Giannis Antetokounmpo relativise : « Ce sont des étapes vers le succès. Il n’y a pas d’échec dans le sport »

Le 27 avr. 2023 à 11:04 par Arthur Baudin

Giannis Antetokounmpo

Ce jeudi, au sortir de l’élimination des Bucks par un Jimmy Butler tout feu tout flamme, Giannis Antetokounmpo s’est rendu en conférence de presse pour accompagner cet échec de son ressenti personnel. Enfin non, pas cet « échec », plutôt… cette déconvenue.

C’est l’instant philo d’après élimination. Au beau matin, deux ou trois minutes après la sortie de route des Bucks – éliminés 4 à 1 par le petit poucet Heat – environ 100%  des joueurs de Milwaukee, en leur for intérieur, avaient accepté le terme d’échec. Sinon quoi ? Se faire sortir par le 8e de l’Est alors qu’on a traîné le meilleur bilan de régulière sur plusieurs mois, n’est pas un échec ? Pourtant, dans une galaxie lointaine, très lointaine, Giannis Antetokounmpo s’est rendu en conférence de presse avec le bagage plein de convictions. À l’origine, une question un peu bêbête mais pas illégitime de Eric Nehm, journaliste pour The Athletic : « Penses-tu que cette saison est un échec ? ». À l’arrivée, une dissertation de philosophie qui se discute.

« Oh mon dieu… tu m’as posé la même question l’année dernière, Éric. Obtiens-tu une promotion chaque année ? Non. Et toutes ces années durant lesquelles tu travailles sont des échecs ? Oui ou non ? Non […]

Michael Jordan a joué pendant 15 ans et a remporté 6 championnats. Vous me dites que les 9 autres années ont été un échec ? Ce sont des étapes vers le succès. Il n’y a pas d’échec dans le sport. On ne gagne pas toujours. »

Giannis Antetokounmpo was upset when asked if the Bucks failed this season.

“Michael Jordan played 15 years, won 6 championships. The other 9 years were a failure?”

“50 years from 1971 to 2021 that we didn’t win a championship was 50 years of failure?” pic.twitter.com/6p2FxF5UmR

— Michael Scotto (@MikeAScotto) April 27, 2023

Saluée par beaucoup, la mentalité de Giannis Antetokounmpo sent surtout le coup de com en interne. Rien ne vaut un bon calma général pour ne pas affoler les troupes et diviser la franchise. On peut aussi trouver un peu facile cette manière de réfuter le terme d’« échec ». La question n’était pas top, c’est certain, mais pas forcément pour la raison pointée par le Greek Freak. « Comment vis-tu cet échec ? », par exemple, eût été plus approprié. Bien sûr que c’est un échec. Si tu redoubles ta seconde, tu vas juste prendre une grosse gifle de la génitrice. Et essaie un peu de lui expliquer que c’est « une étape vers le succès », mais dix ans plus tard, quand tu auras un métier et une situation stable, pas juste après le conseil de classe. Mais les échecs forgent les succès, ça, c’est vérifié et revérifié. Y’a une petite nuance à choper, pas vraiment de science exacte, et un terme d’« échec » qui varie selon les perceptions et le rôle de ceux qui l’utilisent face… à cet échec. C’est dur. On s’y perd.


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