L’histoire de la InterScholastic Athletic Association (ISAA)

Dans le développement du basketball auprès des Afro-américains, une organisation a joué un rôle fondamental du côté de Washington D.C. En 1906, Edwin B. Henderson et cinq autres éducateurs sportifs du coin ont mis sur pied l’InterScholastic Athletic Association (ISAA) pour les Middle Atlantic States. Si le but premier n’était pas forcément de promouvoir la balle orange, ce regroupement a grandement participé à son organisation.

Tout part d’un constat simple : l’Amateur Athletic Union, à l’instar de la société américaine de l’époque, laisse de côté les Afro-américains et n’apporte aucun cadre au sport à cette communauté. Rien ni personne n’est là pour organiser les compétitions.

Mais la création  de l’InterScholastic Athletic Association ne résout pas tous les problèmes, à commencer par celui financier. Le but est de démocratiser le sport – vu comme un moyen d’améliorer la santé des Afro-américains mais aussi leur place dans la société. Et pour cela, c’est au niveau scolaire – lycées et universités –  que l’action doit être menée. Pour eux, les performances sportives des Afro-américains chez les jeunes peuvent leur offrir des opportunités pour entrer dans des facs plus prestigieuses. Le sport est un moyen de mettre à mal les concepts d’inégalités raciales portés par les politiques Jim Crow qui servent de base à la ségrégation de l’époque.

Problème pour l’InterScholastic Athletic Association, les établissements réservés aux Afro-américains ne disposent pas d’un budget suffisant pour investir dans ce domaine. Si bien que lorsque l’ISAA souhaite faire construire une piste d’athlétisme sur le campus d’Howard University à Washington, la réponse est favorable à la condition que la fac n’ait pas à débourser d’’argent.

Les six membres fondateurs de l’ISAA se cotisent donc pour trouver les 400 dollars nécessaires, quitte à se mettre bien dans le dur. Ils se remboursent petit à petit grâce aux événements organisés par l’InterScholastic Athletic Association. Le premier d’entre eux a lieu le 30 mai 1906 et donne le véritable coup d’envoi de l’ISAA. De nombreux sports sont concernés ce jour-là. Dont le basketball qui a le droit à son match amical. À chaque opportunité, la balle orange est mise en avant. Et la mayonnaise prend au sein de la communauté afro-américaine qui prend goût à ce sport.

C’est dans ce cadre que le basketball se développe auprès des Afro-américains à D.C.. En quelques années, une quarantaine d’équipes voient le jour. Une ligue se crée, avec des rencontres jouent tous les samedis au True Reformers’ Hall – bâtiment emblématique pour cette communauté – avec les équipes des écoles du coin. Mais aussi des formations de quartiers ou de YMCA. 

La demande est telle que cette ligue ne peut plus tenir. Si bien l’ISAA ne prend plus en charge l’organisation des matchs mais se contente de donner son coup de tampon aux résultats lorsque les confrontations entrent dans son cadre, à l’image de ce que réalise la NCAA aujourd’hui.

Malheureusement, ce système a des limites. D’une part, les règles sont parfois trop contraignantes, en particulier pour les étudiants en situation d’échec scolaire. Ces derniers n’ont pas le droit de participer aux rencontres sanctionnées par l’ISAA. D’autre part, les limites du champ d’action de l’InterScholastic Athletic Association sont parfois floues. Comme évoqué, certaines équipes YMCA évoluent sous son giron. Du moins quand cela les arrange. Enfin, l’argent circule de plus en plus au sein de l’organisation, pas toujours de façon très claire. Les gens pensent que les dirigeants gardent le blé pour eux. En fait, l’ISAA doit surtout mettre en place un système de vases communicants entre les différents sports, certains – dont le basketball – rapportant plus d’argent que d’autres.

Malgré les critiques, l’InterScholastic Athletic Association ne se remet pas en cause, persuadée du bien fondé de sa mission. Pour la balle orange, si des Black Fives vont sortir du cadre de l’organisation – les 12th Streeters et Howard University en sont les meilleurs exemples – l’ISAA va tout de même maintenir le cap et régir ce sport – comme d’autres – pendant des décennies avec des branches locales qui se développent dans d’autres États du Sud. Preuve de l’importance de l’InterScholastic Athletic Association, elle participe à la rédaction du Spalding Official Handbook, référence de l’époque sur les règles et bonnes pratiques du basketball, mais aussi sur la participation des Afro-américains dans le sport.

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Liens utiles dans le lexique :

Source image : Official Handbook: Inter-Scholastic Athletic Association of Middle Atlantic States (Classic Reprint), Edwin B Henderson, Forgotten Books (via Amazon)