Preview Utah Jazz 2014-2015 : et si les jeunes mormons surprenaient tout le monde … en gagnant 30 matches ?

Le 29 sept. 2014 à 17:54 par Giovanni Marriette

25 victoires, une dernière place à l’Ouest et une année de plus à squatter le fond du bidet. Et puis 2 drafts et 4 petits jeunes capables de redonner un peu de vivacité à une franchise passée en un peu plus de 10 ans de mormone à “morne-morne” … Si le Jazz ne retrouvera pas de sitôt ses lettres de noblesse, postées à l’époque par le facteur le plus costaud de l’histoire, tabler cette saison sur une 11/12ème place ne paraît plus aussi utopique… On y croit ou pas ? Envoyez la preview !

Que s’est-il passé l’an dernier ?

Un début de saison gâché par une fracture à l’index pour un Trey Burke censé s’imposer d’emblée comme le leader de cette jeune équipe et c’est toute une dynamique qui déraille. Le Jazz enchaîne les défaites malgré le retour de son rookie, Tyrone Corbin hésite à faire confiance à Gobert à l’intérieur et Gordon Hayward démontre une polyvalence intéressante mais peine à s’imposer comme le joueur all-around que n’importe quelle top-team se doit de posséder. A peine le temps de comprendre leur douleur que les fans de l’EnergySolutions Arena savent de quoi cette année sera faite. Une saison de plus à voir pousser de jeunes plantes se faisant pisser dessus par tous les jardiniers des States pour devenir mûres. Dur… Résultat, un bilan famélique de 25 victoires et 57 claques et le désir, une fois de plus, de très vite passer à la saison suivante…

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Steve Novak et sa ceinture, Toure’ Murry (aussi utile que son apostrophe), Kevin Murphy, Brock Motum, Dahntay Jones, Rodney Hood, Carrick Felix le Chat, Dante Exum, Jack Cooley, Dee Bost, Trevor Booker
  • Ils s’en vont : Richard Jefferson, Marvin Williams, Diante Garrett, John Lucas III, Brandon Rush, Mike Harris, Jamaal Tinsley, Malcolm Thomas, Andris Biedrins

Sélectionné en 5ème position, Dante Exum pourrait cette saison faire partie des baromètres du Jazz. Considéré par beaucoup comme un peu frêle pour peser d’entrée de jeu en NBA, le garçon pourrait souffrir lors de son année rookie mais il représente sans contestation possible l’avenir de la franchise en compagnie de son compère Trey Burke. Meneur de grande taille, athlétique à souhait et gros driver, il pêche cependant beaucoup trop pour le moment dans la distribution et au niveau de son adresse, plus proche de celle d’un Ricky Rubio que d’un Kyle Korver … Mais à l’image d’un Elfrid Payton au Magic, son jeune âge et son potentiel peuvent laisser les (quelques) fans du Jazz pleins d’optimisme pour un futur proche. La Summer League 2014 a d’ailleurs déjà pu donner de premières indications sur le talent du gamin, auteur de prestations convaincantes à défaut d’être exceptionnelles.

Appelé avec le pick 23 au soir de la Draft, Rodney Hood ressemble lui à l’un des gros steals de cette promotion 2014. Défenseur de la trempe de James Harden, il a cependant pour lui un talent certain derrière la ligne et une capacité à faire de tout et plutôt bien. Le genre de joueur que personne ne va voir arriver mais qui prendra rapidement une place importante dans le roster de Quin Snyder.

Le nouveau venu débarquera en tout cas avec un roster amélioré par rapport à la saison passée. Steve Novak amènera sur quelques minutes sa science de la filoche, Trevor Booker tentera de faire décoller sa carrière dans une raquette un peu moins bouchée que celle des Wizards où il œuvrait l’an passé. Richard Jefferson quitte par contre le starting five et la région pour rejoindre les plaines texanes de Dallas, ce qui devra amener Gordon Hayward, aka le nouveau riche, à prendre ses responsabilités au scoring (et dans tous les autres compartiments du jeu en fait) pour assumer enfin ce statut de patron que ce beau chèque est censé lui conférer. C’est pas gagné mais à 24 ans et à l’aube d’un nouveau départ pour le Jazz, c’est le moment ou jamais…

Effectif pour la saison 2014-2015

  • Meneurs : Trey Burke, Dee Bost,
  • Arrières : Alec Burks, Dante Exum, Ian Clark, Carrick Felix, , Dahntay Jones, Kevin Murphy
  • Ailiers : Gordon Hayward, Jack Cooley, Jeremy Evans, Steve Novak, Toure’ Murry
  • Ailiers-forts : Derrick Favors, Trevor Booker
  • Pivots : Enes Kanter, Rudy Gobert

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Question de la saison : Quin Snyder tiendra t-il plus de 30 matches ?

