Davion Mitchell, de pitbull défensif à véritable sixième homme des Kings ? “Off Night” ne manque en tout cas pas d’ambition

Le 29 sept. 2022 à 16:28 par Nicolas Meichel

Davion Mitchell 15 mars 2022
Source image : NBA League Pass

Sélectionné presque à la surprise générale avec le neuvième pick de la Draft NBA 2021, Davion Mitchell a comme beaucoup de rookies connu des hauts et des bas dans sa première campagne chez les grands. Mais la contribution défensive du bonhomme a été immédiate et en plus il a montré en fin de saison qu’il pouvait être bien plus qu’un pitbull. De quoi avoir de grands espoirs le concernant pour sa saison 2 ?

Arrivé en NBA avec la casquette de champion universitaire et le costume de meilleur défenseur NCAA, Davion Mitchell n’a pas perdu de temps pour montrer ce qu’il pouvait apporter au plus haut niveau : de l’intensité, son ADN de compétiteur, sa défense sur l’homme (coucou Donovan Mitchell), autant d’éléments qui lui ont permis de se faire assez rapidement une place dans le cœur des fans de Sacramento. Du haut de son petit 1m83, celui qu’on surnomme “Off Night” pour sa capacité à faire passer une soirée difficile à son adversaire direct a donc été fidèle à sa réputation, mais avec lui la question était surtout de savoir ce qu’il allait apporter de l’autre côté du terrain. Car dans la NBA actuelle, même si les spécialistes défensifs sont appréciés, ils restent rarement sur le parquet s’ils ne représentent pas une plus-value en attaque.

On ne va pas se mentir, les débuts ont été compliqués pour Mitchell à ce niveau-là avec une production en sortie de banc de 9 points et 3 passes de moyenne à 38% au tir, 29% à 3-points et 65% aux lancers-francs sur l’ensemble de la première partie de la saison. Sauf qu’à partir de mi-janvier et surtout lors des dernières semaines de la régulière, Davion a véritablement franchi un cap. Pendant que De’Aaron Fox faisait des allers-retours à l’infirmerie et avec un Tyrese Haliburton envoyé aux Pacers (en compagnie de Buddy Hield) au moment de la deadline, Mitchell a vu le backcourt se libérer, gagnant en temps de jeu ainsi qu’en responsabilités au sein de l’attaque de Sacramento. Ses stats, en toute logique, ont sensiblement augmenté une fois qu’on lui a donné les clés mais le plus intéressant, c’est qu’il a en plus gagné en efficacité. Sur les 36 derniers matchs de la saison (18 comme titulaire), Davion Mitchell a tourné à 14 points et 5 passes de moyenne (44% au tir, 34% du parking), des chiffres qui sont même montés à 18 points – 8 caviars sur le dernier mois de la régulière.

“Il fallait step-up. Je devais être plus agressif car j’étais devenu le scoreur numéro un et le gars qui distribue le plus de passes. Je devais réaliser les mêmes actions que Fox et rentrer les mêmes shoots qu’il rentre.”

– Davion Mitchell, via NBA.com

Alors évidemment, il ne faut pas s’attendre à ce que Davion démarre la campagne à venir sur les mêmes standards numériques que ceux de la fin de saison dernière, où les chiffres sont parfois gonflés par des matchs à l’enjeu réduit et de nombreuses absences au sein des différentes équipes qui ne jouent plus grand-chose. De’Aaron Fox va tranquillement reprendre sa place de première option offensive, la recrue Kevin Huerter devrait l’accompagner dans le cinq au niveau des lignes arrières, et Off Night sortira à nouveau du banc comme au début de sa saison rookie. Néanmoins, ce n’est pas parce qu’il reprendra un rôle moins important que son… importance au sein de l’équipe de Sacramento va diminuer. Dans leur objectif ultime de retrouver la postseason un jour, les Kings vont avoir besoin d’un Davion Mitchell qui contribue des deux côtés du terrain pour booster la production de la second unit. Ce qu’on veut voir du sophomore, c’est qu’il surfe sur la vague de ses dernières performances en tant que rookie pour apporter ce coup de boost derrière les stars De’Aaron Fox et Domantas Sabonis, les recrues Huerter et Malik Monk, sans oublier le vétéran Harrison Barnes et le prometteur rookie Keegan Murray.

“Mes attentes, et j’espère que ce sont également les siennes, c’est qu’il termine Sixième Homme de l’Année.”

– Doug Christie, assistant coach des Kings (via The Athletic)

Sixième Homme de l’Année, rien que ça. Cela paraît un poil ambitieux sachant qu’il ne va disputer que sa deuxième saison NBA en 2022-23. Mais être le sixième homme attitré d’une équipe de Sacramento en progression serait déjà un vrai pas en avant pour lui et l’équipe californienne. En tout cas on peut compter sur Davion pour tenter de maximiser son talent et les opportunités qui lui sont offertes. Du genre à se lever en pleine nuit pour aller à la salle, Mitchell a pas mal bossé son shoot extérieur et sa condition physique durant l’été afin de pouvoir passer à l’étape supérieure dans sa seconde saison. Car sa progression sur le plan offensif – et donc globale – passera forcément par un tir à 3-points plus fiable (31,6% de réussite l’an dernier), surtout dans le jeu NBA actuel. Qui dit meilleur tir à 3-points dit plus grosse menace offensive et qui dit plus grosse menace offensive dit plus d’opportunités avec le ballon pour celui qui aime habituellement martyriser les attaquants adverses.

“Je travaille pour être un shooteur plus régulier. Je travaille sur les points que les défenses adverses considèrent comme des faiblesses, pour les obliger à les respecter. Elles ne peuvent pas continuellement passer sous les écrans juste parce qu’elles veulent me voir shooter de loin. Maintenant, elles devront passer au-dessus de l’écran car je peux shooter.”

– Davion Mitchell

De pitbull défensif, Davion Mitchell peut-il devenir un vrai sixième homme derrière son potentiel de two-way player ? C’est le projet chez les Kings, et on imagine que c’est également l’ambition d’Off Night pour sa campagne sophomore. Si Sacramento veut retrouver les Playoffs après 16 années de disette, ça passera sans doute aussi par là. 

Source texte : The Athletic, NBA.com


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