Antawn Jamison : 51 points deux soirs de suite, la douceur efficace d’un scoreur soyeux

Le 12 juin 2016 à 13:00 par Alexandre Martin

Antawn Jamison 51 points

Le 6 décembre 2000, sur le parquet de l’arène d’Oakland, Warriors et Lakers ont été les acteurs d’un thriller basketballistique comme on les aime. Un match tout serré qui s’est fini en prolongation sur le score de 125 à 122 pour les Guerriers et dont les plus de 19 000 spectateurs ne sont pas prêts d’oublier la teneur. Car ils ont eu l’occasion d’assister à un duel dantesque entre deux des meilleurs scoreurs de cette saison 2000-2001 : Kobe Bryant et Antawn Jamison…

Ce soir-là, l’arrière des Angelinos y est allé de 51 points (avec 8 passes décisives et 7 rebonds) pendant que l’ailier d’Oakland posait lui aussi 51 points accompagnés de 13 rebonds et 5 caviars. Et oui, nous pouvons l’affirmer sans trembler du menton, à cette époque, l’ami Jamison faisait bel et bien partie des plus gros fournisseurs de paniers de la Ligue. Pour preuve d’ailleurs, et histoire d’anticiper sur les arguments des éternels sceptiques, précisons ici qu’Antawn venait de poser – trois jours auparavant – la bagatelle de… 51 unités sur le museau des Sonics. Des points encore une fois superbement accompagnés de 14 rebonds, 2 offrandes, 4 vols et 2 contres ! Précisons également que la NBA n’avait pas vu un joueur envoyer 50 points ou plus lors de deux matchs consécutifs depuis 1988 et un certain Michael Jordan. En cette nuit de décembre 2000, Jamison venait de le faire avec la finesse et la facilité qui l’ont caractérisé tout au long de sa carrière.

Voilà. Nous venons donc de placer Antawn Jamison dans un bout de l’histoire NBA les yeux dans les yeux avec deux des plus grands – si ce n’est les deux plus grands – scoreurs que la balle orange ait enfanté. Dingue ? Pas tant que ça finalement. Jamison c’est un shoot soyeux, un toucher de velours, un fadeaway au poste bas très fluide et un feeling offensif global très au-dessus de la moyenne. Des qualités qui lui ont permis de tourner à 18,5 points de moyenne sur les 1083 matchs de saison régulière auxquels il a participé entre 1999 et 2014. Ce monsieur appartient à la confrérie des gars à plus de 20 000 points en carrière. Oui, ça classe un bonhomme en termes d’aptitudes balle en mains et de longévité mine de rien.

Pour l’anecdote, Jamison a été drafté par les Raptors en quatrième position en 1998 soit derrière Michael Olowokandi, Mike Bibby et Raef LaFrentz, bien devant Dirk Nowitzki (9ème) ou Paul Pierce (10ème) et surtout juste devant son pote de fac en Caroline du Nord, un dénommé Vince Carter (5ème). Ironie de l”histoire, ce sont les Warriors qui ont fait des pieds et des mains pour récupérer Jamison. Les dirigeants de Golden State ont carrément proposé du cash en plus de Vinsanity pour qu’Antawn débarque de suite dans la baie d’Oakland. Et c’est ainsi que Carter est allé casser du cercle – et scorer en masse – pour la franchise canadienne après avoir été drafté par les Warriors pendant que Jamison filait directement en Californie. Décidément, ce bon la carrière d’Antawn Jamison n’est pas anodine. Elle a touché de près ou de loin celle de véritable légende de la Grande Ligue et c’est toujours bon de s’en rappeler.

Oscillant entre le poste d’ailier et d’ailier-fort, ‘Tawn a fait le bonheur de pas mal d’équipes. De Golden State à Los Angeles, en passant par Dallas, Washington et Cleveland, il a fait admirer sa justesse dès lors qu’il s’agissait de faire trembler les filets. Il n’y a pas grand chose dans son palmarès – juste deux sélections All-Star et un trophée de sixième homme en en 2004 – mais ses highlights restent un bonheur pour tous les amateurs de jumpshot gracieux, de finger roll fluide car cette douceur efficace qui caractérise Antawn Jamison est rare dans le monde de la balle orange.

Son fameux duel avec Kobe

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