Jimmy Butler est bien arrivé à Miami : “Je veux qu’on nous déteste, je veux qu’on déteste jouer le Heat”

Le 27 sept. 2019 à 20:40 par Bastien Fontanieu

Jimmy Butler
Source image : YouTube

Semaine de Media Day, arrivée des nouveaux joueurs ! Et à Miami, les sourires étaient XXL ce vendredi pour la première apparition publique de Jimmy Butler sous ses nouvelles couleurs. La très bonne nouvelle pour les fans de South Beach ? C’est que le nouveau patron de leur équipe a tout dit, sans faire d’erreurs.

La question est déjà posée, depuis des semaines, et elle traîne dans le rétroviseur de Butler depuis autant de temps. Après avoir déboulé à Chicago puis Minnesota et Philadelphie, est-ce que Jimmy pourra atteindre son potentiel maximal à Miami ? Le joueur est très bon, il n’y a rien à redire là-dessus. Efficace des deux côtés du terrain, clutch, polyvalent, Buckets est un modèle de persévérance et de travail quand on sait le joueur qu’il était lors de son arrivée en NBA. Ceci étant dit, l’attitude a toujours posé des soucis, et on se demande justement si la présence du duo Riley – Spoelstra peut permettre à l’arrière d’exploser son plafond. Présents aujourd’hui à la conférence de presse d’introduction du All-Star, Pat et Erik ont fait le job. Il y avait le coach, d’abord, qui était assis au premier rang et observait son poulain dire toutes les bonnes choses dont les médias avaient besoin. Il y avait le padre, ensuite, qui a fait la totale en bon mafieux qu’il est. Sourire XXL, gomina dans les cheveux, hug avec Butler pour montrer tout son enthousiasme et déclarations puissantes au menu. Du Riley dans le texte, pour ceux qui connaissent le stratège depuis plusieurs décennies. Je devais une équipe compétitive à cette ville et à ces fans,” assénait le boss du Heat avec un peps retrouvé, conscient que sa nouvelle pépite pouvait permettre à la franchise de retrouver les hauteurs de la Conférence Est. Il n’en fallait pas plus pour que Jimmy suive le flow et déballe les bonnes punchlines. Un asshole en apparence dans une équipe de assholes dont l’identité physique a souvent été liée à celle de véritables… assholes ? Le mélange parfait. C’est, en tout cas pour le moment, un mariage idéal qui se met en place entre la franchise et son joueur phare. Extrait de la conférence de presse de Buckets, que vous pouvez d’ailleurs retrouver sur la page Facebook du Miami Heat.

C’est la culture qui m’a fait venir ici. C’est la culture dont j’entends tout le temps parler. Le travail au quotidien, les habitudes liées à la gagne, la façon d’aborder la gagne. Qui ne veut pas travailler dans ce genre d’environnement ? J’étais excité à l’idée de venir ici, mais chaque fois que je pensais à cette culture je me disais surtout : j’ai besoin de cela dans ma vie.

Je me souviens quand j’ai dit ça (NDLR : Jimmy Butler a dit qu’il ne porterait jamais le maillot du Heat). Je me souviens du jour où j’ai dit ça. Avec Chicago, il fallait qu’on leur passe dessus pour aller encore plus loin, ce qu’on a jamais réussi à faire. Mais Tom Thibodeau avait installé ça en nous. On détestait Miami. On détestait le Heat. Et c’est ce que je souhaite avoir en venant ici. Je veux qu’on nous déteste, qu’on ne veuille pas jouer Miami car ça va être une bataille chaque soir. Au final quand je repense à cette citation, je me dis qu’on ne sait jamais ce qui peut se passer.

Je joue, je joue et c’est tout. Je parle un peu, mais je suis surtout compétitif. Je veux que mes coéquipiers le sachent, je ne suis pas mauvais à mon travail. Je peux jouer un peu au basket. Et parfois, il faut le rappeler. C’est moi, c’est ce que je suis de la façon la plus authentique. Parfois je me laisse emporter, mais je ne crois pas que c’est une mauvaise chose. C’est un rappel, sur le fait qu’il faut rentrer dans l’adversaire, ne pas baisser le regard face à qui que ce soit.

Beaucoup de choses sont exprimées me concernant. Tout dépend de ce qu’on veut interpréter. Je ne crois pas être un mauvais type, je ne crois pas être un trou du cul, comme tout le monde a l’air de vouloir penser.

Compétition, compétition, compétition, déjà sur ce point précis il est clair que Jimmy Butler et le Heat vont très bien s’entendre. Il suffit de revoir la saison dernière, et les précédentes d’ailleurs, pour se le rappeler. Erik Spoelstra n’accepte qu’une chose dans sa vie, lorsqu’il dirige son équipe : se défoncer, être le groupe en meilleure condition physique de toute la NBA, et être déterminé. C’est ce qui fait que Miami a remporté 39 (!) matchs la saison dernière avec un vestiaire décomposé par les blessures. C’est ce qui fait que de jeunes joueurs font des progrès dantesques chaque saison. Butler devrait donc se régaler en ayant un partenaire en costard qui lui dira de se tabasser pendant 48 minutes, quitte à être haï par certains. Maintenant, on sait aussi ce que nous réserve le mois de septembre. Les déclarations d’automne sont chouettes car l’excitation est là, mais peuvent-elles être suivies tout au long de la saison, quand la difficulté pointe son nez ? C’est tout ce qu’il faudra suivre justement concernant Jimmy, un athlète et compétiteur formidable, mais qui n’a pas vraiment été exemplaire dans son leadership. Miami et son front office n’ont pas autant investi dans un joueur pour qu’il fasse la zumba dans Sud-Plage, le patron devra répondre présent du soir au matin en passant par la salle d’entraînement et les jours fériés.

Difficile de demander meilleure introduction à la Heat Culture, pour Jimmy Butler, ses fans et la presse locale. Tous les feux sont verts (ou rouge au choix) pour le moment, à confirmer sur le terrain avec – on l’imagine – un camp d’entraînement qui devrait être sacrément intense…

Source : Heat Live