Lucide le Kareem : “Dirk Nowitzki est un shooteur hors pair mais pas aussi complet que Larry Bird”

Le 03 sept. 2015 à 16:21 par Leo

De passage à la radio mardi dernier (c’était en novembre 2014 mais c’est pas grave, merci Bleacher Report…), le meilleur marqueur de l’histoire de la Grande Ligue, à savoir le grand Kareem Abdul-Jabbar des Bucks et des Lakers, a eu l’occasion de donner son avis aux auditeurs concernant une comparaison intergénérationnelle qui revient sans cesse sur le tapis : celle entre Dirk Nowitzki, légende en devenir des Dallas Mavericks, et Larry Bird, illustre figure des Celtics de Boston. Mais qui donc a la plus grosse selon le KAJ ?!

C’est vrai ça : où classer le “Wonder Kid” dans cette prestigieuse liste des meilleurs shooteurs de la NBA, et plus globalement dans celle des Hall of Famers, sans peur ni reproche ? A 37 ans et avec encore deux saisons de contrat à remplir, Dirk se retrouve bien souvent emprisonné dans divers débats de comptoir, l’opportunité rêvée pour certains d’étaler fièrement leur science statistique sur la table, quitte à inclure dans l’équation un autre joueur tout aussi discret que l’Allemand et qui n’a absolument pas marqué son époque de son empreinte. On fait bien sûr référence ici à Larry Bird, anonyme parmi les anonymes, ayant sévi dans une franchise mineure, perdue à l’autre bout du Massachusetts… Plus sérieusement, afin de répondre à cette interrogation existentielle au moyen de quelques arguments qui lui sont propres, Lew Alcindor Abdul-Jabbar s’est alors prêté au jeu, avec toute la sagesse du fin diplomate qu’il est devenu. Alors Kareem, ce bûcheron de Wurtzbourg est-il vraiment meilleur que son ancêtre moustachu de French Lick ? Roulement de tambour…

“Jamais, au grand jamais. Jamais Dirk (Nowitzki) ne vaudra mieux que Larry (Bird), même s’il est pourtant un joueur de premier choix, un véritable All-Star. Il a tout le temps été élu dans la All-Star Team, il l’a mérité à tous les niveaux. Mais je pense que Larry est au-dessus grâce à ses aptitudes de leader bien plus développées. Sur les 48 minutes d’une rencontre, et à chaque seconde qui défile sur l’horloge, Larry savait où se situer dans le but de se montrer le plus efficace possible pour son équipe. Et Dirk ne joue pas au basket de cette manière-là. C’est un shooteur hors pair avec un énorme volume de tir et il excelle dans ce compartiment – il a notamment réussi une grande carrière. Je ne souhaite pas du tout le critiquer mais Larry est unique en son genre.”

Si ce rapprochement pour le moins logique entre ces deux joueurs réapparaît chaque année pour combler les blancs trop marqués d’une intersaison morose, c’est qu’en termes de traces et de stats gravées dans les annales de la Ligue, les 2 bougres présentent des chiffres hallucinants et, surtout, assez similaires. Sans compter le fait que Bird compte deux titres de champion de plus que son homologue du Vieux Continent, le célèbre numéro 33 de la Maison Verte détient une moyenne en carrière estimée à 49,6 % au shoot au total, dont 37,6 % à longue distance et 88,6 % aux lancers. Nowitzki avoisine 47,5 % au général, 38,3 % du parking et 87,9 % sur cette fameuse ligne des lancers-francs. Bon…

Quant à la notion clef de ‘leadership’ soulignée par le maître du skyhook, on peut venir réconforter le franchise player des Mavs, toujours en activité, en lui louant de nombreux efforts dans ce registre du jeu au fil des années. Timide car jamais attendu à ce niveau-là à ses débuts, le grand blond de la Mannschaft n’hésite plus à recadrer ses coéquipiers quand cela est nécessaire ; son parcours jusqu’au sésame en 2011 en est peut-être la plus belle des preuves. Quoi qu’il en soit, que les opinions divergent ou s’accordent, s’il y a bien un trône dont on ne pourrait pas dégager Dirk Nowitzki, c’est bien celui doré avec le label de “Meilleur Joueur EUROPÉEN de l’histoire de la NBA”, sous-entendu également meilleur shooteur, meilleur sniper, ce que vous voulez… Le meilleur quoi, mais en provenance d’Europe. Ainsi, on foutrait la paix à ce bon vieux Larry Bird qui a du pain sur la planche avec ses Pacers de l’Indiana.

Ah mais Tony Parker a pas son mot à dire dans ce classement ?! Arrêtez tout ! Lumière de génie : et si on se lançait tous ensemble dans un nouveau débat, pétri de subjectivité et dans la bonne humeur… ?

Source texte : Dallas Morning News / Bleacher Report

Source image : basketball.fanpiece.com