Gregg Popovich sans Duncan, ça devrait aller : “On n’a juste plus le meilleur ailier-fort de l’histoire”

Le 16 sept. 2016 à 04:50 par Bastien Fontanieu

Gregg Popovich

Avec une rentrée des classes qui approche et donc des joueurs qui font leur retour sur les parquets, Pop sait que ce camp d’entraînement sera différent de tous les autres car il le fera sans un grand portant le numéro 21 : chelou, chelou.

Sachant que la légende formée à Wake Forest n’a pas loupé un seul rassemblement avec ses coéquipiers en près de 20 ans, on peut comprendre l’émotion qui doit habiter Popovich à l’approche de cette nouvelle saison. Les habitudes, les regards, une tape sur l’épaule et une bonne rotation défensive, toutes ces petites choses seront désormais des souvenirs et il faudra bien que l’entraîneur des Spurs apprenne à vivre sans son intérieur. Mais ça, quand on lit ses récents propos tenus auprès du San Antonio News Express, c’est plutôt aisé à imaginer sportivement. Les joueurs arrivent, jouent, progressent, vieillissent et s’en vont : c’est une loi que personne ne pourra contrer. Mais plus que des statistiques ou un état d’esprit positif sur le groupe, c’est sur l’aspect humain que la transition sera plus compliquée. Lorsque vous prenez les mêmes avions, avez les mêmes réunions et partagez tant de succès comme de désillusions avec quelqu’un pendant 20 ans, le ‘divorce’ peut vite être compliqué à digérer. Du coup, dans son habituelle technique du début de l’automne qui consiste à renvoyer les journalistes à leurs études avec deux blagues et un sourire en coin, le stratège texan a défini de la meilleure façon possible la situation à venir de ses Spurs.

Il est parti, je l’ai bien compris. […] Mais à part ça, ce sera la même culture d’équipe, la même philosophie. Je ne sais que ce que je sais déjà, donc on va retrousser nos manches en défense. On n’a juste plus le meilleur ailier-fort de l’histoire. […] En tant qu’entraîneur, vous faites comme vous pouvez avec ce que vous avez, et je suis excité par ce qu’on a.”

En partageant avec Duncan le duo joueur-coach qui a duré le plus longtemps dans l’histoire, Popovich sait que tout ce qui concerne la balle orange sera vite réglé. Il y aura toujours Kawhi Leonard pour installer le chaos en défense, LaMarcus Aldridge pour rentrer ses mid-range, Tony Parker pour installer tout le monde, Manu Ginobili pour le rendre fou par séquence, Patty Mills pour planter ses bombs, et ainsi de suite. La vraie question, qui intrigue les fans depuis quelques semaines, concernera surtout l’intégration de Pau Gasol, dans un système qui lui ira comme un gant mais offrira quelques challenges défensifs. Loin d’être flemmard, l’intérieur devra tout de même s’ajuster aux principes locaux après avoir bien glandé sur pick and roll depuis deux ans, sans compter sur le box-out au rebond. Nul ne doute que Duncan sera dans le coin pour donner quelques conseils, mais ce sera bien Pau qui pourra créer la différence comme maintenir tout le monde dans la nostalgie du numéro 21, en fonction de son adaptation.

Quoi qu’il en soit à San Antonio, cette saison sera émotionnellement particulière, mais il faudra s’y faire : si Pop arrive à tourner la page, personne ne pourra trouver d’excuse.

Source : San Antonio News Express

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