[BILAN 2012-2013] New York ou la dure réalité

Le 22 mai 2013 à 20:18 par Gaetan

Les new yorkais sont passés près d’aller chercher un septième match dans leur série les opposant à Indiana. Au lieu de cela, c’est la porte qu’ils ont trouvée. La chute était cependant prévisible tant les Knicks se sont montrés limités pendant ces PlayOffs et inconstants en saison régulière. Ils auront pourtant fait illusion jusqu’à ces phases finales qui auront eu le mérite de montrer toutes leurs lacunes.

Le grand retour des Knicks

Parlons du progrès tout d’abord. Les Knicks ne sont pas une franchise de gagneurs. Perdre pour New York, c’est devenu une tradition. Cela fait désormais 40 ans que les Knicks n’ont pas connu les joies d’un titre, la dernière bague ramenée sur l’Hudson date de 1973 et de l’époque Walt Frazier. Autant dire que la défaite ça les connaît… Alors quand les Knicks se retrouvent à la deuxième place de la Conférence Est à la fin de la saison régulière, tous les espoirs sont permis. Il faut dire que le bilan était plus que satisfaisant. Les new yorkais n’avaient plus connu une telle réussite depuis le titre de la conférence de 1998-1999. Ajoutez à cela un titre de la Division Atlantique tombé dans l’escarcelle des Knicks pour justifier la bonne humeur ambiante à Manhattan. On recommence à penser au titre…

Il faut dire que l’on était plutôt habitué à bouffer des raviolis en boîte à New York, alors quand on vous file du caviar même à petite dose, on y prend goût. Tout n’était pas rose pour autant mais tout allait bien mieux que les dernières années et c’est peut-être ce qui a voué ces Knicks à essuyer de dures critiques depuis leur élimination. Les new yorkais avaient fait une très bonne saison régulière, finissant notamment en boulet de canons. Personne ne pouvait résister aux Knicks. Leur avalanche de trois points était devenu leur marque de fabrique. Elle était ce qui leur avait permis de tenir tête à Miami jusqu’au mois de novembre réalisant un formidable début de saison. Depuis le début des années 2000, nous n’avions pas vu des Knicks autant en verve.

Le problème réside sans doute dans le fait que les armes qui permettent de briller en saison régulière ne sont pas exactement les mêmes que celles qu’il faut présenter en PlayOffs. La recette du succès change d’ingrédients. Et ceux des Knicks n’étaient pas en adéquation avec leurs objectifs. La grande force new yorkaise aura été, comme nous venons de le dire, d’enfiler les tirs primés comme on enfile des perles pendant toute la saison. Les opportunités de trois points sont créées à partir des rebonds offensifs ou des prises à deux sur un joueur suivies d’une bonne circulation de balle. Alors quand on a Tyson Chandler pour la première et Carmelo Anthony pour la deuxième, c’est évidemment une aubaine. Quand Melo prend feu comme il a pu le faire en début et fin de saison, les Knicks deviennent irrésistibles. Les équipes adverses sont obligées de réaliser des prises à deux et les trois points pleuvent, si bien que New York bat le record à peine dépoussiéré d’Orlando du nombre de trois points inscrits pendant une saison.

Mais en fin de saison, il ne fallait pas oublier que les Knicks avaient également connu une période plus indécise du mois de décembre au mois de mars, on souffle le chaud et le froid sur les rives de l’Hudson, les résultats sont plus qu’inégaux. On rêve tout de même à une vengeance de la saison précédente face au Heat. Aller jusqu’au bout, l’objectif affiché en début de saison se voit presque réaliste.

Des PlayOffs révélateurs, les masques tombent

Malgré cela, l’avancée était là, les progrès étaient flagrants par rapport à la saison précédente difficile sous Mike D’antoni. Les Knicks avaient dû attendre les dernières rencontres pour assurer leur qualification en PlayOffs. Le limogeage du coach des Lakers aujourd’hui avait permis un électrochoc après que le soufflet de Linsanity soit retombé. Cependant les Knicks n’avaient pas fait long feu en PlayOffs face au futur champion en titre évitant de peu le sweep.

