C’était il y a seulement 10 ans – Suns : ces Playoffs où Phoenix a éliminé tout Los Angeles

Le 04 juil. 2016 à 21:12 par Francois M

2006, ça sonne comme hier mais c’était il y a 10 ans. Avoir un MySpace ou un Skyblog était alors top tendance et Daniel Powter cavalait en tête des charts avec “Bad Day”. Alors imaginez un peu à l’échelle NBA, sachant que les joueurs ne restent en moyenne pas plus de 5 ans dans la ligue. Des dizaines de journey men ont écumé les terrains pendant ce ce laps de temps. Certaines stars d’aujourd’hui étaient encore des petits jeunes à potentiel, d’autres rentraient à peine en high school.

Ben Simmons et Brandon Ingram avaient tout juste 8 ans et les jeunes draftés serraient encore la main de David Stern. La NBA venait d’instaurer le Dress Code pour en terminer avec l’invasion du bling-bling et de la culture street, ce qui donnera naissance à des monstres de style – prenez-le comme vous voulez – comme Russel Westbrook. Même la carte des franchises NBA était différente. Trashtalk revient sur cette saison si proche et si loin à la fois, en faisant le bilan pour chaque franchise.

Aujourd’hui, c’est au tour des Suns de Phoenix…

Bilan : 54-28, 2ème à l’Ouest -avec le 3ème bilan, mais avec le système de champion de division, les Mavs sont relégués au 4ème spot.-

Le 5 :  Steve Nash – Raja Bell – Boris Diaw – Shawn Marion – Kurt Thomas

Le banc : Eddie House, James Jones, Leandro Barbosa, Tim Thomas

En costard dans les tribunes : Ama’re Stoudemire, le genou en compote après trois matchs

Le MVP : Steve Nash, 18,8 points, 10,5 passes, 4,2 rebonds à 51-44-92 au shoot. Meilleur passeur, All-Star, All-NBA 1st team et il garde son trophée de MVP. Du lourd.

Les Suns sortent d’une énorme année. Steve Nash est arrivé en provenance de Dallas et a transcendé le système de Mike D’Antoni. Son duo avec Ama’re Stoudemire est absolument inarrêtable en situation de pick’n’roll. L’armée de shooteurs (Joe Johnson, Quentin Richardson, Leandro Barbosa) déployée autour du duo a rendu le run’n’gun des Suns pratiquement indéfendable. 1er bilan de la ligue, Steve Nash a été élu MVP, Mike D’Antoni COY et les Cactus sont allés jusqu’en finale de conférence. A la fin de la saison, l’effectif est grandement remanié : Joe Johnson est envoyé – à contre-cœur – en sign-and-trade à Atlanta contre Boris Diaw et des tours de draft,  Quentin Richardson est échangé contre l’intérieur Kurt Thomas, et Raja Bell, James Jones et Eddie House sont signés. Malgré tout ces changements, l’équipe de l’Arizona est attendue au tournant.

La saison commence de la pire des façons puisque le Stoud’ s’est blessé en pré-saison et ne jouera que  3 petits matchs sur la saison. Forcément on s’attend à ce que l’équipe ait une grosse baisse de régime avec la perte de leur ailier-fort. Cependant, le run’n’gun ne perd pas de sa superbe et le reste de l’effectif se surpasse pour compenser l’absence du All-Star. Tout d’abord, Steve Nash fait comprendre qu’il n’a pas été MVP pour rien l’année précédente et lâche son carreer high aux points avec 18,8 points dans ses pourcentages habituels – mais non moins exceptionnels – à plus de 50/40/90, auxquels il ajoute quelques chevilles cassées, ainsi que 10,5 passes – avec quelques bijoux offerts par la maison – qui font de lui le meilleur de la ligue dans ce domaine. A ses côtés, Shawn Marion a activé le mode All-Star et est littéralement partout sur le terrain : meilleur défenseur, meilleur scoreur – 21,8 points -, meilleur rebondeur – 11,8 prises-, meilleur intercepteur – 2 steals – et meilleur contreur – 1,7 blocks – de l’équipe ! Enfin c’est également la saison où Boris Diaw passe en 3D, avec 4 triples doubles, en jouant toutes les positions, dont celle de pivot même pendant les PlayOffs. Il recevra d’ailleurs le MIP qui récompense la meilleure progression. L’équipe joue à tout allure, avec des possessions très courtes et donc le tarif minimum pour les défenses est de 110 points. Ce basket ultra-rapide leur permette de remporter la division Pacifique et de récupérer la 2ème place derrière les Spurs, malgré les 6 victoires de plus que comptent les Mavs.

