Adam Silver veut ouvrir la G-League aux lycéens : bientôt le retour des ados en NBA ?

Le 19 oct. 2017 à 18:44 par Pierre Morin

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Des joueurs capables de sauter la case université pour réussir directement en NBA, on en connaît peu. Exceptés Moses Malone, Kobe, Garnett ou encore LeBron, les lycéens sont rarement assez développés physiquement et mentalement pour pouvoir gérer la transition avec la Grande Ligue. Mais Adam Silver pourrait bien venir chambouler tout ça. 

Actuellement, il existe la règle du “one-and-done” pour réguler l’arrivée de nouveaux joueurs en NBA. Depuis 2005, il faut avoir 19 ans et avoir passé au minimum une année à l’université, en D-League ou à l’étranger pour intégrer la Ligue. L’objectif était alors de limiter le nombre de jeunes débarquant en NBA la tête pleine de rêves, mais incapables de supporter la pression médiatique, l’argent et le rythme effréné de la compétition. L’archétype du bust classique dû à ce phénomène est sans aucun doute Kwame Brown. Après une carrière lycéenne où il a écrasé tout le monde (record de rebond et de contre sur une saison), le natif de Charleston décide de répondre à l’appel doré de la NBA en 2001. La suite, on la connaît : choisi en numéro 1 par Washington, il réalise la pire saison pour un premier choix de Draft, obligeant carrément Jordan a sortir une nouvelle fois de sa retraite pour faire gagner des matchs aux Wizards. Malgré une saison honorable chez les Lakers, la carrière de Brown ne va pas être mieux, le plaçant au panthéon des plus grosses déceptions de l’histoire. Depuis, le “one-and-done” est entré en vigueur. Mais Adam Silver envisagerait d’abolir cette règle une fois que la G-League sera composée de 30 équipes, comme il l’a exposé dans le “Mike & Mike Show” d’ESPN. Comment ? En autorisant les franchises à drafter des lycéens à condition de les envoyer un an minimum en G-League. La raison ? La prolifération de magouilles d’agents, coaches et d’équipementiers auprès de jeunes joueurs dans le but de s’acheter leur image ou leur engagement. Cette mesure a beau vouloir éviter cela, elle n’éliminera pas toute la corruption dans le milieu universitaire.

Mais surtout, quel impact cette mesure pourrait-elle avoir sur la NCAA et la NBA ? Si elle ne devient qu’une alternative au passage dans la Grande Ligue, l’étape universitaire risquerait bien d’en pâtir niveau talent. Des profils du type Lonzo Ball ou encore Josh Jackson ont grandement servi à rendre la NCAA divertissante la saison dernière, tout comme De’Aaron Fox et ses potes. D’ailleurs, un autre objectif du “one-and-done” était de rendre la ligue universitaire plus attractive. Et quand on voit l’engouement autour de la March Madness, on ne peut que féliciter les décisionnaires pour les différentes initiatives à chaque époque. De plus, passer plus d’un an à l’université, ça ne peut que faire du bien. Tim Duncan, Draymond Green, Malcolm Brogdon… En voilà un belle liste d’exemples édifiants, concernant des joueurs aux longs cursus et aux belles carrières. On peut aussi s’interroger sur ce que pourrait devenir la Draft NBA ? Les franchises devront-elles vraiment attendre un an avant de pouvoir profiter du talent de leur rookie ? Difficile de les voir approuver un tel format, car personne n’est à l’abri d’une blessure. Imaginez la tête de Magic si, après avoir drafté Lonzo Ball, celui-ci s’était rompu les ligaments croisés en G-League… On voit bien que l’intention d’Adam Silver est de préserver l’innocente et naïve jeunesse, mais peut-il prendre le risque de changer un format jusqu’alors efficace sur le plan sportif ? C’est bien beau de vouloir faire avancer les choses, mais trop de progrès pourrait bien tuer le progrès…

Bien sûr, Adam Silver ne va pas changer tout le processus de Draft NBA du jour au lendemain, il faudrait d’abord laisser le temps aux franchises et aux scouts de revoir leur stratégie en prévision des soirs de Draft. Dossier à suivre avec attention dans les prochaines années. 

Source : ESPN


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