Pacers – Heat : une histoire d’arbitrage ?

Le 29 mai 2013 à 10:12 par Kevin

Cette nuit, Indiana est revenu à hauteur du Heat au terme d’une rencontre finalement maîtrisée, malgré quelques frayeurs. Une victoire qui fait polémique, l’arbitrage ayant été, il est vrai, étrange lors du quatrième quart-temps. De nombreuses fautes ont été sifflées, des mauvaises interprétations (erreur sur une remise en jeu, une violation des 24 secondes), des marchers qui ne sont pas sifflées d’habitude. Autant de situations sur lesquelles nous allons revenir pour mieux cerner si oui ou non, l’arbitrage de Joey Crawford et de son corps arbitral a eu une influence négative sur cette quatrième rencontre de la série opposant Miami à Indiana.

Pour commencer, rendons à César ce qui appartient à César. Jusqu’à la fin du troisième quart-temps, personne n’a parlé arbitrage, personne. Le Heat était malmené, mais semblait en mesure de renverser la vapeur par de multiples accélérations (7-0 dans le premier quart, 9-1 dans le deuxième, etc…). De l’autre côté, Indiana tenait la face grâce à Roy Hibbert notamment, on fire depuis le premier match de cette série.

Le flopping, arme de prédilection du Heat ?

Puis, le match a commencé à tourner en faveur d’Indiana, grâce au buzzer-beater incroyable de Lance Stephenson au terme du troisième quart-temps notamment. Les actes cinématographiques se succédaient au Heat entre Shane Battier et Dwyane Wade notamment, jamais les derniers dans l’exercice du flopping. La spéciale de l’ancien joueur de Memphis : glisser son bras entre le coude et le torse de son adversaire sur un écran, puis le faire tomber. Elle marche à tous les coups. Pour le numéro 3, provoquer le contact sur un tir ou reculer de 17 pas sur un léger accrochage suite à un tir également. Des actes répétées qui ne font que tromper le corps arbitral et les spectateurs… LeBron James n’est pas en reste non plus, sur cette action avec David West (qui, pour l’occasion, tente le coup mais on sent l’inexpérience dans le geste).

Lance Stephenson s’est également essayé à l’exercice par plusieurs occasions (il a provoqué la technique de LeBron James, et son expulsion, sans oublier une exagération théâtrale sur un “coup de coude” de Ray Allen). En étant objectif, on peut néanmoins assurer que les Pacers ne sont pas les meilleurs dans ce domaine, qui n’est pas tout à fait du goût de Franck Vogel. Dans cet article paru hier sur TrashTalk, on apprenait que Miami voyait cette triche comme un “art” même si LeBron James se défendait d’en être un pratiquant…

Peu importe, nous reviendrons sur le flopping plus tard et nous allons abordons les quelques points litigieux du quatrième quart-temps d’hier soir, un par un.

Les Pacers se font violer par deux  fois

Nous sommes au milieu du quatrième quart, les Pacers possèdent neuf point d’avance. Sur une possession brouillonne, Roy Hibbert balance un petit parpaing qui touche néanmoins l’arceau puis le panneau. Les Pacers récupèrent la balle (sans que le chrono des 24 ne se remette à jour) puis inscrivent le panier à deux points, après que la sonnerie retentisse. Joey Crawford n’hésite pas, il siffle une violation des 24 secondes, balle au Heat. Après cette action, Miami reviendra à hauteur des joueurs de Franck Vogel et le match en sera du coup relancé, alors qu’ils auraient du être à 11 points. 

Autre occasion bizarre, une remise en jeu attribuée au Heat alors que la balle semblait être pour Indiana à 30 secondes de la fin du match, juste avant le marcher de Dwyane Wade. Les arbitres hésitent, demande même l’avis de David West qui répond froidement “Non !” mais donne finalement la gonfle au Heat. 

