Les coachs NBA souhaitent raccourcir la pré-saison : en même temps ça commence à faire long là, non ?

Le 22 oct. 2015 à 09:27 par Benoît Carlier

On n’a cessé de le répéter tout au long de la pré-saison, les performances individuelles que l’on a pu observer ici ou là lors du mois d’octobre n’ont plus aucune valeur une fois le début de la saison régulière arrivé. Les entraîneurs ont d’ailleurs fait savoir qu’ils souhaitaient raccourcir le nombre de purges matchs de pré-saison, Adam Silver consulte son agenda.

La joie de retrouver nos joueurs préférés au mois d’octobre laisse souvent très vite place à l’ennui et à la question suivante : pourquoi la pré-saison dure-t-elle aussi longtemps ? Comme nous, les coachs ont sûrement leur petite idée et comme nous, ils aimeraient bien que ça change. Différents entraîneurs se sont donc fait entendre cette semaine pour réclamer une réduction du nombre de matchs pour du beurre disputés avant chaque saison régulière. Les raisons sont nombreuses et Adam Silver pourrait être amené à – encore – réviser son calendrier à l’avenir. Jason Kidd allume la mèche et se rappelle que lors du lockout 2011, alors qu’il jouait encore, chaque équipe n’avait eu que deux petits matchs amicaux avant de débuter la régulière.

« Personne ne s’était plaint, » se souvient le coach des Bucks.

Le champion NBA avec les Mavs en 2011 s’est positionné en faveur d’une pré-saison de quatre matchs, ce qui semble suffisant pour bosser les nouveaux systèmes et créer de premiers automatismes. Une proposition qui conviendrait parfaitement à David Blatt.

« Je l’ai déjà fait savoir à plusieurs reprises aux personnes qui prennent ce genre de décisions. Je ne parle qu’en mon nom mais je pense vraiment que nous ne devrions jouer que quatre voire cinq matchs de pré-saison au maximum et éviter les back-to-backs pour donner un peu plus de temps aux joueurs pour se reposer. »

Car plus que le simple nombre de matchs joués, c’est l’enchaînement des rencontres qui gêne certains entraîneurs, qui ont bien du mal à voir où se situe l’avantage de jouer deux matchs en 24 heures en plein mois d’octobre. Pour la défense d’Adam Silver, la ligue autorise les équipes à disputer jusqu’à huit matchs lors des trois semaines réservées à la pré-saison et ce sont elles qui gèrent leur calendrier comme bon leur semble. Le problème se situerait donc aussi en interne où les coaches ne sont pas toujours consultés pour l’élaboration du programme de pré-saison comme le confirme Lionel Hollins.

« Ça ne me dérangerait pas de jouer des équipes de la conférence Ouest qui ne sont pas trop éloignées, mais c’est comme ça (les Nets ont affronté deux de leurs adversaires de division en six matches de pré-saison cette année, ndlr). Ce n’est pas très grave, mais je préfèrerais jouer des équipes qu’on affronte pas toute l’année dans notre division, notre conférence, et avec qui on lutte pour se qualifier en Playoffs. »

Si ça peut le rassurer, Philadelphie n’ira probablement pas prendre une place dans le Top 8 à l’Est cette année. Mais on ne peut pas en dire de même de Boston, que les Nets ont affronté ce lundi. Alors pourquoi ? Les réponses sont aussi nombreuses que les réclamations. Les rencontres de pré-saison permettent à la ligue de tester de nouvelles règles comme ce match aux quart-temps de 11 minutes l’an dernier. Comme tout match NBA, ces rencontres amicales rapportent aussi de l’argent et permettent à l’Association de partir conquérir de nouveaux marchés à l’international.

« Le nombre de matchs ne me dérange pas. J’aime donner la chance à de jeunes joueurs de se montrer. C’est aussi le meilleur et le seul moyen de pouvoir promouvoir nos équipes dans le monde entier. »

Vous l’aurez peut-être deviné, ces mots sont ceux du businessman Mark Cuban, qui a décidément un avis sur tout. Mais Michael Jordan n’est jamais très loin non plus lorsqu’on parle affaires et il a notamment profité de cette pré-saison pour accompagner ses Hornets en Chine afin d’y promouvoir sa propre marque. Ces mêmes Frelons qui sont actuellement au milieu d’une série de quatre matchs en seulement six jours, le tout à moins d’une semaine de la reprise. Un calendrier qu’aurait sûrement apprécié Jason Kidd…

En attendant qu’Adam Silver sorte la calculatrice pour tenter de contenter tout le monde en supprimant probablement quelques rencontres de pré-saison pour allonger la régulière de quelques jours, les entraîneurs devraient sûrement prendre exemple sur Gregg Popovich. Comme à son habitude, le barbu a laissé sa place à son assistant Ettore Messina pour le premier match des Spurs en pré-saison. Depuis, il s’est surtout appliqué à ne pas user ses cadres, et tant pis pour le show. Un championnat ne se joue pas en octobre, ni même en mars vous dira-t-il.

Source : NBC Sports

Source image :  AP – Geral Herbert


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