Phoenix Sucks : pas de fond de jeu et plus de Bledsoe, les Suns vont-ils sortir le tank ?

Le 30 déc. 2015 à 20:32 par Alexandre Martin

Phoenix Sucks orange

La saison n’en est pas encore à la moitié mais elle ressemble déjà à un cauchemar pour les Suns. Entre un jeu très pauvre et un manque criant de régularité ou de clutchitude auxquels il faut ajouter les frasques nauséabondes de Markieff Morris, Phoenix est au fond du trou actuellement. Et les souffrances ne sont pas près de s’arrêter pour les fans de la franchise d’Arizona, autant être clair tout de suite…

Markieff doit dégager, quid d’Hornacek ?

Après un été intéressant – qui avait vu la “Team Cactus” attirer un pivot expérimenté, défensif et leader en la personne de Tyson Chandler tout en s’assurant la présence du jeune talent qu’est Brandon Knight pour cinq ans aux côtés d’Eric Bledsoe – certains observateurs voyaient ces Suns vraiment capables de lutter pour le huitième spot de l’Ouest. Cette équipe présentaient de beaux arguments pour être considérée comme playoffable et rares étaient ceux qui ne les positionnaient pas au moins dans le top 10 de leur Conférence. Et pourtant… Force est de constater que cet effectif ne marche pas vraiment. Peut-il fonctionner prochainement ? Certainement, mais il va falloir que le front office fasse de réels ajustements après avoir déjà bien refaçonné le roster en juillet. L’urgence du moment est bien évidemment de trouver un point de chute pour Markieff Morris. On peut comprendre que Ryan McDonough ne veuille pas lâcher contre trois cacahuètes et un mars périmé ce joueur aux qualités certaines et dont le contrat est très raisonnable mais plus le temps passe, plus ce joueur devient un boulet. L’échanger est aujourd’hui vital pour les Suns et quelque soit la contre-partie, ce sera toujours mieux que de l’avoir dans les parages. Car cette mauvaise volonté, ce niveau de jeu pitoyable et cette implication négative dans le collectif ne sont plus tolérables. Houston est intéressé ? Daryl Morey veut Archie Goodwin pour enrober le cadeau empoisonné ? Mais donnez-lui ! Et vite si possible. Les Pelicans se voient bien récupérer cet ailier-fort orphelin de son jumeau ? Ils ne savent pas comment gérer le cas Anderson qui est en fin de contrat ? Mais prenez le risque Monsieur McDonough ! Filez-leur un tour de draft ou autre goodies histoire de faire passer la pilule ! Et vite si possible…

Parce que finalement l’équilibre du roster des Suns n’est pas si mauvais. Il y a de très bons jeunes comme B-Knight, Bledsoe, T.J. Warren, Alex Len ou encore Devin Booker. Il y a quelques vétérans comme Tyson Chandler, P.J. Tucker et des role players de confiance comme Mirza Teletovic ou Jon Leuer. Il y a du talent offensif, des aptitudes défensives tout à fait honnêtes, des shooteurs, de la taille, de quoi jouer small ball… Bref, il y a de quoi faire quelque chose. Et c’est là que le questionnement autour des capacités de Jeff Hornacek en tant que coach intervient car le bilan de 12 victoires pour 21 défaites que présentent les Suns aujourd’hui ne reflètent absolument pas le potentiel de cet effectif. Bien sûr tout ne peut pas être mis sur le dos de l’entraîneur mais il est maintenant en place depuis deux saisons (presque) et demie et après un premier exercice superbe (48 victoires) et des Playoffs ratés d’un souffle, l’ancien de la maison n’a jamais réussi à capitaliser. Il n’a pas su faire fonctionner la triplette Bledsoe – Dragic – Thomas la saison dernière. Ce n’était clairement pas facile, ok. Mais cette année, il avait vraiment des armes et l’utilisation qu’il en fait n’est pas du tout satisfaisante. Ces choix en termes de rotation sont parfois difficilement compréhensibles, la philosophie de jeu n’est pas limpide, loin de là. On sent que les joueurs ne savent pas quand ils doivent courir ou quand ils doivent poser le jeu. On sent que ça panique sur le parquet et sur le bord du terrain en fin de match… A priori, Hornacek pourrait finir la saison sur le banc car le virer maintenant n’apporterait pas forcément grand chose mais il est en fin de contrat (option détenue par la franchise) et quelques rumeurs quant au possible nom de son successeur ont déjà fusé. On voit mal McDonough et son staff reconduire l’ami Jeff après lui avoir changé ses assistants récemment. Très franchement, un rôle d’assistant en charge des arrières à Utah lui ira comme un gant.

