LeBron James a tenu sa promesse : les larmes d’un champion, après deux années au charbon

Le 20 juin 2016 à 07:35 par Bastien Fontanieu

LeBron James

C’était l’image la plus forte de ce titre, de ce sacre pour Cleveland comme pour LeBron. Le buzzer qui retentit, l’explosion des Cavs dans une célébration indescriptible, et au milieu de tous : James, enfin au sommet de sa montagne, celle qu’il voulait gravir depuis si longtemps.

Les bagues remportées à Miami avaient déjà offert de beaux moments pour l’ailier, lui qui s’enlevait enfin un sacré poids des épaules en rejoignant le club des monstres titrés.  Seulement, et de façon évidente, aucun ne pouvait être comparé à celui que LBJ pouvait ramener à Cleveland, cette ville embourbée dans la défaite depuis des décennies et qu’il voulait installer dans les hauteurs de la Ligue, sur ses robustes épaules. Non seulement LeBron avait annoncé en début de carrière qu’il voulait se démerder afin d’accrocher une bannière au plafond de la Quicken Loans Arena, mais il avait surtout effectué un aller-retour express par la Floride histoire d’apprendre le chemin pour y arriver. Une étape finalement fondamentale dans sa réussite, celle que de nombreux passionnés ont vécu hier soir et qui voyait ce monstre physique enfin montrer ses plus intimes émotions. On l’avait vu, par moments, lâcher quelques larmes ici ou là, comme lorsqu’il avait écarté Boston pour la première fois avec le Heat. Mais hier soir ? Jamais LeBron n’avait autant relâché la pression, lui qui est dans le viseur des médias depuis son adolescence. Ce phénomène débarqué dans la Ligue à 18 ans, qui n’a jamais loupé de saison, jamais fait de majeure connerie ou agit comme un sale gosse, hormis dans sa communication qui lui jouait des tours en 2010.

En voyant l’homme réagir comme… un être humain, c’est aussi son image qui changeait dans la perception de nombreux fans. Car depuis plus d’une décennie, LeBron était et est encore cet espèce de cyborg-destructeur, qui marchait sur la compétition sans montrer d’émotion intime. Un cri bestial pour ponctuer une séquence dont lui seul a le secret, un regard intense comme pour intimider ses adversaires, mais pas de faiblesse publiquement montrée, car le bonhomme était habitué depuis déjà bien longtemps à devoir agir comme un grand. Famille oblige, maturité oblige, James restait cette anomalie de la nature qui ne pouvait se permettre de montrer la moindre faiblesse : man up, comme on dit chez l’Oncle Sam. Sauf que ce dimanche, c’est comme si l’enfant caché en lui se permettait enfin de sortir de sa boîte. Comme si le vrai James, celui que seules Gloria et Savannah pouvaient voir, se dévoilait devant toutes les caméras. Des larmes qui faisaient bien évidemment penser à notre cher KG en 2008, lui qui gueulait Anything’s possible jusqu’à en perdre la voix. La version du numéro 23 ? Cleveland, this is for you à gorge déployée. D’abord abattu au sol puis en larmes dans les bras de ses coéquipiers, LeBron s’est tout simplement permis de faire ce qu’il n’avait jamais vraiment fait en tenant le trophée dans ses bras : réagir humainement, sans se poser de questions sur les réactions possibles des médias. Une délivrance fabuleuse à regarder, pour un sportif qu’on a souvent pris pour acquis, alors qu’il s’agit là d’un exemple de solidité.

Et ces larmes valaient tous ces efforts, tous ces sacrifices, ces critiques, ces maillots brûlés, ces épisodes dramatiques par lesquels James était passé et qui – soudainement – disparaissaient. La consécration ultime, pour un champion trop souvent obligé de devoir se surveiller. 

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