Les fautes, puis l’expulsion de LeBron James

Beaucoup de fautes ont été sifflées hier soir. Paul George peut en témoigner, Chris Bosh aussi. Les deux joueurs sont très vite sortis pour 3 fautes. Au final, Lance Stephenson, Paul George, Dwyane Wade et David West ont fini la rencontre avec 5 fautes. Seul LeBron James a été éjecté. Chacun de nous le sait, les arbitres ont des interprétations différentes selon les fautes. C’est à eux de juger si oui ou non il y a contact, de calmer les ardeurs des uns et des autres en étant plus rigoureux, ou plus laxistes. Chacun voit midi à sa porte. Hier, Joey Crawford n’a rien cédé aux joueurs, arbitrant parfaitement jusqu’à la fin du troisième quart. Seul Roy Hibbert et ses écrans parfois mobiles passaient entre les mailles du filet. Pour autant, Ian Mahinmi pourra en témoigner, avec deux fautes en six minutes de jeu, aucune des deux équipes n’étaient réellement avantagées. Paul George a très vite été gêné par ses fautes à répétitions sur LeBron James, au poste.

Justement, parlons du quadruple MVP et de son expulsion. Sur les six fautes qui lui ont été sifflés, LeBron James estime que quatre d’entre elles ne sont pas justifiées. Il conteste bien évidemment la dernière faute, l’écran mobile sur Lance Stephenson, qui joue le coup, au bluff, et ça marche. Néanmoins, l’écran n’est pas parfaitement stable. Joey Crawford aurait pu siffler à l’encontre du Pacer comme du quadruple MVP. C’est LeBron James qui a trinqué cette fois-ci. On vous laisse vous faire votre avis pour le coup.

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Il conteste également la faute offensive sur David West à la fois du troisième quart-temps et une faute sur un and-one de Roy Hibbert dans le dernier quart. Sauf, que celles-ci, elles y sont Monsieur James, clairement. On ne peut pas se débattre en lançant ses coudes dans son adversaire (n’est-ce pas JR Smith ?), ni défendre en attrapant le bras de son adversaire qui monte au panier. James, lui, n’en démord pas.

« Je crois que j’étais parfaitement droit sur le drive de Paul George. Avec Hibbert, ils ont inversé le coup de sifflet. Et ils ont estimé que j’avais poussé West. Pour moi, je n’ai pas eu le sentiment de faire faute sur celles-ci. Mais parfois, le basket, c’est ça… »

Le marcher de Dwyane Wade

Enfin, après l’expulsion de LeBron James, les hommes d’Eric Spoelstra se sont retrouvés à quatre points (92-96), alors qu’il restait 25 secondes à jouer. Sur une action classique, Dwyane Wade réalise un step-back illégal (3 pas) avant de passer la balle à Shane Battier (qui inscrira le 3 points). Marcher. C’est indiscutable, mais certains fans du Heat et les joueurs eux-même crient au scandale. Il est vrai que ce genre de marcher n’est que trop peu sifflé, mais les règles sont les règles, on ne va pas les renier quand elles sont enfin respectées.

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D’ailleurs, du côté de Fox Sports (chaîne locale qui suit le Miami Heat), on estime que la sixième faute de LeBron James et le marcher de Dwyane Wade sont justifiés. 

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A force de flopper, les joueurs nous trompent-ils ? 

La réponse est clairement oui, à force de tricher, les joueurs trompent en premier les arbitres, bien évidemment, mais également les spectateurs. Ironie du sort, c’est sur un flopping léger mais existant de Lance Stephenson que LeBron James a été expulsé. L’arroseur arrosé en somme. Pour autant, le Heat fait fausse route en se cachant derrière l’arbitrage pour justifier cette défaite, et comme souvent lorsque l’on parle d’arbitrage, Eric Spoelstra fait preuve de classe et de discernement. Certains de ses joueurs pourraient et devraient s’en inspirer.

« La dernière fois que LeBron avait quitté un match de playoffs pour 6 fautes, c’était face à Boston » rappelle-t-il. « Donc, ça n’arrive pas souvent… Mais en playoffs, il faut surmonter beaucoup de choses. Ce n’est pas facile de se battre pour le titre. On a fait confiance à d’autres gars, et au final, on a eu une chance de l’emporter. »

 Hier soir, enfin cette nuit, l’arbitrage n’a donc pas été parfait. Des erreurs ont été commises des deux côtés. Impartial avec le Heat, peut-être même trop avec LeBron James, le corps arbitral a également, par deux fois, mal interprété deux situations favorables aux Pacers. Pour cette fois, les erreurs parfois grossières se sont équilibrées. Il ne faut surtout pas oublier que lors de cette rencontre, les Pacers ont surtout été plus forts que leurs adversaires. 

A votre avis, l’arbitrage a t-il changé le cours de la partie ? 


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