[Dossier Cinéma] N°5 : Les Blancs Ne Savent Pas Sauter (1992)

Le 22 mai 2013 à 17:55 par Leo

Lorsque l’on cherche la définition du mot “irrésistible” dans le dictionnaire, on doit tomber certainement, dans la catégorie “synonyme”, sur Les Blancs Ne Savent Pas Sautertourné par Ron Shelton (Tin Cup). Croquis représentatif d’une décennie colorée, cette réalisation, dotée d’une bande originale au swing ravageur, obéit aux règles audacieuses d’une comédie à succès qui rejette tout forme de lassitude et d’ennui à son sujet.

La force de ce long-métrage réside dans sa simplicité à tous les niveaux, que ce soit par son scénario ou par la joute verbale humoristique que se livrent continuellement le vagabond naïf Billy Hoyle (Woody Harrelson) et le “roi des amateurs” des playgrounds de Los Angeles, le rusé Sydney Deane (Wesley Snipes). Laissant de côté les attributs distinctifs d’une complexité étourdissante, l’oeuvre est conduite par l’interprétation originale, sincère des deux acteurs phares qui prennent un malin plaisir à se moquer, à se duper l’un l’autre avant de finir par s’apprécier.

Ainsi, laissant libre cours à la folle improvisation des deux protagonistes principaux, le spectateur plonge avec un sourire déployé dans l’impitoyable réalité du basket-ball de rue (streetball), cuisinée à la sauce des années 90. Si le long-métrage s’est vu décerner une connotation “vintage” de nos jours, on retrouve le trashtalking caractéristique habillant, aux moyens d’une volupté sarcastique et d’une répartie renversante, les diverses confrontations et escroqueries fomentées par les deux acolytes, à même le bitume. Pour parfaire ce cocktail vocal explosif, l’apport suave de l’épicée Gloria Clemente (Rosie Perez), petite amie de Billy, rythme cette amusante course effrénée pour l’appât du gain, pour cette couleur verte qui brise tous les clivages et rassemble les communautés sous le même arceau.

En définitive, peu de choses à reprocher à cette comédie savoureuse, volontairement décomplexée qui ne souffre d’aucune prétention, d’aucune morale fragilisée par son contenu, mettant bien en exergue l’animosité croustillante de cette déclinaison intime et enflammée, propre à tout joueur du basket-ball classique.