Jonathan Isaac, mélange de bonheur défensif et de promesses offensives : quand et comment l’utiliser ?

Le 08 oct. 2017 à 03:47 par Bastien Fontanieu

Jonathan Isaac
Source image : NBA League Pass

Pour un simple match de pré-saison, Jonathan Isaac a continué à faire son boulot avec la même passion. Le rookie va devoir patienter pour obtenir de vraies minutes, mais Frank Vogel doit-il attendre si longtemps que ça avant de l’utiliser sérieusement ?

On connaît la hype de début-octobre, donc on prend le médicament habituel pour ne pas tomber dans les conclusions hâtives. En fait, dans le cas du jeune joueur drafté par le Magic cet été, il est surtout question de confirmation plus qu’autre chose. Confirmation d’un aperçu séduisant en Summer League, qui proposait des outils merveilleux en défense et quelques belles touches offensives pour saupoudrer le tout. Pour son premier vrai match à domicile en pré-saison, Isaac est rentré en jeu et a montré les mêmes qualités déjà observées, faisant de lui un sérieux 6ème choix de Draft. Encore trop brouillon offensivement, Jonathan est cependant un calvaire défensif en devenir. Sur la simple rencontre de ce samedi, il faut capter que l’anguille a donc défendu sur James Johnson, contré Hassan Whiteside, couvert Josh Richardson, gardé Justise Winslow, contré Wayne Ellington et forcé une balle perdue de Jordan Mickey. Le tout, en y ajoutant des petits détails défensifs précieux, qui font la différence entre les vrais verrous et les plus irréguliers. Avec ses 2m08 et son envergure “à la Giannis”, Isaac a donc tout ce qu’il faut pour devenir relou dans sa propre moitié de terrain, en ajoutant quelques kilos très attendus.

Du coup, quid de son attaque ? Car balle en main, si le garçon peut être à l’aise, il reste hors-rythme et évidemment loin de prendre les meilleures décisions. Plus caché qu’autre chose, ce qu’on surveillera en situation de vrai match, Jonathan propose un shoot extérieur assez séduisant, comme il l’a confirmé avec une bombinette de loin et des jumpers à mi-distance. Certainement pas le genre de joueur qui peut tout de suite marquer 15 points de moyenne en NBA, mais un qui peut… proposer un profil de pur 3&D, avant de voir la suite. Après tout, c’est dans ce moule que Paul George a commencé chez les grands, faisant les basses besognes avant de développer son jeu et atteindre le level supérieur. Isaac ? On verra, inutile de mettre la charrue avant les boeufs. Mais dans le cas du Magic, et de son spacing divin puisqu’on a retrouvé avec peine les mêmes maçons du cinq majeur (airball de Payton dans le corner, brique de Gordon à mi-distance), c’est à se demander une nouvelle fois si le rookie ne serait pas rapidement une des meilleures options à concevoir. Personne, aujourd’hui, dans le frontcourt d’Orlando, peut proposer le package d’Isaac. Si certains sont shooteurs (Speights, Vucevic, Rudez), ils n’ont pas sa défense. Et si certains ont sa défense (Biyombo, Gordon, Simmons), ils n’ont pas son shoot. Alors certes, on connaît la chanson, ne pas s’emballer sur un rookie, ne pas faire de demandes en pré-saison, ne pas ceci, ne pas cela. Et quelque part, le protocole du rookie doit être appliqué, avec un Jonathan qui doit mériter le respect des autres. Sauf qu’honnêtement, dans le jeu et les ambitions du Magic cette saison, on se demande vraiment si la 15-20aine de minutes par soir serait si honteux que cela…

So 2017 et à la fois so jeune, Jonathan Isaac montre déjà qu’il veut et peut se faire une place en NBA. Mais la première vraie mission sera peut-être de se faire une place à Orlando : du monde sur son poste, mais aucun pouvant véritablement proposer son package. Frank Vogel, si tu nous lis, ça vaut le coup d’essayer. Juste essayer.


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