Le Madison Square Garden : la Mecque du basketball
A chaque salle NBA son âme, ses anecdotes et ses bannières accrochées au plafond. Toutes les arènes sont uniques et leurs couloirs cachent bien souvent des secrets qui révèlent leur histoire et leur personnalité. Direction l’Etat de New York et plus particulièrement Mannhatan, pour une visite guidée du Madison Square Garden qui accueille les Knicks depuis 1968.
La fiche
- Nom actuel : Madison Square Garden
- Adresse : 4 Pennsylvania Plaza
- Ville : New York, New York
- Date d’ouverture : 29 octobre 1964
- Affluence maximum : 19 812 personnes
- Propriétaire : The Madison Square Garden Company
- Surnoms : The Garden, MSG, The Mecca of Basketball
Histoire
Le Madison Square Garden se situe dans le quartier de Manhattan en plein cœur de la Grosse Pomme mais il n’a pas toujours pris place à cet endroit. Dans l’histoire, il y a eu quatre bâtiments constituant le MSG. Les deux premiers étaient situés sur Madison Avenue, au croisement avec la 26ème rue et surtout, au Nord-Est de Madison Square. Vous l’avez compris, c’est de là que vient le nom de la mythique salle multisports. La quatrième salle et celle que l’on connaît au début du 21ème siècle a été livrée en octobre 1964 par l’architecte Charles Luckman, le bâtiment sert d’hôte pour les Rangers (NHL), le Liberty (WNBA) et bien entendu les fameux Knickerbockers. Par le passé elle a aussi accueilli les clubs des Titans et des Americans, respectivement club de lacrosse et de hockey sur glace. La salle est détenue par The Madison Square Garden Company fondée en 2010 et les fans des Knicks doivent vivre un cauchemar, le propriétaire étant James Dolan, fondateur de cette compagnie.
Pour leur premier match dans la nouvelle arène, le 15 octobre 1968, les Knicks se sont inclinés face aux Bulls sur le score de 100 à 96. A cette époque, les Bulls étaient emmenés par le regretté Jerry Sloan et un magnifique Flynn Robinson qui score alors 32 points à 13/26 aux tirs ce soir-là. Première grosse performance dans la salle qui verra passer de sacrées statistiques. Dans le camp des Knicks, on retrouve des noms connus, Willis Reed, Dick Barnett, Walt Bellamy pour les starters et tenez vous prêt pour le banc car Phil Jackson et Walt Frazier étaient les patrons du second unit. Deuxième rideau mais tout de même plus de 30 minutes par match, Tom Thibodeau basketball, rotation à huit tu connais. Peu d’entre vous devraient s’en rappeler étant donné la distance temporelle qui nous sépare de ce match. Le Madison Square Garden a connu des rénovations et vous pouvez allez visiter la salle de manière virtuelle par ici. Au total, les fans de la franchise possèdent 19 812 places réparties en quatre étages dont les prix sont assez élevés, on parle des Knicks quand même. Lors de la saison 2019-20, la moyenne du prix d’un ticket s’élevait à 128 dollars. Ce montant est en chute libre depuis la saison 2012-13 où il pointait à 214 dollars environ, merci Carmelo d’être passé. En ce qui concerne le parquet, rien d’exceptionnel puisqu’il arbore le logo des Knicks au milieu du terrain puis le nom de la salle à 45 degrés derrière la ligne à trois points, de chaque moitié de terrain.
Le Madison Square Garden est plus que l’antre des Knicks, et au-delà d’accueillir des événements sportifs, ce ne sont pas moins de 320 représentations qui se déroulent du côté de Manhattan chaque année. En ce qui concerne notre sport, The Garden a déjà célébré cinq All-Star Games masculins et trois féminins. Le dernier en date est celui de 2015 où Russell Westbrook avait été sacré meilleur joueur de la rencontre alors que Melo représentait la maison. La salle accueillera les Finales de 1970 où les locaux remporteront le titre pour la première fois de leur histoire, avant un deuxième sacre en 1973, tous deux remportés face aux Lakers. En ce qui concerne les records des locaux, c’est Carmelo Anthony qui a marqué le plus de points en un match. C’était le 24 janvier 2014 face aux terribles Bobcats de Charlotte où il scora 62 points, son career-high. Chris Duhon détient le record de caviars avec 22 unités le 29 novembre 2008 face aux Warriors alors que Willis Reed prendra 33 rebonds le 2 février 1971 contre les Cincinatti Royals. Ça commence à remonter…
Meilleur souvenir au Madison Square Garden
