Démolition des Warriors par les Spurs : 107-92, un match qui compte ou pas vraiment ?

Le 06 avr. 2015 à 07:23 par Bastien Fontanieu

Ce qui devait être une preview de la future Finale de Conférence Ouest s’est finalement transformée en leçon texane sur 48 minutes : victoire de San Antonio face à Golden State, mais s’agissait-il d’une vraie rencontre entre ces deux équipes ?

La question semble stupide au premier abord. En effet, tous les matches comptent, que ce soit la saison régulière du mois de janvier, de novembre ou bien d’avril. Les points d’exclamations de mi-saison valent autant que les débuts de road-trip en novembre ou bien les comebacks de février. Cependant, les questions se posaient déjà avant l’entame du match, basées sur les soupçons stratégiques concernant Steve Kerr. Le coach des Warriors venait de jouer la veille à Dallas et se ramenait dans le terrible AT&T Center, changé en salle de torture pour équipes en déplacement depuis quelques semaines. Du coup, les voix s’élevaient dès le début de soirée. Fera-t-il jouer tout le monde sur un temps de jeu sérieux ? Les visiteurs répondront-ils présents face au challenge ? Aurons-nous droit à un vrai duel ou bien un simple test des Dubs avant de lâcher prise en cas de gros retard ? Face à ces interrogations fondées, et après une démonstration dirigée de main de maître par Gregg Popovich, deux chemins se font face.

Le premier consiste à revoir la rencontre et affirmer les points suivants. Les Spurs sont enfin à leur vrai niveau et filent la colique aux 29 franchises de la Ligue, Kawhi Leonard est un monstre qui pense jouer LeBron tous les soirs, le mouvement de balle et la défense texane sont d’une qualité exceptionnelle : en bref, voilà le genre de victoire que San Antonio peut tamponner pour préparer son back-to-back historique. On peut aussi ajouter de la farine pour les boulangers qui adorent affirmer que Golden State n’a ‘aucune chance’ face au champion en titre, que Kerr est un rookie et Curry se croit au cirque. Oui, tout ça est possible, rien qu’en regardant le sublime premier quart offert par Tony et compagnie. Mais le second chemin consiste à regarder la chose différemment, à prendre ce type de victoires avec des pincettes. Cette vision-là met davantage en avant la fatigue de Golden State, son côté ‘je traîne des pieds et j’en ai rien à foutre’, cette défense qui prend l’eau alors qu’elle est nettement plus appliquée de manière générale. Sur ce chemin, on préférera noter le faible temps de jeu des starters, les mains sur les genoux de plusieurs joueurs, probablement désintéressés depuis qu’ils ont validé l’avantage du terrain tout au long des Playoffs. Est-ce étonnant ? Non, connaissant le caractère des Warriors. Est-ce une raison pour diminuer l’impact de cette victoire ? Non plus.

Ces deux chemins sont disponibles, mais le sentiment général suivant ce match était celui-ci : les Spurs ont cartonné, face à un adversaire désintéressé. Ce n’était pas le Golden State du futur mois de mai qui jouait hier soir, à l’inverse des Cavs d’il y a quelques semaines. Ce n’était certainement pas le futur adversaire le plus coriace de Popovich et ses hommes qui se ramenait ce dimanche. L’écart aurait pu (dû ?) être plus large, la rencontre aurait dû (pu) être plus serrée. Mais face à l’intensité montrée par un Leonard toujours aussi étouffant et des vétérans déterminés à taper du poing sur la table, il n’y avait pas grand chose à faire pour GS. Le MVP des Finales termine avec 26 points, 5 rebonds, 3 passes et 7 interceptions (record personnel) en… 24 minutes, de quoi valider son préchauffage à quelques jours des Playoffs. Est-ce autant une raison pour en faire toute une assiette ? Difficilement.

La victoire est importante pour le moral actuel des Spurs, mais elle n’est pas fondamentale dans la fin de saison des Warriors. Un minuscule teaser de quelques minutes nous aura donc été offert, avant d’assister à 40 minutes de IDGAF (I don’t give a f) : rendez-vous en mai, pour la vraie version de ce duel tant attendu.

Source image : PoundingTheRock


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