Cher EuroBasket 2022 : je t’aime, à la folie, passionnément
Le 15 sept. 2022 à 00:14 par Giovanni Marriette
22h50, un 14 septembre, entre Berlin et Bourg-en-Bresse dans le 01. Un frisson traverse ma peau, mais ce n’est pas la fraiche température extérieure ni la sensation d’un sorbet à l’orange trop frais sur la dent du fond. Ce frisson il porte un nom, un anglicisme qui donne le sien à un sport incroyable : le basket-ball. Et depuis quelques jours et encore plus aujourd’hui, ce sport me fascine plus que jamais, il me transporte.
Cher EuroBasket 2022 : je t’aime, à la folie, passionnément
Chacun trouve toujours un peu de bonheur devant sa propre porte, là n’est surtout pas l’idée de comparer quoique ce soit. Chacun ses passions, chacun ses idoles. Ma passion ? Le basket-ball. Mes idoles ? Ils vont, ils viennent, et depuis le 1er septembre nombre d’entre eux se croisent entre Tbilisi, Prague, Milan, Cologne et tout récemment Berlin, lieu de villégiature des héros de l’EuroBasket 2022.
HérosBasket 2022 qu’on aurait d’ailleurs pu appeler cette compétition, car cette année certains des meilleurs ballers de la planète se sont donnés rendez-vous sur le Vieux Continent pour en gravir ses plus belles marches, ses plus hautes marches, surtout. Giannis Antetokounmpo et Nikola Jokic par exemple, propriétaires des trophées de MVP de NBA depuis quatre saisons déjà, ou encore Luka Doncic, dont on dit qu’il pourrait bien collectionner un jour ces mêmes trophées tant son talent est unanimement reconnu. Ces gens-là me fascinent, leur talent m’obsède parfois.
Des individualités donc, mais pas que. Loin de là. Car un EuroBasket, comme toute autre compétition sportive internationale, ce sont des considérations collectives, de mises au service de son pays. On oublie un peu quel joueur on est, ou plutôt on tente de mélanger ça savamment avec la pression de l’évènement, avec le désir de tout un pays de porter aux nues son équipe, sa nation.
Mais ou diable vais-je en venir ? On y arrive.
Simplement l’envie de dire, d’écrire, de hurler même, que ce sport est tout simplement merveilleux. Pourquoi ça ? Car il permet depuis quatorze jours de confronter d’obscurs joueurs continentaux à des superstars NBA, sans pour autant que le scénario soit écrit à l’avance. Parce que lors de cet EuroBasket 2022, ce ne sont pas ceux que l’on attendait le plus qui seront sur la ligne d’arrivée, parce que lors de cet EuroBasket j’ai découvert des Estoniens et des Hollandais au nom imprononçable, parce que lors de cet EuroBasket 2022 le plus fort au basket ne gagne pas toujours, surtout quand il est trop seul, surtout s’il n’est pas prêt.
Parce qu’au basket un match n’est jamais fini, pas même quand son vainqueur semble déjà désigné à moins de dix secondes de la fin d’un match, n’est-ce pas Rudy, n’est-ce pas Thomas.
Parce qu’on se sent plus Français qu’à n’importe quel moment de l’année, même si, parfois, le maquillage et les chants de certains fans nous donnent envie d’être Lituanien.
Parce que ceux que l’on suit toute l’année deviennent d’autres joueurs, d’autres personnes lorsqu’elles enfilent la tunique nationale. Parce que, pour certains d’entre eux, on a juste envie de leur faire un gros câlin.
Parce que Thomas Heurtel et Mateusz Ponitka ce soir, parce que Rudy Fernandez (eh si) et Andreas Obst hier, parce que Terry Tarpey et Lauri Markkanen, parce que Cedi Osman et Simone Fontecchio.
Parce que l’EuroBasket 2022, merde, on risque de s’en rappeler un moment.
Parce que tous ces mecs-là, finalement, me rappellent que le sport que je chéris tant depuis plus de trente ans… est aussi et surtout une histoire d’hommes, une histoire d’émotions, un joyeux compromis entre l’envie et le destin, entre le talent des uns et la rage de vaincre des autres.
Cher EuroBasket 2022 : je t’aime, à la folie, passionnément
De la dramaturgie, du suspense, des joies, des peines. Des surprises, des déceptions, des révélations, des naissances même. Depuis le début de l’EuroBasket 2022 ? Le mélange est incroyable et me ramène à l’essence même de ce pourquoi j’ai décidé un jour d’écrire… tous les jours.
Parce que je vis ce sport comme je le pratique, parce que je le regarde comme je le ressens, parce que j’en parle comme je m’en cache parfois. Avec passion, avec amour, avec pudeur mais sans honte, avec le sourire, parfois avec quelques larmes, en 2013 ou en 2015, en 2020 aussi, certains savent évidemment de quoi je parle.
A 18h40 la voisine a sonné, elle voulait juste me ramener un saladier, elle a dit que j’avais l’air drogué. Je ne me suis jamais drogué, enfin je crois. Car si le basket-ball est une drogue, alors il sera bientôt l’heure de consulter. Mais très entre nous… ai-je vraiment envie de me soigner ?