Maître de la courtoisie : James Dolan demande à un fan des Knicks d’aller se faire voir

Le 09 févr. 2015 à 17:32 par Nicolas Cervantes

A la tête des Knicks de New York depuis 1999, James Dolan est un président comblé. Elu pire dirigeant de la NBA par Sports Illustrated dans les années 2000, critiqué par David Stern, à l’époque boss de la ligue, pour sa mauvaise gestion de la franchise, il aura été tout simplement un patron modèle, une figure emblématique pour le reste de la Ligue et nombreuses sont les affaires qui ont ébranlé l’actualité du club. Encore une fois, et cela commence à devenir une habitude, James Dolan a fait des siennes, mais cette fois, il est peut-être allé un poil trop loin.

Monsieur Bierman est un fan historique du club, qui a toujours été à fond derrière son équipe, malgré les hauts et les bas, malgré les grandes crises, malgré les guerres, qui a connu la NBA de Wilt Chamberlain, de Bill Russell, l’époque des Lakers de Minneapolis. Il a aussi connu la NBA sans la ligne à 3-points, celle qui a subi la concurrence de l’ABA et plein d’autres choses désormais révolues. Supporter des Knicks depuis 1952, le gentil vieux a décidé d’envoyer un petit mail au boss du boss des Knicks, James Dolan, en lui implorant d’arrêter son bordel avec sa tendre franchise :

En tant que fan des Knicks depuis plus de 60 ans, je suis tout à fait embarrassé par votre gestion des Knicks. Évidemment, l’argent n’est pas la seule chose. Vous avez fait beaucoup d’affaires complètement ridicules avec la franchise. S’il vous plait, arrêtez.

Il est donc évident que le pauvre vieillard en savait un paquet et qu’il a vu des choses que la majeure partie de la population mondiale n’aurait jamais remarquées. Il en avait aussi marre de voir son équipe favorite se prendre des dérouillées et des branlées par ci, par là. Mais par-dessus tout, il en avait marre de ce que James Dolan en avait fait. Le mec avait pour but de ramener les Knicks vers le titre et les succès, et en 16 putains d’années, monsieur Dolan n’a cessé de faire sombrer son équipe. Car si New York va atteindre la finale pour sa première année à la tête de l’équipe, le gars n’aura jamais connu mieux. Et maintenant ? Ils sont derniers de la Conférence Est, avec pas moins de 40 défaites en 50 matchs dans la gueule. C’est devenu trop douloureux pour monsieur Bierman. On s’attendait à ce que le sulfureux président ne prête pas attention à ce cri de détresse, mais ce ne fut pas le cas. Il va prendre un certain plaisir, avec une pointe de punchlines, à rabaisser sans aucune modération le plus ancien fan (certainement) de son équipe en lui demandant avec le moins de respect possible “d’aller se faire voir” et d’aller supporter les Nets, l’autre club de la ville de Big Apple. Un mail d’une puissance très violente et d’un manque de respect total :

Monsieur Bierman, vous êtes une personne triste. Pourquoi quelqu’un écrirait une lettre aussi haineuse ? Je fais juste une supposition mais je parie que votre vie est un gâchis et que vous êtes un haineux aigri. Qu’avez-vous fait que l’on puisse considérer positif ou bien ? Rien, je présume. En fait, je parie que vous êtes une force négative pour tous ceux qui rentrent en contact avec vous. Vous avez probablement rendu votre famille misérable. Vous êtes peut-être alcoolique. Je fête mon 21e anniversaire de sobriété. Vous devriez essayer, peut-être que cela vous aidera à devenir une personne utile. Dans le même temps, commencez à supporter les Nets car les Knicks ne veulent pas de vous.

Avec cette réponse incroyablement cinglante, James Dolan a crée un puissant buzz, à la hauteur de ses paroles. Car traiter un des plus anciens supporters des Knicks “d’aigri et d’alcoolique” est vraiment un geste méprisant, surtout quand on sait qu’il a eu lui-même beaucoup de soucis avec l’alcool et la drogue, qui lui aura même valu une cure de désintoxication dans le Minnesota. Et par-dessus tout, demander à un fan des Knicks de très très longue date de supporter l’équipe rivale, à savoir les Nets de Brooklyn, est un acte passible d’une peine de 10 ans de prison et de 20 000 dollars d’amende, en étant le moins sérieux possible. La vraie question est de savoir ce qu’il s’est passé dans la tête du gars pour qu’il sorte de telles choses. N’a-t-il aucune explication, aucune excuse à donner au vieux briscard quant à la raison du naufrage des Knicks ? On pourrait simplement supposer dans une théorie farfelue que le président est lui-même un aigri, un alcoolique qui agit négativement sur son entourage, qui rend sa famille misérable et un supporter refoulé des Nets. Cela pourrait sembler logique maintenant non ? Le type détruit à coups de machettes sa propre équipe dans l’espoir de donner le monopole de la ville de New York aux Nets, pas si bête comme supposition.

N’ayant guère connu de bonheur durant ses 16 années de règne à la tête des Knicks, James Dolan a juste voulu soigner sa côte de popularité auprès de ses admirateurs, montrer toute sa courtoisie et sa vertu. On n’a pas de doute, il est le maître absolu dans les relations humaines et l’a montré encore une fois en saluant un fan depuis plus de 60 ans de la meilleure des manières.

Source texte : Deadspin

Source image : Google


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