le Point God, pour sa part plutôt affilié aux Clippers et à la Société Générale, mais le visage all-time de New Orleans dans l’inconscient des gens est bel et bien Anthony Davis, corps de rêve et mono-sourcil reconnaissable entre mille, du moment que Frida Kahlo n’est pas dans les mille. Sept années passées dans le bayou, sept années à porter une franchise entière, deux campagnes de Playoffs dont l’une (en 2017) avait alors montré que Davis était capable de faire gagner ces Pelicans, mais une histoire aujourd’hui terminée depuis les sextos envoyés l’hiver dernier par Magic Johnson à son crush du moment. Car à 25 ans (seulement !), Anthony Davis avait semble-t-il fait le tour de la question en Louisiane et avait choisi de jouer la gagne au plus vite, et de préférence dans un environnement fait de strass et de paillettes plus que de crasse et de boulettes. C’est donc sans l’once d’une surprise que le sourcilieux intérieur se voyait échangé du côté des Lakers le 6 juillet dernier, début pour le joueur de l’étape 2 vers la gloire et fin évidente d’une ère pour la franchise néo-orléannaise. Dépression à venir du côté de NOLA ? Transition annoncée de quelques années pour se remettre de la rupture la plus importante de l’histoire de la franchise ? Même… pas… en… rêve, car le très bon boulot de David Griffin et une once de chance au tirage permet aujourd’hui aux Pels de repartir à la fois sur du neuf mais aussi – et surtout – sur du propre.

Et c’est finalement logique, car quand tu te sépares du meilleur joueur de ton histoire, de la seule raison ou presque ayant donné du crédit à ta franchise depuis six ans… eh bien tu ne t’en débarrasses pas contre un paquet de Maltesers. A l’arrivée ? Lonzo Ball, Brandon Ingram, Josh Hart et trois premiers tours de Draft, incluant le n°4 de la cuvée 2019. Propre. Les dominos de la Draft verront les arrivées en Louisiane de Jaxson Hayes et Nickeil Alexander-Walker en 8 et en 17, lesquels accompagneront la saison prochaine un autre rookie plutôt attendu… Zion Williamson. Car il est bien là le coup de pouce du destin, puisque si les Pels se pointaient le 14 mai à la Lottery avec 6% de chance seulement de décrocher le top pick, le GOAT de la Draft David Griffin avait finalement le bonheur de voir le nom de son nouvel employeur apparaitre en premier à l’écran, synonyme d’explosion de joie à NOLA et d’ultra-seum à New York ou… chez les Williamson. On récapitule ? Tu perds ton franchise player mais tu récupères trois anciens Lakers et non des moindres, plus trois prospects à la Draft dont l’un d’eux est annoncé comme un potentiel boss de fin du game, tu gardes sous ta coupe un Jrue Holiday monstrueux depuis deux ans et tu récupères en Derrick Favors et J.J. Redick deux pistons parfaits pour encadrer tout ça. Plutôt propre, plutôt très propre même, et un Alvin Gentry lui aussi prolongé pourra donc compter pour la première fois à new Orleans d’un roster complet, homogène et complémentaire. Est-ce que les Pelicans attaqueront leur saison sans ce joueur capable de “faire” le match à lui tout seul ? Oui. Est-ce que le collectif s’annonce beaucoup plus fluide que la saison passée ? Oh que oui, et pour cela la base de lancement Jrue – Lonzo (+ Redick qui tourne autour des écrans) pourrait emmerder plus d’un adversaire. Pour épauler Jrue dans son rôle de patron ? Brandon Ingram débarque clairement pour casser des bouches, et pas uniquement celle de Chris Paul, et Derrick Favors est en contract year et enfin affranchi d’un Jazz qui semblait brider son talent dans un système qui ne le privilégiait pas des masses. Un vrai groupe donc, et on n’a pas encore parlé une seconde du freak Jaxson Hayes, ni du pari NAW, ce dernier ayant au passage montré de belles choses en Summer League. Un vrai groupe donc, et on n’a pas encore parlé une seconde de ZION WILLIAMSON, vous savez ce gamin déjà considéré par certains médias (…) comme l’un des trente meilleurs joueurs de la Ligue alors… qu’il n’a encore pas joué une seule seconde dans cette dite ligue. Clin d’œil obligatoire à toutes les projections hâtives concernant Zion, mais lourd de sens pour jauger les attentes placées sur l’ancienne star de Duke. On parle quand même d’un mec qui a quasiment fait oublier en ville un joueur calibre MVP par le simple fait d’avoir enfilé une casquette en juin, et on vous laisse imaginer la folie – et les résultats – à New Orleans si Williamson déboule en NBA comme on imagine qu’il pourrait le faire.

Pour résumer ? Oui, aujourd’hui, le roster des Pels est clairement plus costaud qu’il y a un an. Le point d’interrogation ? Il est évidemment axé autour de la production à venir de Zion Williamson. Les points positifs ? Avec ou sans Zion le roster est solide, à un ou deux intérieurs près. Le projet est excitant, le groupe est solide, le coach est chelou mais il est en confiance. La réponse à la question du jour est donc claire pour nous : elle est bien bonne celle-là, mais oui les Pels nous semblent bien meilleurs… sans Anthony Davis.