Bilan de saison 2016, version Pelicans : la malédiction vaudou fait de nouvelles victimes à NOLA

Le 21 avr. 2016 à 16:54 par Benoît Carlier

Pelicans Vaudou

Qualifiés in extremis pour les Playoffs la saison dernière, Anthony Davis et les Pelicans devaient bâtir sur leurs acquis pour viser encore un peu plus haut cette année. C’était avant qu’un chat noir n’arrive dans leur vestiaire.

Ce que TrashTalk avait annoncé :

Au sein d’une division toujours aussi hardcore, NOLA devait profiter de son expérience commune pour s’installer dans la bonne moitié du tableau de la Conférence Ouest. La nouvelle perspective de voir Anthony Davis s’écarter derrière l’arc laissait déjà présager d’une saison monstrueuse qui devait permettre aux Pels de rallier les Playoffs plus sereinement selon notre preview (disponible ici). En plus, tout juste sacré champion avec les Warriors, Alvin Gentry devait apporter avec lui cet esprit conquérant et on attendait de lui qu’il utilise enfin pleinement le potentiel du futur MVP qui peuplait ses rangs cette saison.

Ce qui s’est vraiment passé :

Tout l’inverse du paragraphe précédent à quelques détails près. Si forte la saison dernière, la division South-West a eu du mal toute la saison et emmène difficilement trois de ses représentants en Playoffs seulement grâce au tassement du niveau général de la Conférence. Les Pelicans ne font pas partie des heureux élus, la faute notamment à des pépins physiques qui vont les suivre du début à la fin de la saison sans aucun temps mort. Seul Dante Cunningham a été laissé tranquille par les blessures (80 matchs sur 82 possibles). Jrue Holiday, Eric Gordon, Alexis Ajinça, Tyreke Evans, Norris Cole et surtout Anthony Davis n’auront pas cette chance pour ne citer qu’eux. Le mono-sourcil sur qui l’on comptait tant nous a permis de réviser notre anatomie en se blessant successivement au dos, à l’orteil, au genou et à l’épaule. De MVP potentiel, il est devenu source d’inquiétude avec de multiples petits bobos qui témoignent d’un physique assez fragile pour le natif de Chicago – admirez le pléonasme – qui n’a toujours pas réalisé une saison complète en quatre ans. En plus, l’éclaircie annoncée au coaching n’a pas vraiment eu lieu AD a encore été sevré de ballons. Pourtant, ses 59 points à Detroit auraient dû mettre la puce à l’oreille de son nouveau coach… Finalement, les Louisianais n’ont jamais été dans le coup la faute à pas de chance mais aussi à un management étrange qui avait par exemple vu Dell Demps prolonger Omer Asik et Alexis Ajinça dans la peinture en plus de signer Kendrick Perkins pendant le mercato. On ne sait pas si le GM regarde les matchs mais il va falloir lui dire quelque chose avant qu’il ne drafte un nouveau pivot en juin prochain. Parce que oui, il y avait un tank massif garé devant le Smoothie King Center depuis le 27 octobre de l’année dernière.

L’image de la saison :

Le fameux steal de la saison selon LeBron James.

Le fameux steal de la saison selon LeBron James.
Source : Layne Murdoch Jr. – NBA.com

On ne l’attendait pas, il a cartonné : Jrue Holiday

Avec ses 139 matchs en trois saisons à New Orleans, il est aussi bien connu de l’infirmerie locale. Encore protégé en début d’exercice, il a rapidement accepté de sortir du banc pour un rendement personnel beaucoup plus intéressant même s’il n’a pas permis à son équipe de remporter beaucoup plus de W. Il aurait même été un candidat sérieux pour le meilleur sixième homme de l’année s’il n’avait pas raté autant de matchs. Car au niveau des statistiques, il est bien l’une des seules satisfactions de la saison du côté de NOLA avec de meilleures moyennes, proches de ce qu’il proposait à Philadelphie, en moins de temps de jeu. Justin Holiday est peut-être le grand frère mais Jrue est clairement le plus talentueux. À seulement 25 ans, il a encore un bel avenir devant lui si le sort arrêtait de s’acharner sur lui.

On l’attendait au taquet, et il a abusé : Anthony Davis

La fracture du sourcil correspond peut-être à la seule blessure qu’il ne s’est pas faite cette saison. Jamais absent très longtemps mis à part son forfait à la fin de la saison pour soigner une épaule visiblement douloureuse depuis plusieurs années, Anthony Davis n’a pas explosé comme on aurait pu l’imaginer. Le cinquième des votes pour le MVP en 2015 ne devrait pas apparaître beaucoup dans les suffrages cette saison car elle a été marquée un premier stationnement statistique depuis les quatre années qu’il évolue en NBA. Les causes sont nombreuses et il ne dispose pas encore de la plaquette comme ça peut être le cas de LeBron à Cleveland mais il symbolise quand même la déception générale qui se dégage de cette saison en Louisiane. Malgré les blessures, il reste quand même des raisons de garder le sourire puisqu’il tourne en double-double de moyenne pour la deuxième saison consécutive et son carton dans le Michigan (voir ci-dessous) reste une performance historique. Il faudra juste être encore un petit peu patient pour le trophée MVP.

La vidéo de la saison :

Ce qui va bientôt se passer :

Alvin Gentry devrait avoir le droit à une seconde chance compte tenu des blessures qui l’ont quand même empêché de construire quelque chose sur la durée cette saison. Dell Demps serait bien inspiré de troquer un de ses pivots contre un peu de chair fraîche ou un meilleur staff médical. On suivra avec attention son recrutement lors de la Draft car son effectif paraissait déjà solide en début de saison. Le nouveau contrat d’Anthony Davis risque de prendre un peu de place mais l’augmentation du salary cap pourrait lui permettre de prolonger Eric Gordon, Ryan Anderson ou Norris Cole qui sont tous en fin de contrat cet été. Alors, les Pelicans n’auront plus le droit à l’erreur, il faudra retrouver les Playoffs sous peine d’implosion avec un franchise player qui pourrait se mettre à douter de son choix.

Source image : Montage TrashTalk via http://www.dol-celeb.com/


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