Cette année, dans une rencontre qui sentait la poudre face aux Celtics étant donné le grand duel Melo-Garnett en saison régulière, les Knicks s’en sortent. Ils viennent à bout non sans peine des hommes en vert pendant une série qui aura vu un retour inespéré de Boston. Alors que les Knicks menaient 3-0 en maîtrisant les débats, ils voient revenir les Cs à 3-2 et ont eu la crainte de voir un Game 7 toujours indécis venir clore la série. Il n’en fut pas ainsi et New York retrouve un vieux rival en la personne d’Indiana en demi finale de Conférence. Et c’est là que tout part à vau-l’eau. La défense de Paul George restreint Melo à un vulgaire joueur de playground, les Pacers n’ayant pas besoin de doubler la superstar new yorkaise sur chaque action. Roy Hibbert fait passer Tyson Chandler pour un mini poussin pendant la majeure partie de la série. Le ver est dans le fruit, le ver est dans la grosse pomme. L’issue ne fait que guère de doute après les quatre premiers matchs, Indiana est au dessus avec sa défense de fer.

Tout est cristallisé pendant cette série, les carences offensives d’une équipe qui ne repose que sur sa star, Carmelo Anthony. Incapable de se hisser au niveau supérieur de ce qui caractérise les plus grands, Melo n’est en plus guère aidé par ses partenaires. Entre un Jason Kidd qui choisit les PlayOffs pour ne plus mettre un shoot, un J.R. Smith plus présent en boîte que lorsqu’il s’agit d’apporter le soutien offensif attendu, un Tyson Chandler qui n’est plus que l’ombre de son ombre, les Knicks n’avaient aucune chance. Mike Woodson montre là toute sa faiblesse en ne s’appuyant que sur sa star. Aucun schéma de jeu prédéfini ne peut être observé. Enfin si , option 1 : iso Melo, option 2 : iso Melo, option 3 : iso Gérard, option 4 : iso Melo.

Et maintenant ?

Deux options s’offrent aux new yorkais aujourd’hui : la destruction pour une reconstruction ou la continuité. La première option semble vraiment tentante à première vue. C’est la solution de facilité devant la pression populaire qui à New York est une des plus importantes outre atlantique. Dans cette logique, l’effectif serait totalement chamboulé et Woodson pourrait même être débarqué. Il s’agirait alors de se séparer de nombreux membres qui ont fait la réussite des Knicks cette saison, comme Tyson Chandler et J.R. Smith qui ont subi les plus grandes critiques depuis l’échec des PlayOffs de 2013. Se débarrasser du contrat encombrant de Stoudemire serait également un objectif, tout comme de ceux des préretraités Kidd et Camby dont l’apport de leur expérience n’aura finalement pas été suffisant. L’incertitude plane sur l’avenir des rookies Pablo Prigioni et Cris Copeland. Finalement, seul Melo n’est pas remis en question, ou du moins ne fait pas partie des bruits de couloir pour un départ. New York tient SA star et n’est pas prêt de s’en séparer. Se lancer à la course d’un gros free agent pourrait alors être l’objectif pour venir soutenir un Carmelo trop esseulé. Le nom de Chris Paul semble être le futur serpent de mer pour les new yorkais. Se lancer à sa poursuite pourrait être la future chimère à Big Apple. C’est du moins ce qu’il ressort ces derniers temps. Serait-ce bien raisonnable ?

Détruire ce qui a été construit depuis l’arrivée de Mike Woodson n’est peut-être pas la meilleure option cependant. Quoiqu’on en dise, les Knicks sont en bonne voie. Ils sont sur le chemin de la construction d’une équipe capable d’aller au bout. Alors certes, l’effectif a montré ses limites mais faut-il tout révolutionner pour autant ? L’apprentissage issue des défaites ne doit pas être occulté. C’est lors des échecs que l’on apprend ce qu’il doit être changé. Les Knicks pourraient sortir plus forts de cette défaite. Le chemin vers la réussite est interminable en NBA, le tout est de bien vouloir aller au bout… Les étapes sont longues et nombreuses à devoir être franchies avant de s’approcher du Graal. Demandez à LeBron.

L’été s’annonce brûlant à Big Apple. Entre recherche des responsables de l’échec et rumeurs de trades et de départs déjà apparues, les Knicks peuvent commencer à appeler les pompiers pour éteindre les multiples incendies naissants. La course au titre, voilà ce qui rend fou New York depuis 40 ans maintenant. Les fans ont attendu 40 ans depuis le dernier succès, peuvent-ils encore patienter quelques saisons ou le changement c’est maintenant ?  Tout détruire ou poursuivre sur le long chemin déjà entrepris, voilà la question à laquelle est confronté l’état-major new yorkais.