Le Heat sur les rotules : fin de saison logique, il n’y avait plus une goutte d’essence à Miami

Le 16 mai 2016 à 05:01 par Bastien Fontanieu

Heat

Dans un Game 7 initialement serré mais qui s’est finalement transformé en implosion au début du dernier quart-temps, les hommes d’Erik Spoelstra ont sorti le drapeau blanc : conséquence logique de Playoffs à rallonge, après une régulière mouvementée.

S’il y a bien une chose qu’on ne pourra jamais retirer chez ce Heat version 2015-16, c’est qu’ils auront absolument tout donné, et ce jusqu’au bout. Le témoignage, une nouvelle fois, du coaching formidable apporté par Spoelstra au quotidien, sa capacité à mener des hommes à la guerre n’étant plus à prouver en NBA. L’entraîneur était d’ailleurs le premier à montrer la voie en conférence de presse, après avoir été battu quelques minutes plus tôt. Le sourire large, les félicitations envoyées aux Raptors, les excuses à deux balles rangées dans la cave. La classe, en somme, pour le bras-droit de Pat Riley qui a encore une fois fait comme il pouvait, avec ce qu’il avait. Car après une saison 2014-15 marquée par l’adaptation au départ de LeBron et des premiers pépins de santé chez Chris Bosh, Spo a dû faire avec une nouvelle absence longue-durée de son intérieur doré et la blessure d’Hassan Whiteside au plus mauvais moment. Le tout, sans parler des nombreux transferts réalisés pendant la saison, Mario Chalmers et Chris Andersen en premier et Joe Johnson en second, puis un changement de style notable après le All-Star Game, avec une défense étouffante remplacée par une attaque open-bar. Pour faire court, disons qu’être fan de Miami n’était pas de tout repos cette saison, surtout que les attentes étaient assez élevées en Floride.

Sauf qu’au moment où un ticket pour les finales de conférences était tendu au Heat, le moteur ne répondait plus, tout simplement. Pas un seul gramme d’Ovomaltine restant, pas une seule micro-goutte de Red Bull à se mettre dans le réservoir, Spoelstra avait tellement pressé son éponge et tiré au maximum le potentiel de son équipe que Miami était… hors-service, ce dimanche. Cela se voyait dans tellement d’aspects du jeu, et son leader en premier lieu, que la peine et la compassion étaient palpables pour ceux qui regardaient ce Game 7 en direct. Dwyane Wade, exemplaire d’abnégation et de leadership, soudainement court sur tous ses tirs et lent dans ses déplacements. Une cheville qui se tourne comma par hasard, un visage crevé sur le banc, le patron de l’équipe ne pouvait plus rien donner et c’était finalement assez logique. Car après avoir retourné la série contre Charlotte et forcé une qualification compliquée, puis poussé Toronto à aller jusqu’au bout de la falaise afin de tester leurs limites, Flash faisait face à la réalité, sa réalité. Celle d’un joueur certes exceptionnel, mais âgé de 34 ans et possédant 13 saisons de cabrioles dans le dos. Quatorze rencontres jouées à 34 minutes de moyenne, pour seulement deux séries ? Un total effarant pour son kilométrage, quand on sait que Cleveland pourra aller en Finale NBA en ayant joué moins de 15 rencontres. Luol Deng, même constat. Joe Johnson, idem. Des trentenaires demandés au four et au moulin, mais qui avaient déjà bien forcé sur la machine et devaient donc rendre leurs armes à l’extérieur. Résultat, avec des rookies envoyés dans la lave et des adversaires -certes tout aussi fatigués mais- bien plus jeunes, le Heat s’inclinait sans véritable regret, conscients d’avoir absolument tout donné sur le parquet.

Il suffisait de voir les déclarations tenues par les membres de l’équipe après la défaite pour comprendre que ce groupe avait quelque chose de spécial. Que face à l’absence de Chris Bosh, les aléas de la régulière et deux séries poussées en 7, ce Heat 2015-16 était allé bras-dessus bras-dessous à la guerre. L’été sera une autre paire de manches en Floride, avec de gros dossiers à gérer par Pat Riley, mais les soldats de Miami peuvent partir en vacances avec une ‘satisfaction’ certaine : celle de n’avoir rien lâché dans la bataille. Chapeau les gars, chapeau Spoelstra.

Source image : The Star


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