Place aux jeunes et odeur de tanking ?

Cette réflexion en amène une autre concernant la stratégie globale des Suns car un nouvel élément est venu ternir encore plus la physionomie de la saison. Et oui, dans tout ce marasme, un joueur sortait vraiment du lot : Eric Bledsoe. Le meneur sur-athlétique envoyait 20,4 points, 6,1 passes décisives, 4 rebonds et 2 interception en 34 minutes par rencontre. A lui seul, il pouvait détruire l’arrière-garde adverse, de temps en temps superbement secondé par Brandon Knight. Celui qu’on appelle “Mini-LeBron” justifait pleinement son surnom et pouvait sérieusement se voir en outsider pour le All-Star Game dans le sillage de cette ligne de stats qui est sa meilleure en carrière. Enfin, il aurait pu… Car il s’est encore blessé au genou samedi dernier. Son ménisque gauche a été opéré dans la foulée et le verdict est tombé hier : saison terminée pour Bledsoe. Un verdict tout aussi violent que dévastateur qui a fini de plonger les Suns dans les ténèbres. Cette absence de plus de quatre mois semble très longue pour une blessure bien connue dans le monde du basket et dont la plupart des joueurs reviennent en environ deux mois. Non pas qu’on ne fasse pas confiance au staff médical de Phoenix puisque celui-ci a déjà prouvé sa capacité à faire quelques miracles avec Grant Hill, Amar’e Stoudemire ou Steve Nash notamment. On se demande plutôt si cette annonce n’aurait pas pour but principal de préserver ce superbe joueur qu’est Bledsoe et ne pas avoir à le remettre sur le parquet dans cette saison qui est déjà ratée et dont les espoirs de Playoffs sont réduits à néant.

Il faut dire que prendre le risque de forcer sur le genou l’ami Eric juste pour gagner quelques matchs de plus n’aurait évidemment aucun sens. Le fait de voir le tout jeune (à peine 19 ans) Devin Booker se retrouver à démarrer les matchs au poste 2 est également un autre indice de la stratégie que semble vouloir adopter Phoenix pour la cinquantaine de rencontres qu’il reste. Faire jouer les jeunes, les développer au maximum quitte à perdre un gros paquet de matchs. Oui, ça ressemble à du tanking et à peine déguisé pour le coup. Brandon Knight va avoir carte blanche à la mène, Devin Booker va pouvoir se laisser pousser les dents et montrer à tous ce très beau potentiel qui est le sien. P.J. Tucker va laisser de plus en plus de minutes à T.J. Warren (22 ans) qui réalise une excellente saison de sophomore et dont le potentiel offensif promet beaucoup (11 points à 51% au tir et plus de 3 rebonds de moyenne en 22 minutes). Le poste 4 sera meublé par les white boys que sont Teletovic et Jon Leuer ou tout autre gars issu du trade de Markieff Morris pendant qu’au pivot, Alex Len (22 ans) continuera de progresser sous l’égide de son nouveau mentor, Tyson Chandler. En clair, les Suns pourraient bien se lancer dans une sorte de tanking sous forme de camp d’entraînement pour jeunes espoirs à suivre et avec un choix dans le top 10 – voire mieux – de la prochaine draft, il y aura moyen de voir à nouveau les choses sous un angle plus souriant. Mais pour l’instant, l’heure est à la souffrance avec une équipe qui a le sixième moins bon bilan de la ligue…

La reconstruction est donc plus que jamais encore en cours chez les Suns. Ryan McDonough a du pain sur la planche et Jeff Hornacek a le feu au c**. Dans cette NBA tout aussi cruelle que compétitive, faire grandir une équipe sur une base de jeunes talents est quelque chose de compliqué. La saison assez catastrophique de Phoenix en est une preuve de plus mais il ne faut pas se décourager et il faut croire en de jours meilleurs sous le soleil d’Arizona. Ils arriveront, un jour… 

Source image : montage TrashTalk / @WeWantTacos


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