D’ailleurs c’est qui ce Quin Snyder ? Pas une pointure du coaching on vous arrête tout de suite, mais cependant un garçon présentant plusieurs saisons en tant qu’assistant (Lakers, Sixers et Hawks), un mec qui ne débarque pas non-plus de nulle part comme un Bruno Caboclo le soir de la draft. Un coach rookie pour une classe biberon ? Ça passe ou ça casse…

Candidat sérieux au transfert : Enes Kanter

Enes Kanter

nba.com

Titulaire d’encore 2 ans de contrat et d’une qualifying offer pour 2015-2016, le jeune pivot du Jazz est au tournant d’une carrière pour l’instant très honnête à Salt Lake City. 3ème choix de la draft 2011 devant notamment quelques noms un peu connus comme Klay Thompson, Kawhi Leonard, Jimmy Butler ou encore Kemba Walker, le colosse est en progression constante depuis ses débuts dans la ligue et pourrait pourtant représenter une belle monnaie d’échange si toutefois la franchise mormone décidait de mettre un coup de pied dans la fourmilière. Autre critère à prendre en compte, l’éventuelle “promotion” de Rudy Gobert dans le roster, si toutefois le Frenchie réussit à surfer sur une année Rookie et un été fabuleux. Dans ce cas-là, on peut allègrement imaginer voir les dirigeants du Jazz prendre une direction différente en se séparant de Kanter, soit pour entourer Rudy d’un ou plusieurs intérieurs expérimentés, soit pour acquérir un peu de talent sur des lignes extérieures malgré tout encore bien légères …

Candidat sérieux pour la surprise : Rudy Gobert

Rudy Gobert

Source : nba.com

Cocorico ! Mister Rudy Gobert bien sûr ! Alors on vous arrête tout de suite, quand vous vous lèverez cette année, ne vous attendez pas à voir notre Rudy exploser les box-scores, ne vous attendez pas à le voir jouer 40 minutes non-plus. Néanmoins, après une première saison passée à apprendre la dure vie d’un rookie en NBA (2.3 points, 3.4 rebonds et 0.9 blocks en 9 minutes, sans parler d’un sac à dos ridicule toute la saison), sa Coupe du Monde et sa Summer League auront forcément ouvert les yeux de pas mal de monde (son coach ?) et ses minutes devraient exploser cette saison. Une projection sensée ? 20 minutes sur le parquet, 5/6 points, une bonne demi-douzaine de rebonds et 2 crêpes par match paraissent tout à fait envisageable pour un gamin de 22 ans en plein cœur de sa progression. Pas besoin donc d’être ingénieur pour comprendre qu’avec un Rudy concerné dès le début de saison, le Jazz pourrait très bien gratter quelques victoires de plus, en s’appuyant sur une défense qui sera cette année le leitmotiv de l’équipe, la faute à un talent offensif plus limité qu’ailleurs… Allez, on prend sa baguette, son béret, et on y croit !

Meilleur et pire scénario possible :

  •  La ligne arrière Burke / Exum s’avère être le ticket gagnant d’une équipe plaisante à voir jouer, une équipe qui court et qui défend. Gordon Hayward semble assumer son rôle de patron et notre Roudi national squatte le podium des meilleurs contreurs de la ligue. Un ensemble malgré tout trop faible pour tenir sur la longueur dans une Conférence Ouest vraiment trop forte pour ces jeunes fous. Le Jazz termine du coup sa saison avec 36 victoires (soit quand même 20 de plus que les Sixers) et l’espoir une nouvelle fois de tirer son épingle du jeu à la Draft 2015 …
  • Ce qu’on redoutait a bien lieu. Ces Jazzmen sont bien trop tendres pour les joutes viriles de cette NBA version 2014-15. L’ensemble est bien trop fragile, à l’image d’un Gordon Hayward dont le nouveau contrat prend des allures de boulet à ses pieds. Dante Exum est perdu et tourne à 12 % et 3.4 ballons perdus, tandis que la raquette se fait très régulièrement violenter. Du coup, les 17 victoires finales sont autant d’exploits que le fan du Jazz tentera de se remémorer en attendant la Draft et des jours meilleurs qui décidément, peinent à arriver…

Le pronostic de la rédac : 23-59

Le Top 10 à l’Ouest est évidemment inaccessible. Les Pelicans paraissent capables de gagner quelques matches de plus qu’en 2014. Reste donc le Jazz, les Wolves, les Kings et les Lakers pour les places de 12 à 15. Inutile de dire que toute autre place que les 2 dernières sonnera comme une saison réussie. Mais toujours avec l’avenir à l’horizon…

Résumons. D’un côté une équipe de juniors, un coach rookie, peu de talent à utiliser dans l’immédiat et un franchise player sous pression … De l’autre, des prospects en pleine progression ou sur le point de l’entamer et une quasi impossibilité de faire pire qu’en 2014. De quoi faire des jeunes Jazzmen l’une des bonnes surprises de la saison ?  Rendez-vous le 29 octobre face aux Rockets, pour la première de nos 82 réponses …

image de couverture : @artkor7


Tags : Preview