Bob Myers sait que la domination des Warriors ne sera pas éternelle : même les plus grosses fêtes doivent finir

Le 01 juin 2018 à 19:39 par Hugo Leroi

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Source Image : NBA League Pass

Actuellement bien installés au sommet de la NBA, les Golden State Warriors pourront peut-être se vanter, dans 10 ans, d’avoir fait partie d’une dynastie. Deux titres en trois ans, sûrement un de plus dans quelques semaines, et la sensation que cela pourrait durer encore quelques années. Mais tout ça devra s’arrêter un jour, comme le sait leur GM, Bob Myers. 

On ne va pas vous embêter avec les phrases toutes faites du genre “toutes les bonnes choses ont une fin” etc… Enfin bon, c’est quand même le dicton qui s’applique le plus dans la situation présente. Certes, les Warriors sont au sommet de leur art. Un lineup de feu, un coach déjà all-time, une saison record à 73 wins en 2016, Stephen Curry, Kevin Durant, Klay Thompson et Draymond Green tous réunis sous la même bannière… On se croirait dans un conte de fée, dans lequel vivraient tous les acteurs et fans de la franchise californienne (même ceux qui le sont depuis deux ans, on vous voit). Sûrement que ces derniers aimeraient que l’idylle dure encore pas mal d’années, et que les bagues continuent de s’empiler comme des kaplas. Cela pourra arriver, mais pas pour l’éternité. Comme l’enfance, Game Of Thrones ou notre vie de garcon/jeune fille, le succès de Dub City prendra fin, à un moment ou un autre. Bob Myers en est conscient, et l’affirme au micro de Mark Medina pour San Jose Mercury News :

“Je sais bien que tout cela a une fin. Je n’ai pas besoin qu’on me le rappelle. Le récit dit ‘ça va durer pour toujours’. Dans les faits, ça ne sera pas le cas. Rien ne dure, spécialement dans un sport aussi compétitif. Aucune équipe ne devrait durer pour toujours. Ce n’est bon pour personne, j’en suis parfaitement conscient. Je n’ai pas besoin d’un rappel de Houston pour savoir à quel point tout cela est fragile. Ça fait partie d’un tout. C’est pourquoi il faut d’autant plus l’apprécier quand on l’a.”

Myers parle évidemment du succès, et on ne peut pas lui donner tort. Rien ne dure dans ce sport fabuleux qu’est le basket, et c’est bien là son intérêt. Ainsi, les Bulls des années 90 ont dû, sur un dernier titre en 1998, faire leurs adieux à Michael Jordan, puis à Scottie Pippen dans la foulée, comme l’ont fait les Celtics pour Larry Bird, ou les Lakers pour Magic Johnson, mettant fin à leurs dynasties respectives. Les Spurs devront eux, dans un jour pas si lointain, dire adieu à Manu Ginobili, Tony Parker ou Gregg Popovich, après avoir laissé partir Tim Duncan en retraite. Les Lakers de Shaq et Kobe, dans une autre mesure, ont dû céder leur trône de champion à San Antonio dans le début des années 2000, après un three peat et une domination sans partage sur la Ligue. Tout s’arrête, à un moment ou un autre. Ça arrivera à toute franchise connaissant le toucher du Larry O’Brien Trophy, et ça arrivera aux Warriors. Steph Curry sera un jour trop vieux pour mettre 6 tirs à 3-points par match (il a déjà 30 ans), Kevin Durant trouvera peut-être l’herbe plus verte ailleurs, Draymond Green pétera un câble bien fort contre Steve Kerr, Klay Thompson voudra devenir franchise player… Des événements, ou simplement la vieillesse, la rouille, le sentiment de tourner en rond et de ne plus avoir la même envie d’aller chercher le Graal chaque année. Tout est possible. Cette année, les gars de la baie ont d’ailleurs commencé à montrer une faille dans leur armure, en étant malmenés par les Rockets. Qui sait, si Chris Paul ne s’était pas blessé au Game 5, peut-être que les hommes de Steve Kerr seraient en train de regarder les Finales depuis leur canapé. Cet été, il faudra œuvrer avec les fins de contrats de pas mal de role players, dont Zaza Pachulia, David West ou Nick Young, et décider qui conserver pour que Golden State reste le rouleau compresseur qu’il est aujourd’hui. Les défis par lesquels Myers devra passer, s’il veut que son organisation perdure dans le temps.

S’il n’est pour l’instant pas l’heure pour se renouveler, il faudra trouver le moyen, si l’engrenage californien commence à montrer des signes d’usure, de raviver la flamme. Un trade pour un gros poisson, la signature d’un free agent, un nouveau coach ? Peut-être, un jour. En attendant, la team d’Oakland a tout de même pas mal d’atouts à faire valoir, pour encore plusieurs années.

Source Texte : Mark Medina, San Jose Mercury News