Une multitude de bons moments ont vu le jour au Garden, entre la Linsanity qui sort de nulle part, le légendaire The Dunk de John Starks sur His Airness lors des Playoffs 1993 ou encore le buzzer beater de David Lee en double overtime pour venir à bout des Bobcats, nous avons préféré choisir un autre événement marquant. Ou plutôt, une campagne de postseason entière. Il s’agit des phases finales de 1999 que vous pouvez revivre grâce à notre one-page, Des portes de l’enfer à celles du paradis. L’effectif est sacrément Gérard et l’on y retrouve Marcus Camby, Chris Dudley, Pat Ewing, Allan Houston ou encore Latrell Sprewell. La saison est déjà biaisée en raison du lockout et les premiers matchs ont lieu le 5 février 1999, l’équipe de New York finira alors avec un bilan de 27 victoires pour 23 défaites et une huitième place dans la Conférence Est. L’équipe ne paye pas de mine mais ils vont réaliser l’impensable. Ils vont jouer avec le cœur et les couilles de la Grosse Pomme et sortir tour à tour le Heat, sweeper les Hawks et enfin battre Indiana en finale de Conférence. Les Knicks sont en Finales NBA alors qu’ils étaient huitièmes de l’Est et deviennent donc la première équipe de l’histoire à réaliser cet exploit. Il faut alors affronter les Spurs de Tim Duncan et David Robinson, l’une des meilleures raquettes de l’histoire du jeu. Les deux premiers matchs sont largement dominés par San Antonio et les Knicks rentrent au Garden avec deux défaites. Sursaut d’orgueil lors du troisième match où Allan Houston marquera 34 pions pour venir à bout des 45 points du duo Duncan-Admiral. La défaite n’a pas plu à Timmy et il sort le grand jeu au Game 4 en sortant un match à 28 points, 18 rebonds et 3 contres pour s’assurer un lead de 3-1. Retour au Garden pour un troisième match d’affilée et le cinquième de la série. Malgré un Latrell Sprewel à 35 points et 10 rebonds, les Spurs vont assassiner les espoirs des new-yorkais à 47 secondes de la fin du match d’un panier à trois points d’Avery Johnson. Il n’y aura pas d’autres paniers dans ce match d’une défense absolument incroyable et San Antonio remporte le premier titre de son histoire face aux Knicks, 4 victoires à 1. Alors oui, ce n’est pas un succès que nous décrivons ici mais voir la franchise de New York défier tous les pronostics et mettre les deux pieds en Finales NBA avec une équipe composée de trois vrais joueurs de basket relève de la science-fiction. Madame Irma elle-même n’aurait pas pu prédire ça.
Pire souvenir au Madison Square Garden
Inutile d’y aller par quatre chemins, vous le savez on ne s’appelle pas TrashTalk pour rien. C’est pourquoi il était impossible de ne pas choisir la fameuse célébration de Reggie Miller, le choke sign. L’anecdote est connue, on a d’ailleurs déjà écrit la petite histoire juste là. On prend la DeLorean et on remonte en 1994, lors du premier tour des Playoffs opposant les Knicks aux Pacers. Enorme trashtalker, le numéro 31 de l’Indiana ne ratait aucune occasion de chambrer son adversaire. Le jour du Game 5, ce fut alors au tour du réalisateur Spike Lee de se faire chambrer par Reggie. Menés lors ce match de plus de 10 points, les Pacers ont alors une montée d’adrénaline – ou de testostérone on ne sait pas – et sous l’impulsion de leur star vont renverser les hommes de New York. Spike Lee taillait Reggie Miller depuis le début pour essayer de le faire sortir de son match, malheureusement c’est tout le contraire qu’il s’est passé : 25 points dans l’ultime quart-temps et les bombes tombent de partout dans le Garden. En plus de se faire souiller par un Pacer, Spike Lee se mangera l’un des gestes les plus hardcore de l’histoire du game, le choke sign. Alors sur la ligne des lancers-francs, l’arrière se tourne vers le fan numéro un des Knicks et mime un étranglement, lui faisant comprendre que son équipe allait perdre le match, qu’ils étaient en train de craquer.
25 years ago today, Reggie Miller made history in MSG against the Knicks.
8 points in 8.9 seconds 🥶 pic.twitter.com/5zumt3HYcH
— NBA on ESPN (@ESPNNBA) May 7, 2020
Maillots retirés au plafond du Madison Square Garden
- #10 : Walt Frazier, le 15 décembre 1979
- #12 : Dick Barnett, le 10 mars 1990
- #15 : Earl Monroe, le 1er mars 1986
- #15 : Dick McGuire, le 14 mars 1992
- #19 : Willis Reed, le 21 octobre 1976
- #22 : Dave DeBusschere, le 24 mars 1981
- #24 : Bill Bradley, le 18 février 1984
- #33 : Patrick Ewing, le 28 février 2003
Palmarès au Madison Square Garden
- Champions NBA (1970 et 1973)
- Champions de Conférence (1972, 1994 et 1999)
- Champions de Division (1971, 1989, 1993, 1994 et 2013)
- Meilleur bilan : 60-22 (1970 et 1993)
- Pire bilan : 17-65 (2015 et 2019)
Et maintenant ?
En reconstruction depuis le départ de Carmelo Anthony, les Knicks n’arrivent pas à remonter la pente malgré la draft de R.J. Barrett et Kristaps Porzingis. Ce dernier a même été échangé contre peanuts… C’est dire la confiance de l’organisation. Les fans de New York aimeraient que le propriétaire James Dolan démissionne de son plein gré pour ainsi entrevoir l’avenir, lui qui est bien flou pour le moment. Il faudra sinon compter sur des coups de poker aux prochaines Draft et des bons joueurs qui viennent signer à la Grosse Pomme pendant l’été.
Le futur ne s’éclaircit pas pour New York mais le Madison Square Garden continue d’être visité par tous les fans de la balle orange. Salle emblématique de la NBA, le spectacle est toujours au rendez-vous, à défaut de se passer sur le parquet.
Source image : YouTube/New York Knicks