“Les Demoiselles de Clermont” (L’Équipe) : retour sur la première épopée du sport féminin français

Le 30 nov. 2024 à 14:21 par Giovanni Marriette

Demoiselles de Clermont 29 novembre 2024
Source image : L'équipe

Depuis aujourd’hui L’Équipe vous propose le documentaire “Les Demoiselles de Clermont”, retraçant l’épopée des basketteuses du CUC dans les années 70. Une belle occasion de se replonger dans une période ô combien difficile pour des femmes ayant eu la “drôle” d’idée de faire du sport avec sérieux, mais dont le talent et l’abnégation auront permis d’établir une véritable dynastie dont on parle encore aujourd’hui. Les frissons.

Première image : un choc entre San Giovanni et le CUC, simple clin d’oeil à l’auteur de cet article. Bref, passons.

L’émotion captée par Nicolas De Virieu est palpable dès les premières secondes. Colette Passemard, Jacky Chazalon, Elizabeth Riffiod et peut-être plus encore Irène Guidotti, toutes ces anciennes terreurs des parquets gardent la voix tremblante à la simple évocation de cette époque bénie, à la vue de ces images d’archives dont quelques unes étonnent par leur simple existence.

Le cadre ? Les années 70, une époque où Madame est là “pour satisfaire Monsieur”, on ne vous fait pas un dessin et certains passages du docu vont forcément vous faire froid dans le dos. Sauf que dans ces trente glorieuses faisant la part belle à la misogynie et au patriarcat, quelques jeunes femmes vont apporter une sacrée révolution. Ces femmes ce sont les joueuses du CUC, Clermont Université Club, véritable rouleau compresseur du basket français avec douze titres nationaux consécutifs.

Si en France le CUC amène un côté très professionnel (sauf les salaires) et roule sur tout ce qui bouge, c’est au niveau continental que les Demoiselles de Clermont vont se faire un nom, ne butant au final que sur leur Nemesis, une géante venue de l’Est nommée Semenova, invincible, imbattable.

“Je faisais ce que je pouvais c’est à dire que je faisais pas grand chose mais c’était pas grave, c’était comme ça”. – Elizabeth Riffiod, adversaire direct de Semenova durant des années

Les filles du CUC sont l’étendard du sport français en Europe, hommes et femmes compris, et sous les ordres de Joë Jaunay vont jouer quatre finales européennes, perdues à chaque fois contre vous savez qui.

6000 personnes à la Maison des Sports, le président Giscard qui tape la pose avec les filles, petite révolution dans le sport et la culture française, sous l’impulsion de la chef d’orchestre Jacky Chazalon, qui nous raconte un peu plus tard comment elle a rencontré le Roi Pelé, mais ça on va vous laisser le découvrir de vous même.

Mais quel genre de femme êtes-vous donc pour avoir une vie pareille ?

Des femmes qui pensent qu’elles ont une chance de réussir quelque chose d’extraordinaire pendant quelques années de leur vie, et qui misent tout pendant quatre ou cinq ans sur cela.

D’un exploit face à Prague à la désillusion perpétuelle face à Semenova, de la filiation des familles Rougerie, Quiblier ou Diaw à l’émotion de Guidotti qui hérisse le poil, on vous conseille donc ces 58 minutes essentielles à notre savoir et à notre culture basket, des histoires que vous pouvez d’ailleurs également retrouver dans Le plus grand livre de basketball de tous les temps (selon TrashTalk) ou encore dans L’équipe de France de basketball selon TrashTalk, deux ouvrages dans lesquels on ne pouvait pas occulter ce pan si important de l’histoire du basket français.

Quand on se revoit on se retrouve comme à 20 ans – Colette Passemard

No spoil, mais la fin du docu nous prouve également que dans les plus grandes défaites naissent parfois des liens indéfectibles. Une preuve de plus que cette équipe, cette “bande”, était un peu plus qu’une “simple” équipe de basket.

Documentaire disponible sur L’Equipe Explore 


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