En Playoffs, c’est le show complet. D’abord un premier tour bien laborieux face aux Lakers de Kobe, qui sort d’une saison légendaire  : mené 3-1, puis 3-2, les Suns parviennent à inverser le cours de la série au game 6 à L.A., en prolongation, après que Kobe ait manqué le tir de la gagne. Grosses sueurs froides mais les cactus terminent la série à la maison par un blow out de 31 points. Pour le tour suivant, pas de changement de décor, on reste au Staples Center puisque c’est l’autre équipe de Los Angeles, les Clippers du trio Elton Brand- Sam Cassel – Cutino Mobley qui est cette fois sur le chemin. La série est très serrée et atteindra un niveau d’intensité impressionnant au game 5 alors que la série est à 2-2 : le match va en double prolongation et les Suns s’imposent derrière 36 points et 20 rebonds de Shawn ‘Matrix’ Marion. La série va au game 7 également, et encore une fois l’équipe de Phoenix s’impose assez largement, en plantant 62 points en première mi-temps. Ils auront mis plus de 120 points dans la musette des Clippers trois fois sur la série. In-dé-fen-da-bles on vous dit. En finale de conférence, les Mavericks, qu’ils ont éliminé l’année passée, se dressent face à eux. Les Suns parviennent à développer leur jeu d’attaque et collent 121 points, dont 34 de Babac et 27 points 16 passes de Nash, pour arracher le game 1 à Dallas. Néanmoins, ils perdent les deux suivants à la suite de la blessure de Raja Bell au mollet, et s’ils emportent le game 4 à son retour, la domination de Dallas au rebond fait la différence. Et oui le small ball a ses avantages, mais aussi des défauts qui sont exposés et incarnés par la domination de Dirk Nowitzki sur la série.

Cette saison est celle où les Suns ont éliminé tout Los Angeles. Surtout, c’est celle où le système D’Antoni a fait ses preuves en s’adaptant, mais toujours parfaitement mis en place par le double MVP. C’est l’histoire d’un groupe entier qui a élevé son niveau de jeu pour compenser l’absence d’un des meilleurs ailier-forts de la ligue à l’époque. Néanmoins, le problème de ce système et du duo magique Nash/Stoudemire sera récurrent les années suivantes : appelé San Antonio Spurs, et prenant la forme d’un mur infranchissable, il doit encore hanter les cauchemars de certains fans.

Le moment marquant de la saison : les 36 points et 20 rebonds de Shawn Marion au game 5 des Demi-Finales de conférence, remporté après  double prolongation.

Shawn Marion réalise la meilleure saison de sa carrière et se démultiplie pour compenser l’apport du Stoudemire, particulièrement au rebond. Avec son tir si dégueulasse particulier, il montre une adresse étonnante, et ses qualités athlétiques font des ravages en transition ainsi qu’en défense. Il joue la saison comme strech four plus qu’en ailier et excelle dans ce rôle. Ce match 6 est caractéristique de son année, couronnée par une sélection dans la 3ème équipe All-NBA, où il n’hésite pas à prendre ces responsabilités. La saison 2005-2006 est celle où “The Matrix” est sorti de son rôle de simple lieutenant All-Star pour devenir une vraie star, de celles qui ont les ballons importants et qui sont présentes quand ça compte.

10 ans plus tard, les Suns regardent cette grande époque avec nostalgie. Même si il ne leur a jamais apporté de titre, le run’n’gun a fait vibrer de nombreux fans et apporté le show chaque soir dans les stades NBA. Aujourd’hui, les Suns ne souhaitent plus jouer ce jeu ultra rapide, et ont d’ailleurs licencié Jeff Hornacek qui souhaitait mettre en place une version basique du run’n’gun. Néanmoins, les Cactus pourraient avoir un avenir radieux, avec un beau groupe de jeunes talents, mené par le shooteur d’élite Devin Booker. Quant à Mike D’Antoni, on lui donne tous les outils pour recréer son basket offensif à Houston, et on verra si sans un Steve Nash double-MVP cela est possible…

Source image : Source : operationsbasket.co


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