LaMarcus Aldridge, le baromètre des Spurs sur ce début de saison : qu’il reste au-dessus des 20 points et tout ira bien

Pronostiqués hors des Playoffs par certains spécialistes en début de saison, les Spurs représentaient une énigme après une année compliquée marquée par le bras de fer avec Kawhi Leonard et les départs de Tony Parker et de Manu Ginobili pendant l’été. Au quart de la saison, force est de constater qu’il va falloir se battre pour arracher les Playoffs et qu’une sorte de dépendance à LaMarcus Aldridge a commencé à se développer.

Comme quoi, tout va très vite en NBA. Réclamant un départ de la franchise en 2017, LMA avait été ramené à la raison par Gregg Popovich qui comptait encore sur lui pour donner l’exemple dans le frontcourt. Un an plus tard, l’ancien boss des Blazers est devenu le pilier de l’équipe abandonnée entre temps par The Claw et les deux derniers vétérans symboliques de l’âge d’or des Spurs. Le All-Star est le vrai franchise player du groupe et il est déjà l’un des plus anciens du roster avec ses trois années complètes dans le Texas. Jusque-là, pas de problème à signaler sauf qu’une statistique fait mal à Pop et ses disciples depuis le début de la saison. En effet, lorsque LaMarcus atteint ou dépasse les 20 points, le bilan de son équipe est de 9-0. Au contraire, il tombe à 1-11 lorsqu’il ne franchit pas cette barre symbolique de 20 pions. Un delta qui donne le tournis et qui ne peut pas s’expliquer par le simple fait du hasard. Une petite analyse était donc nécessaire pour comprendre ce chiffre et donner des billes au triple COY pour tenter de rallier les Playoffs une 22ème fois consécutive.

Le premier constat est que San Antonio mérite pour l’instant sa place en milieu de tableau avec un bilan quasiment à l’équilibre de 10 victoires pour 11 défaites (12ème à l’Ouest, 19ème de la Ligue). Autant offensivement que défensivement, les Spurs n’ont pas de réelle spécialité et se retrouvent donc dans la moyenne de ce qui se pratique partout ailleurs. Le Spurs Basketball n’est plus aussi flamboyant qu’avant, la faute à des départs et des blessures qui se sont accumulées à Fort Alamo ces derniers mois. Pour autant, le danger peut encore venir de partout et il est très difficile de défendre contre cette équipe où les six joueurs les plus utilisés tournent quasiment à plus de 10 points de moyenne par rencontre. Mais cet atout peut aussi se révéler être un défaut, notamment lorsque le score est très serré et que chaque possession est importante. Ainsi, lors des six défaites de sept points et moins concédées par les Éperons cette saison, LMA n’a atteint sa moyenne de tirs tentés qu’à une seule reprise – un 6/20 qui fait tâche sur le bulletin de notes. A part cette soirée en mode arrosage automatique contre les Grizzlies, l’ailier-fort n’a pas eu autant de ballons que d’habitude et cela a bien souvent coûté la victoire à SA.

Loin des intérieurs modernes capables de s’étirer derrière l’arc, le natif de Dallas n’a tiré que neuf fois du parking cette saison pour aucune ficelle. Mais pour autant, Aldridge est une valeur assez sûre au tir dès qu’il s’agit de jouer son adversaire au poste ou d’aligner à mi-distance et il n’a pas peur du volume. Lors de ses cinq dernières saisons à Portland, il prenait systématiquement plus de 17 tirs par match avec un pic à 20,6 en 2013-14 contre 16,1 aujourd’hui. Le résultat direct de ce manque de ballons ? Sa seconde plus faible moyenne au scoring depuis sa saison rookie avec 17,7 points marqués chaque soir et une baisse de confiance avec sa pire adresse en carrière (43,2%). Or, il va falloir un peu plus aux Spurs cette année pour compenser le manque de ses anciens leaders offensifs et DeMar DeRozan ne pourra pas tout faire tout seul. Gregg Popovich va donc devoir songer à évoquer le problème avec le numéro 12 pour ne pas laisser pourrir la situation et trouver des solutions pour permettre à ses coéquipiers de le trouver plus souvent sur le terrain et l’aider à remonter la pente au niveau des pourcentages.

L’adresse va et vient mais on sait tout ce dont est capable LMA lorsqu’il est abreuvé de ballons dans la raquette. La mission maintenant consiste à fluidifier la circulation de balle pour que le All-Star retrouve ses habitudes pour tourner autour d’une grosse double dizaine de points chaque match. Les chiffres sont là, c’est dans ces conditions que les Spurs auront le plus de chances d’obtenir une place dans les huit.