Cellule de crise chez des Nets au bord de la noyade : le “grand nettoyage” paraît inévitable…

Le 27 janv. 2015 à 15:52 par Leo

En parallèle du blizzard glacial qui s’abat en ce moment même sur la ville et ses environs, une obscurité profondément chaotique encercle la franchise des Brooklyn Nets au point, pas à pas, de la détruire de l’intérieur. Entre le dégoût prononcé de ses actionnaires qui ont émis le souhait de s’en séparer au plus vite et de joueurs-rentiers qui ne se sentent plus concernés par le souci d’abnégation accolé à leur labeur, tout se barre à la dérive et rien n’a l’air de garantir aujourd’hui que cela va s’arranger…

Sommes-nous arrivés au paroxysme d’un échec cuisant, véritablement fondé et matérialisé du “plan Prokhorov” pour cette escouade saignante à grosses gouttes de la banlieue new-yorkaise, recouverte d’une neige épaisse qui ferait figure de linceul ? Dans une configuration similaire aux Knicks mais de manière plus abyssale encore (explications plus détaillées sur la gouvernance Phil Jackson à venir dans un prochain dossier), les résultats recensés – deux back-to-backs à l’extérieur au Jazz et aux Clippers, soldés par un écart moyen de 35 points ou plus – et le langage corporel des différents acteurs de cette déchéance progressive soulignent chaque jour un peu plus l’aveu d’impuissance affirmé du groupe totalement perdu d’un Lionel Hollins à deux doigts du burn-out, tant dans ses valeurs que dans ses capacités d’action face aux maux qui l’assaillent de toute part. En effet, le bilan à mi-saison (18-26) est loin d’être même qualifié de ‘passable’, ceux-ci relégués à une neuvième place aussi dérisoire qu’inquiétante à l’Est et restant sur une série de 2 pauvres victoires pour 10 défaites sur leur dernière douzaine de confrontations.

A l’heure actuelle, ni quelques blagues vaseuses de mauvais goût, pourtant destinées à détendre l’atmosphère, ni l’idée saugrenue de faire possiblement venir l’enfant de la région, à savoir Lance Stephenson, en échange de Joe Johnson le pleurnichard et victime collatérale de cette souffrance intestine, ne sauraient chasser ou exorciser à terme les démons qui se délectent des effets ravageurs de ce marasme ambiant. Vu son manque d’intégration et de jugeote avec les Charlotte Hornets, à noter que “Born Ready” ne possède aucunement l’étoffe du sauveur providentiel, du leader de vestiaire ou de l’ambassadeur conscient des problématiques à aborder dont les Nets auraient grandement besoin. Il leur faudrait plus que jamais des bosseurs qui mettent les mains dans le cambouis pour le bien des autres, pas une bête de foire supplémentaire qui viendrait une nouvelle fois cacher de par ses grimaces le véritable problème qui s’étend avec virulence au quotidien. Au lieu de stimuler de façon positive l’ego d’une constellation de “starlettes” perçues à la base comme étant à l’orée de leur maturité en tant que joueurs raisonnés et propices à enfin s’unir pour vaincre, ce projet grandiloquent des Nets n’a en réalité abouti qu’à les rendre totalement accrocs à une forme de confort luxuriant, avilissant et malsain qui a absorbé leur propre âme et, par extension, celle de l’équipe tout entière.

Bien qu’elle demeurait toujours à l’état de construction, même après la fuite éclairée de Paul Pierce à Washington notamment, Lionel Hollins, qui ne peut que se sentir chagriné par l’ampleur des dégâts causés, ne trouve plus les mots justes afin de remobiliser ce qu’il reste de ses troupes encore disposées à combattre le mal qui les ronge à la racine. De plus, si sa hiérarchie ne semble pas vouloir l’incriminer pour le désastre plus que jamais visible en affirmant récemment que “son poste n’était pas en danger” (tout ne serait pas perdu, une once de bon sens subsisterait à Brooklyn…), une épuration imminente des goinfres larmoyants et des abjectes opportunistes que sont le sac de graisse faussement à l’agonie Deron Williams et l’éclopé uni-tâche Brook Lopez serait déjà une belle avancée au cœur de leur traversée périlleuse des sables mouvants. Insuffisant néanmoins pour se décrasser complètement car la fondation essentielle d’une identité singulière et naturelle est toujours à construire mais un passage pressant par le mercato semble dès maintenant impératif pour tenter de bousculer et d’annihiler au final cette apathie élevée au rang de principe.

Dès lors, nul besoin de rapatrier d’autres “profiteurs” de renom sur le déclin, une manipulation dangereuse qui pourrait prolonger cet état de néant à défaut de le faire disparaître définitivement. Récupérer des éléments moins aveuglés par la lumière des projecteurs mais durs au mal et soucieux de l’effort collectif rassurerait sans aucun doute le capitaine de ce navire en perdition dans sa philosophie probante qui lui a valu maintes louanges lors de sa modélisation très réussie des Memphis Grizzlies (reprise d’ailleurs en héritage par Dave Joerger). Un tour de passe-passe qui permettrait à la franchise si chère au rappeur Jay-Z et à sa douce compagne de repartir de zéro, tout en misant sur un potentiel renouvelé, volontaire et à l’écoute. Hollins a su par séquences cette saison dévoilé les croquis de cette conscience engagée à venir grâce à l’influence salutaire d’un Bojan Bogdanovic, d’un Mason Plumlee, d’un Mirza Teletovic (même si sa blessure ne va rien arranger…) ou d’un Jarrett Jack par exemples. Du coup, dans un élan d’optimisme qui ne serait pas de trop, on peut penser qu’un infime fragment d’espoir transparaît au centre de cette brume nocive et ô combien salissante pour les fans sceptiques de l’écurie new-yorkaise…

En somme, que de choix cornéliens à faire du côté d’une franchise enneigée et tiraillée en interne par ses propres excès, par son désengagement critiquable envers toute posture sérieuse et toute forme d’intérêt à se sortir de la panade. La honte sur le plan moral étant maintenant exposée sans une pudeur longtemps et trivialement camouflée, peut-on repartir sur des bases saines à Brooklyn après une bonne et longue auto-critique, sans oublier au préalable de se débarrasser de parasites créés de toutes pièces par une organisation condescendante qui s’apprête fort heureusement lâchement à jeter l’éponge ? Pour tout amoureux de ce maillot, il faut se persuader à l’avenir que oui, ou du moins l’espérer de tout cœur…!

Source image : sport.bt.com