Profil Draft 2015 : Rondae Hollis-Jefferson, le Shabazz Muhammad avec un cerveau ?

Le 01 juin 2015 à 18:03 par Leo

Voilà un jeunot qui pourrait ravir bon nombre d’équipes le soir de la Draft venu ! En effet, bien qu’il reste pas mal de zones d’ombre à éclaircir dans son jeu, la base s’avère d’ores et déjà solide pour cette force de la nature extravertie aux velléités défensives très au-dessus de la norme. Toute de suite, place à la présentation de l’ancien frère d’arme de Stanley Johnson chez les Arizona Wildcats, autrement dit Rondae Hollis-Jefferson !

> Âge : 20 ans. Né le même jour que Linas Kleiza et Nikola Pekovic. Ne serait-ce point le signe d’une future pré-retraite en Europe ?

> Position : Ailier. Va être compliqué de jouer 4 dans la Grande Ligue ; fini de faire mumuse sur le campus de la fac.

> Equipe : Arizona Wildcats. Parmi les 8 meilleures escouades de la NCAA cette saison. Au calme !

> Taille : 201 centimètres. On fera avec même si la croissance lui a mis une disquette rayée.

> Poids : 96 kilos. Penser à bouffer des blancs de poulet et boire des litres de jus d’orange avant de filer à la salle rapidos.

> Envergure : 218 centimètres. La porte du frigo n’est jamais bien loin avec lui.

> Statistiques 2015 : 10,2 points, 6,3 rebonds, 1,5 passe de moyenne en 76 matches universitaires (2 années d’étude).

> Comparaison : Un Michael Kidd-Gilchrist ou un Shabazz Muhammad avec 30 % de la vision de jeu d’un Boris Diaw.

> Prévision TrashTalk : Autour du Top 20. Allez, 22ème juste pour les joies du prono.

Qualités principales

# Impact physique

Une bête furieuse à l’envergure vertigineuse, tout droit sortie de l’univers cruel de George Miller ! Sans déconner, le bougre déborde d’énergie et de vivacité comme s’il possédait un réservoir de carburant inépuisable. Peu affecté par la fatigue, Hollis-Jefferson use de ses atouts physiques afin de marquer sa présence sur les parquets, au moyen de coast-to-coasts répétés et de pénétrations tranchantes vers le cercle. Se manger des coups de coude dans les tranchées adverses semble être le cadet de ses soucis et prendre ou provoquer le contact attise sans cesse le feu de ses intentions. Détenteur d’un troisième poumon ainsi que d’une papatte gauche assez ferme, l’ex-Wildcat va pouvoir se faire plaisir en jouant les Usain Bolt sur les immenses parquets de notre chère Grande Ligue.

# Cadenas défensif

La raison n°1 qui va justifier son gagne-pain chez les pros, clairement. A la différence de nombreux prospects de sa cuvée, RHJ possède ce que beaucoup vont mettre des lustres à peaufiner, cette denrée de plus en plus rare ou mal cuisinée qui “vous fait gagner des bagues” auprès du bijoutier de la Ligue : on cause bien sûr de la défense, acerbe, intuitive et omnisciente dont l’intéressé dispose dans son arsenal ! Sur l’homme comme en aide, il file les pétoches à ses adversaires tant il les travaille au corps tel un piranha assoiffé de chair fraîche qui grignote inlassablement les guibolles des crédules mal avertis, s’invitant avec maladresse dans son espace vital. A n’en pas douter, si ses futurs oppresseurs ballon en main ne font pas preuve d’une stratégie bien précise pour se défaire de son marquage étouffant à la culotte, il va les avaler tout cru, sans faire dans le détail. L’un des meilleurs défenseurs de sa classe ; point à la ligne.

# Vision de jeu

En parallèle de ses atouts athlétiques, Rondae sait comment les associer à une court vision très appréciable. A des encablures de se voir qualifié d’égoïste, il peut lire entre les lignes et déceler les failles dans les ajustements défensifs opérés par l’ennemi. Lancé dans ses drives ou derrière les écrans, RHJ n’hésite pas à servir ses coéquipiers dans de bonnes conditions, que ce soit dans le but de finir une action bien emmenée voire de tout simplement offrir la gonfle à un shooteur embusqué dans le corner à l’opposé ou courant à ses côtés en transition. Si cette partie optionnelle de son jeu peut-être sous-estimer dans les saisons à venir, il ne faudrait cependant pas l’omettre dans sa palette. Un poste 3 qui ne rechigne pas à distiller des caviars dès qu’il le peut, ça fait toujours son petit effet…

Défauts majeurs

# Création pour lui-même

Pour un ailier, faut avouer que ça fait tâche, notamment pour les cyborgs d’aujourd’hui. Alors que la plupart d’entre eux sévissent en isolations, Rondae Hollis-Jefferson pèche considérablement dans ce compartiment-clé, chose qui va lui faire perdre plusieurs places dans le classement de la Draft. Brouillon dès qu’il s’embarque en solitaire pour marquer, il ne possède pas (encore ?) l’assurance de ces gaillards portés par le scoring à outrance, une fois que les lumières de l’arène sont braquées sur leur personne. A l’inverse, RHJ dose souvent mal sa jauge de puissance et cela se répercute sur son instinct créatif en attaque. Un versant qu’il va falloir développer au plus vite.

# Manque d’adresse dû à un tir dégueulasse

Ne prenant en moyenne que 7 shoots par rencontre, le jeune Rondae avoisine les 50 % de réussite, ce qui semble honorable sauf que la majeure partie de ses tentatives sont prises près du panier. Frileux à trois-points (1 tenté par match avec à peine 20 % ), il a quelque peu honte de mécanique de tir et il a bien raison. Aucun rythme, une dégaine affreuse et quasi-inefficace ! A l’heure des Kevin Durant ou des LeBron James, avoir un shoot aussi peu respectable est davantage une belle épine dans le pied qu’une bonne nouvelle reçue d’ici quelques semaines, le sourire aux lèvres. Alors oui, il passerait presque pour un saint en comparaison à Shawn Marion mais il serait urgent judicieux de passer un coup de bigot à Scottie Pippen ou au coach perso de Dirk Nowitzki cet été, histoire de se mettre au boulot dans les plus brefs délais. Parce que là, c’est chaud, très chaud.

# Pas un go-to-guy

C’est pas un drame mais ce serait un plus non négligeable dans son évolution. Si un spot de role player logique semble lui tendre les bras à première vue, travailler sur son impact purement personnel ne lui apporterait que du positif et, par extension, aurait une incidence supplémentaire quant au panel offensif de sa prochaine famille NBA. Il doit se persuader de ne pas être qu’une arme défensive de luxe ad vitam eaternam, que ce n’est pas quelque chose de figé et qu’il aura tout le loisir de transformer ses lacunes offensives en avantages. C’est toute la violence sur lui-même, tout le défi singulier qu’il aura à relever. Du courage et de la volonté : en un mot, pense aussi à ta pomme garçon !

Conclusion

Sachant égayer les clameurs de la foule, Rondae Hollis-Jefferson a su susciter l’émotion de ses adorateurs tout au long de son passage remarqué dans l’Arizona. A lui d’apprendre à maîtriser les siennes dans le but de se montrer aussi performant en attaque qu’il ne peut déjà l’être en défense. C’est pas encore gagné mais pour la franchise qui fera le pari de s’accaparer ses services séduisants le 25 juin au soir, ce serait une belle victoire annoncée que de le compter dans ses rangs, surtout quand il va s’agir d’aller remporter un titre de champion dans le tur-fu. A bon entendeur, salut !

Source image : chatsports.com