Kenneth Faried cartonne : bienvenue à Houston, et dans le système royal de Mike D’Antoni

Le 26 janv. 2019 à 08:25 par Bastien Fontanieu

Kenneth Faried
Source image : NBA League Pass

Dans la belle victoire des Rockets cette nuit face aux Raptors, c’est toute une équipe de Houston qui a retroussé ses manches, mais un joueur a brillé en particulier : Kenneth Faried, au bon endroit, au bon moment.

Quoi ? On va parler des Rockets sans en faire une caisse sur James Harden ? Oui, c’est possible. Au passage, celles et ceux qui ont vu la fin de match cette nuit auront peut-être apprécié la dernière action du match, d’un point de vue défensif. On dit ça, on dit rien. Mais là n’est pas le sujet du jour. Collectivement, c’est toute une équipe texane qui a fait le boulot pour venir à bout des méchants canadiens, Austin Rivers, PJ Tucker et Eric Gordon complétant merveilleusement le taf réalisé par Harden balle en main. C’était d’ailleurs le plan de jeu des Raptors, comme Danny Green l’avouait en sortie de défaite. Toronto souhaitait que d’autres joueurs des Rockets les tuent plutôt que James en solo, et Toronto a été gâté. Eric Gordon à 24 points, 18 pour Tucker, 13 pour Rivers, beaucoup trop pour les visiteurs. Surtout quand, au milieu de tout ça, vous enlevez Clint Capela et vous mettez Amar’e Stoudemire à la place. Désolé pour la comparaison, mais honnêtement on ne pouvait échapper au clin d’oeil. Avec 21 points, 14 rebonds et 2 contres cette nuit, Kenneth Faried a été sensationnel, apportant énergie, secondes chances en attaque et motivation au sein de ses troupes. Le Manimal qu’on connaissait, qui bondit partout, sauve les siens à coup de hustle plays et sourit sur chaque envolée à l’arceau. En 38 minutes de jeu, Faried a plus que rempli sa part du boulot et les Rockets peuvent donc le remercier chaleureusement pour ses services. Mais pas trop longtemps non plus, car il y aura du pain sur la planche pour Kenneth dans les jours à venir.

Il n’empêche que la situation est cocasse. Quand on voit ce que le Manimal vient de planter hier soir et ce qu’on susurrait au moment où les rumeurs d’arrivée à Houston chauffaient, il y a de quoi sourire. En effet, qui n’a pas vu la signature de Faried chez les Rockets et immédiatement lâché “faudra pas s’étonner quand il va tourner en 15-10 sous Mike D’Antoni” ? Ce n’est pas vraiment contre les joueurs qui se développent sous l’entraîneur texan, mais pour la liste des athlètes qui se sont régalés en passant sous ses mains. De Phoenix à New York en passant par Los Angeles et Houston, D’Antoni a gardé sa philosophie de jeu ultra-offensive, qui favorise les uber-athlètes et les grands intérieurs roulant bien vers le panier. Shawn Marion, Amar’e Stoudemire, Clint Capela et maintenant Kenneth Faried, si ce dernier n’est pas vraiment dans la même classe que ses autres copains, il n’empêche que la production numérique devrait être dans les mêmes hauteurs, sans avoir à faire de gros yeux. C’est comme ça, MDA a toujours trouvé un moyen, avec son style de jeu, de mettre en avant des héros inattendus. Landry Fields, Leandro Barbosa, Jeremy Lin, Earl Clarke, Raymond Felton, si vous êtes forts en pick and roll ou spécialisés dans un registre lié au tir à trois-points, vous pouvez passer du statut de role player à celui de quasi-All-Star en claquant des doigts. Il sera donc intéressant de voir comment la suite des aventures de Faried à Houston sera perçue par les observateurs, en ayant conscience des éléments cités à l’instant.

Il n’y a pas de surprise à voir Kenneth Faried cartonner sous le maillot des Rockets, sur un rythme de jeu rapide, des actions faciles et un rôle bien précis. Mais il n’y a pas d’applaudissements à cacher pour autant : le Manimal retrouve la forme et la lumière, et on est forcément contents pour lui.