Derrick Rose traverse le temps face au Jazz en signant son career-high : welcome back Mister MVP, and happy Halloween

Le 01 nov. 2018 à 05:11 par Theophile Vincent

Source image : NBA League Pass

Quelle nuit ! Quelle soirée à Minneapolis ! Quelle opposition entre les Wolves et le Jazz ! Oubliez les 50 points de Blake Griffin, oubliez le triple-double inhumain de Nikola Jokic et oubliez le record historique de Klay Thompson, car nous avons assisté à une véritable résurrection cette nuit : celle de Derrick Rose !

Derrick Rose, plus jeune MVP de l’histoire à seulement 22 ans, ne sera plus jamais le joueur qu’il était sous les couleurs des Chicago Bulls avant d’être fauché par de graves blessures.”. “Et si Derrick Rose ne s’était pas détruit les genoux ?”. Voilà le genre de phrases que l’on a pu lire et écrire ces dernières années à propos du meneur de jeu, si adulé par le monde de la NBA lorsqu’il fracassait les cercles avec le numéro 1 dans le dos. Les années ont passé et D-Rose s’est accroché, persuadé qu’il pouvait encore filer un petit coup de main avec son expérience de vétéran. Il le disait, il aime trop ce sport pour tout arrêter, et comme il a bien fait de ne jamais baisser les bras ! Propulsé titulaire à la mène lors du match contre le Jazz, le public et les téléspectateurs ont vécu 48 minutes de pur bonheur en voyant Derrick Rose jouer un basket tellement pur, tellement naturel et tellement efficace. Pas de Jeff Teague, pas de Jimmy Butler mais absolument pas de problèmes pour le natif de l’Illinois qui a fait l’amour sans préliminaires à la défense pourtant réputée du Jazz, et a littéralement mis le feu au Target Center qui s’est égosillé devant la performance de patron de son protégé. Tout comme nous. D finit ainsi la partie avec 50 points, 4 rebonds, 6 passes, 2 interceptions, 1 contre, à 62% au tir. Inutile d’aller chercher la trace d’une dernière telle prestation, vous ne trouverez rien puisqu’il s’agit du career high de Rose. A 30 ans, après une longue traversée du désert, ce Monsieur nous tape la plus belle performance de sa carrière et oui, ça méritait bien quelques larmes.

Finies les larmes de douleur et de tristesse, place aux larmes d’émotion que l’on aurait jamais pensé voir un jour. Mais au-delà des pures statistiques, Derrick Rose a réalisé un match absolument incroyable et a su montrer la voie au jeune groupe des Wolves pour faire tomber un cador de la Conférence Ouest. Plus le match avançait et plus le joueur prenait confiance en son dribble et en son shoot. Longtemps raillé pour sa maladresse du parking, Rose plante quatre banderilles du parking pour seulement sept tentées et s’est offert le luxe de mettre dans le vent Rudy Gobert, le DPOY en titre. Rien que ça et on ne remerciera jamais assez les joueurs du Jazz qui l’ont envoyé sur la ligne des lancers-francs dans la dernière minute pour porter son total à 50 points… 50 points ! En pleine bourre lors du retour des vestiaires, D a tout donné pour offrir la victoire à son équipe et cette hargne de gagner se traduit parfaitement par ce contre clutch lors de la dernière possession de ses adversaires du soir. Ses coéquipiers et son public ont su le lui rendre par un véritable triomphe après le coup de sifflet final et par des “MVP ! MVP !” qu’on ne pensait plus jamais entendre pour Derrick Rose. L’émotion était trop forte devant le micro des journalistes, auprès desquels il a tenu à remercier les fans et surtout la franchise parce que souvenez-vous, il y a moins d’un an, Tom Thibodeau a tendu la main à son ancien joueur qui se retrouvait à la rue et indésirable en NBA après avoir été coupé par… le Jazz. L’histoire devait donc être écrite ce soir et on souhaite maintenant le meilleur à venir pour un joueur qui a connu toutes les galères mais qui a prouvé que même sans l’intégralité de ses moyens physiques, il reste un formidable joueur de basketball. A lui de poursuivre sur cette fantastique lancée et de continuer à se rapprocher de son niveau MVP, il en est si près et il restera, quoiqu’il arrive, un formidable exemple de combativité dans le monde du sport. Quand bien même aucun record NBA n’est tombé ce soir, cette soirée restera dans les mémoires et on est pas prêt d’oublier ces larmes de joie lors d’une soirée qui s’annonçait comme une simple soirée d’Halloween. Et c’est bien pour ça qu’on aime ce sport.

Tom Thibodeau ne fait clairement pas l’unanimité mais on ne le remerciera jamais assez pour avoir donné l’occasion au public de revoir Derrick Rose à un tel niveau. Les Wolves peuvent maintenant se débarrasser de Jimmy Butler, car avec un cœur comme celui-là dans leur effectif, les Timberwolves peuvent aller loin et continuer à nous fournir de si fortes émotions. Quand ce MVP déchu joue avec une telle passion, on ne peut que voir la vie en Rose.