Flashback : la naissance du chant “Beat L.A”, symbole de la rivalité Celtics – Lakers
Le 23 mai 2024 à 15:28 par Robin Wolff
La rivalité Celtics – Lakers reste à ce jour, la plus grande de l’histoire de la NBA. Le 23 mai 1982, les fans de Boston l’avaient prouvé en encourageant une équipe qui était en train de les battre, pour ne pas que Los Angeles remporte le titre. Vous ne comprenez rien, c’est normal.
“Les ennemis de mes ennemis sont mes amis”, une logique presque enfantine saupoudrée d’un pointe de malveillance. Presque un concept, compris déjà il y a plus de quarante ans par les fans des Boston Celtics.
Souvent en bataille avec les Philadelphia Sixers pour se sortir de la Conférence Est, les fans de la franchise du Massachussetts savaient choisir leur priorité. Philly est un rival, L.A est un ennemi, et si les deux se retrouvaient au bord d’une falaise et qu’il fallait en pousser un, ils ne se gêneraient pas pour envoyer un high-kick dans le dos des tuniques pourpre et or.
Le choix qu’ils ont fait, le 23 mai 1982, n’est pas aussi drastique, mais la réponse apportée reste la même : tout sauf les Lakers !
À cette date, les Boston Celtics affrontent à domicile les Philadelphia Sixers pour un Game 7 de finale de conférence. Le vainqueur sait ce qui l’attend en cas de qualification, les Los Angeles Lakers, qui viennent de se défaire des San Antonio Spurs sur le score sec de 4 matchs à 0.
Les coéquipiers de Larry Bird ont terminé la saison régulière avec 63 victoires, signe d’une équipe dominante, mais les Sixers sont à peine derrière avec 58 wins. Deux équipes dominantes pour un match qui s’annonce sous haute tension.
Le début de match est serré, mais légèrement à l’avantage des visiteurs. Andrew Toney et Julius Erving rentrent bien dans leurs parties pendant que Larry Bird et Robert Parish contribuent, mais font preuve de maladresse. Kevin McHale a beau faire du super travail en sortie de banc, il ne parvient pas à faire passer son équipe devant au score, et à la mi-temps, Philly mène 52 à 49.
Sauf que toutes ces tendances vont s’accentuer dans le troisième quart-temps. Andrew Toney (34 points à 14/23 au tir à la fin de la rencontre) réalise l’un des meilleurs matchs de sa carrière et porte son équipe vers la victoire. La période est à sens unique, remportée 31 à 22 par la cité de l’amour fraternel. L’écart est fait, et c’est bien “Dr J” et sa bande qui retrouveront le Showtime en Finales NBA.
Les fans l’ont compris et au cours du quatrième quart-temps, au lieu de s’en aller des travées ou de siffler leur équipe, ils optent pour une autre solution. Féliciter et encourager leurs adversaires du soir à leur façon. “Beat L.A, Beat L.A, Beat L.A”. Un chant au message clair, repris par tout le Boston Garden. Les commentateurs et les joueurs des Sixers n’en croient pas leurs oreilles. Dick Stockton, journaliste sur CBS s’exclame notamment :
“Vous entendez ce que le public chante pour les Sixers ? Beat L.A., c’est génial…”
Les Sixers s’imposent finalement 120 à 106 grâce aux 29 points de Julius Erving, aux 19 de Maurice Cheeks et aux 17 de Bobby Jones. En face la vingtaine de points de chaque membre du Big Three n’a pas suffi.
Les joueurs de Billy Cunningham repartent du Massachussetts avec, en poche, une victoire de prestige et une mission : défendre les couleurs de la Conférence Est et empêcher Magic Johnson et Kareem Abdul-Jabbar d’accrocher une nouvelle bannière au plafond du Forum d’Inglewood.
Malheureusement pour les fans bostoniens, leurs ennemis jurés sont bien trop fort en Finales. Les Lakers s’imposent quatre rencontres à deux, visiblement motivés par la haine de leurs rivaux de l’Est. Magic Johnson décroche un deuxième trophée de MVP des Finales à seulement 23 ans posant ainsi les prémices d’une carrière historique.
42 ans plus tard, les fans de Boston sont encore très heureux lorsqu’une équipe parvient à “Beat L.A” et l’inverse est tout aussi vrai. Les Celtics et les Lakers sont les deux franchises les plus titrées de l’histoire avec 17 trophées Larry O’Brien chacun. Dans quelques semaines, Jayson Tatum et sa bande auront peut-être l’occasion d’en soulever un 18e et d’écrire ainsi une nouvelle page à cette rivalité légendaire.