Sacré coup de boost pour les Sixers : Tobias qui se réveille, Redick aussi, gagner sans Embiid c’est bon pour le moral

Le 19 avr. 2019 à 06:49 par Bastien Fontanieu

tobias harris
Source image : NBA league pass

Son statut était incertain, mais il est devenu officiel peu de temps avant la rencontre de cette nuit. Joel Embiid n’a pas participé au Game 3 des Sixers à Brooklyn, ce qui n’a pas empêché son équipe de l’emporter avec la manière chez les Nets. Difficile de demander mieux, pour Brett Brown et son staff.

En terme de coup de poker, on peut dire que l’entraîneur de Philly a fait fort ce jeudi. Le risque était à prendre, mais s’il était pris il fallait s’attendre à deux voies très distinctes. Si les Sixers décidaient de se rendre à Brooklyn et de ne pas utiliser Embiid pendant un match, il était vivement conseillé pour les fans de Pennsylvanie de prier très fort. Car d’un côté lié à la défaite il y avait de la place pour la panique, légère mais actée avec un 2-1 en faveur des Nets et donc la possibilité de rentrer au bercail en étant mené 3-1. Et de l’autre côté lié à la victoire il y avait un énorme message à faire passer, que ce soit dans leur propre vestiaire comme dans le reste de la Ligue. Non, on n’est pas dépendants de Joel comme certains ont pu le crier, sur tous les toits depuis des mois. Impressionnant cette saison, Embiid a roulé sur un paquet de raquettes et a été au centre de victoires saisissantes venant de son équipe. Mais ce n’est pas cela qui fait les grandes armées. Les grandes armées, ce sont celles qui s’ajustent en permanence, sont imprévisibles, peuvent aussi bien se reposer sur un All-Star comme sur un autre. Ce que possèdent les Sixers. Ce que possèdent aussi les Warriors. Si ce n’est pas KD qui prend feu, c’est Curry, sinon c’est Klay, sinon c’est Dray. Le problème pour Philly ? C’est qu’en 18 matchs joués sans leur pivot All-Star cette saison, les hommes de Brett Brown étaient à 8 victoires pour 10 défaites. Donc un bilan négatif. Donc encore plus de bois dans la cheminée de ceux qui affirmaient que tout allait tourner autour de Joel. Et quelque part, ils n’ont toujours pas tort. On parle ici d’un premier tour de Playoffs, une étape que cette équipe de Philadelphie doit passer, quoi qu’il arrive. Mais c’est bien la suite qui va être intéressante, voir si ce groupe peut s’ajuster et se métamorphoser en fonction de ses besoins. Cette nuit, en tout cas, le travail d’équipe était impressionnant à observer.

Car au lieu de se chercher des excuses, au lieu de se reposer sur des perches qui étaient aisément tendues, les visiteurs se sont retroussés les manches et ont fait le sale boulot. Butler a été discret mais primordial en défense comme dans la création. Redick a été infernal à trois-points et dans tous ses déplacements, notamment tout le long du troisième quart-temps. Harris a réalisé un de ses meilleurs matchs en carrière, tout simplement, ne ratant quasiment pas un shoot et déployant une confiance exubérante devant un public interloqué. Bien évidemment, Ben Simmons était au centre de l’attention avec sa performance de mammouth et son blabla suivi par des actes. Mais plutôt que de parler d’individualités, c’est plutôt le collectif qui est ici à mettre en avant. Du caractère, il y en a un max dans ce vestiaire, mais tout dépend comment on l’utilise. Mauvais escient ? Il y aurait eu des doigts pointés dans tous les sens. Bon escient ? Il y a eu ce qu’on a vu ce jeudi soir. Des mecs qui décident de se démerder malgré les conditions, malgré la pression, qui ne font pas les timides, qui viennent en aide à leur entraîneur en lui évitant une soufflante nationale. Oui, ces Sixers sans Embiid ont été séduisants de polyvalence et de combativité. Ce sont eux, si talentueux, qui ont rappelé qu’ils n’avaient pas besoin d’être à 100% disponibles pour écarter des joueurs comme ceux des Nets. Et ce n’est pas par manque de respect envers Kenny Atkinson et sa team, très loin de là, mais on ne joue tout de même pas dans la même cour de récréation. Les Nets espèrent passer un tour, les Sixers doivent passer un tour, et viser les Finales NBA. Savoir l’emporter sans Embiid dans un cadre aussi hostile, en prévision de futures séries accrochées et intenses, c’est un très grand enseignement collectif.

Brett Brown aurait pu être fusillé sur la place publique, mais finalement son groupe a répondu présent et ses ajustements aussi. Le wagon dépendant d’Embiid part dans une autre direction, c’est aux cadres de montrer que ce n’était pas qu’une histoire d’un soir et qu’en fait cette équipe globale peut faire beaucoup de bruit cette saison.


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