Rappel vital : Manu Ginobili et Tim Duncan jouent peut-être leur dernier match avec les Spurs…

Le 02 mai 2015 à 17:04 par Bastien Fontanieu

Les fans de la balle orange se préparent pour un Game 7 anxiogène à Los Angeles, les systèmes sont révisés par les joueurs, les t-shirts déposés sur les sièges et les cheerleaders répètent leurs chorégraphies. Mais au milieu de tout ça ? Un vrai virage qui pourrait marquer l’histoire des Spurs et qu’on oublie trop souvent…

Il faudra bien s’y faire, un jour ou l’autre. Comme on dit chez l’Oncle Sam, Father time’s undefeated ! On ne peut se battre contre les années qui passent, les saisons qui s’accumulent, la fatigue qui devient trop pesante et les carrières qui doivent tout simplement prendre fin. Bien évidemment, on vous voit venir avec des fourgons remplis de munitions : comment ça, Duncan pourrait mettre un terme à son aventure ce soir ?! Quand on voit le niveau de jeu proposé par -sorry Karl- le meilleur ailier-fort de l’histoire de notre sport sur ces Playoffs, il est vrai que peu de monde pense entamer la saison 2015-2016 sans la présence du maître au tir avec la planche. Mais cette possibilité existe, car comme l’a dit l’intéressé, il prendra sa décision quand il pensera que ce sera le bon moment d’y aller et il ne tiendra personne au courant. Quand on se penche sur les différents modèles disponibles et qui plairaient au numéro 21, on ne peut s’empêcher de penser à David Robinson, ami si proche de Duncan et qui avait raccroché les pompes en 2003, champagne sur le torse et bague au doigt, compliment des Nets. On sentait d’ailleurs un semblant d’hésitation l’an passé après avoir battu le Heat, interviewé par les médias locaux le grand Tim avait la gorge nouée et serrait ses deux enfants bien fort contre lui : plus les secondes passent, plus la fin approche. Et finalement, une saison de plus pour tenter le doublé.

Mais c’est bien Manu Ginobili qui pourrait quitter la scène en premier, l’arrière argentin ayant déjà connu de bons soucis physiques sur les dernières années. Après des Finales totalement foirées en 2013, le gaucher se rattrapera la saison suivante pour s’offrir une dernière bague, avant de subir une fracture de fatigue à la jambe : pas de mondial avec l’Argentine, les larmes qui coulent en comprenant qu’il devait dire non à sa patrie, un véritable reality check pour ce féroce compétiteur qui a souvent élevé son pays avec Luis Scola pendant l’été. Même si ‘El Manu’ nous a gratifié de 70 rencontres cette saison, son plus haut total depuis 4 ans, les minutes chutent et le corps ne répond plus aussi bien qu’auparavant. Quand l’écran approche, la tentation de vouloir passer au milieu -comme il l’a fait 1635 fois- se présente, mais la réalité intervient : passe sur l’intérieur qui roule ou à l’extérieur. C’est comme ça. Les pénétrations sont moins fréquentes, presque rarissimes. On a changé de jeu et préféré bombarder de sept mètres plutôt que monter sur les arbres, la simple idée de monter sur DeAndre Jordan filant des sueurs froides au numéro 20, alors qu’il y allait les yeux fermés par le passé. Des deux légendes vivantes que les Spurs possèdent dans leur effectif, Ginobili semble bien être celui qui pourrait quitter les parquets en premier après une dernière épopée en Playoffs. Triste, mais probable.

Probable comme la défaite du champion en titre ce soir à Los Angeles. Pour le moment, difficile de donner un véritable favori quand on voit à quel point cette série fût serrée, mais il convient de rappeler que comme toute autre franchise existant en NBA, les Spurs doivent préparer l’inévitable : la fin de carrière de ces deux hommes qui auront remporté 711 de leurs 997 matches joués ensemble (!), soit 71% de victoires pour les rois du calcul mental qui seraient encore bouche-bées. Propriétaires de nombreux records, les deux joueurs sont en fin de contrat et tenteront de prolonger leur passion pour un nouveau tour, un rendez-vous chargé avec des Rockets qui eux aussi voudront renvoyer les anciens à l’hospice. Les duels sont donc annoncés, les avantages connus, à eux de nous filer un nouveau match référence pour repousser le générique.

Toc toc, on se réveille. Les Spurs peuvent perdre beaucoup de choses ce soir. Leur saison, une nouvelle tentative de back-to-back et un ou deux joueurs légendaires qui arrivent en fin de parcours. Ce serait bien de le prendre en compte, même si on n’est pas fan de San Antonio : par respect pour deux monstres sacrés du basket moderne.

Source image : MySanAntonio