Shawn Marion : “Je peux dire que j’ai changé le jeu”

Le 20 juil. 2023 à 10:38 par Pierre Bourgeois

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Entre un match de Summer League et une annonce de trade, il ne faut pas oublier d’aller prendre des nouvelles des anciens pendant l’été. Et tout semble aller pour le mieux du côté de Shawn Marion, qui s’est même permis une petite enflammade en ce mois de juillet en déclarant qu’il pensait avoir changé le jeu. De prime abord, la phrase peut faire rire, mais n’y a-t-il pas une part de vérité là-dedans ?

Auteur d’une carrière NBA longue de 16 ans entre 1999 et 2015, Shawn Marion a quelques succès à son palmarès : quatre fois All-Star, All-NBA Third Team à deux reprises, meilleur intercepteur de la Ligue en 2004, et surtout champion avec Dallas en 2011. On n’est pas sur une carrière de Hall of Famer, mais c’est tout de même du sérieux. D’autant que Shawn a récemment ajouté une nouvelle ligne à ce palmarès en expliquant qu’il avait tout simplement “changé le jeu”.

“Honnêtement, je peux dire que j’ai changé le jeu. J’ai joué un rôle important dans l’évolution du jeu que nous regardons aujourd’hui. Small ball. Basket sans positions. […] C’est comme ça que tout le monde fait maintenant.” – Shawn Marion pour le Las Vegas Review Journal (via Sports Illustrated)

Aussi surprenante soit-elle, cette déclaration ne sort pas de nulle part. Entre 1999 et 2008, Shawn Marion a en effet évolué dans une équipe de Phoenix bien particulière qui a révolutionné la manière de jouer. Sous les ordres de Mike D’Antoni, les Suns étaient alors l’une des rares équipes à pratiquer le small ball, un style de jeu privilégiant la vitesse, le shoot et le rythme, au détriment de la taille et du jeu placé. L’objectif ? Avoir l’équipe la plus rapide, dynamique et habile possible.

C’est ce qui a permis à D’Antoni d’imposer son jeu Run-and-Gun, avec des contre-attaques et des shoots en première intention, notamment à 3-points. Un jeu surnommé “sept secondes ou moins” en référence au faible temps que prenaient souvent les Suns avant de dégainer leurs tirs. Et dans ce système bien distinct, Shawn Marion jouait un rôle considérable aux côtés du MVP Steve Nash et de l’intérieur All-Star Amar’e Stoudemire.

Malgré ses 2 mètres, il n’a pas rechigné lorsqu’il a dû évoluer au poste d’ailier-fort et se retrouver face à des adversaires systématiquement plus grand que lui. Comme il l’explique, il a dû s’adapter pour pouvoir switcher sur n’importe quel joueur et s’imposer comme un excellent défenseur NBA, tout en marquant 20 points par match en attaque. Shawn a justement dû faire évoluer son jeu offensif pour coller au système de son entraîneur. Réputé avant tout pour ses grosses qualités athlétiques mais aussi sa mécanique de tir très… atypique, celui qu’on surnommait “The Matrix” a beaucoup travaillé pour devenir un shooteur acceptable, et même assez efficace à certains moments de sa carrière.

” Je fais 2 mètres et 105 kilos. J’ai défendu sur des mecs de plus de 2m13. Ce n’était pas un ajustement facile, mais je l’ai fait.” – Shawn Marion

Ce profil de défenseur pas forcément grand, mais robuste et capable de tenir des attaquants bien plus costauds est aujourd’hui assez présent en NBA. Le meilleur exemple actuel est certainement Draymond Green, qui joue au poste d’ailier-fort voire de pivot malgré sa “petite” taille d’1m98. Le système de jeu de Golden State dans lequel il évolue depuis plus de dix ans est d’ailleurs inspiré de celui des Suns du milieu des années 2000, comme le reconnaît l’entraîneur des Warriors Steve Kerr.

“Pour moi, c’est à ce moment-là que la NBA a commencé à changer de style de jeu. Mike est le coach qui a révolutionné le basket. […] On a pris des éléments du système de Mike pour créer le nôtre, avec une vision encore plus large.” – Steve Kerr au sujet des Suns de Mike D’Antoni (via NBC Sports)

Il est donc assez indéniable que les Suns de l’époque ont contribué à changer le jeu. Et en tant que titulaire de cette équipe, Shawn Marion a droit à sa part de gloire, mais c’est avant tout de ce collectif bien particulier dont on se souviendra.

Sources texte : Las Vegas Review Journal, NBC Sports