Joel Embiid a vaincu Giannis Antetokounmpo : ça sonne comme un combat de titans, ça sonne comme un atout en plus dans la course au MVP

Le 18 févr. 2022 à 06:22 par Giovanni Marriette

Joel Embiid 18 février 2022
Source image : NBA League Pass

Ce n’était pas le choc de la nuit, c’était LE CHOC de la nuit. Les Sixers en déplacement à Milwaukee, deux franchises qui jouent le titre et qui briguaient cette nuit la troisième place de la Conférence Est et, allez, n’ayons pas peur des mots, “surtout”, le duel entre Giannis Antetokounmpo et Joel Embiid, deux des trois principaux favoris pour le trophée de MVP de la saison 2021-22. Vous vous rappelez la dernière fois que vous êtes allés voir un film en vous disant que vous en prendriez probablement plein la gueule ? Et bah c’était pareil cette nuit.

Les stats maison de ce duel entre Alien et Predator c’est juste ici

C’était o-bli-gé. Les Bucks avaient remporté un premier round au Wells Fargo Center le 10 novembre dernier mais ce soir-là Joel Embiid était absent, les deux franchises se retrouveront, toujours en Pennsylvanie, le 30 mars prochain mais pour un match qui sentira peut-être le poker menteur, alors ce match-là mes aïeux, il sentait la poudre. Toujours pas de James Harden pour Philly mais pani pwoblem car à un blow-out près face à Boston les Sixers tournent actuellement à plein régime, et on ne va pas tourner cent ans autour du pot, c’est en très grande partie grâce à un Joel Embiid qui nous lâche la saison de sa vie. 29,3 points, 11,1 rebonds, 4,5 passes et 1,5 contre, le statut officieux de leader de la course au MVP et donc ce match de la nuit, cette occasion parfaite de rajouter un tiret de plus à son dossier. Quelques minutes pour jauger son adversaire puis le démarrage, en trombe, et déjà la promesse d’un blockbuster game. Le Freak de Milwaukee entame tranquillement son match mais Jojo, lui, compile déjà 12 points et 6 rebonds après quelques premières possessions compliquées, mais la défense des Bucks semble avoir décidé d’écarter le Camerounais de la raquette et Jojo sanctionne.

Le deuxième quart-temps se découpe ensuite en deux blocs bien distincts. Tout d’abord un Giannis et des Bucks qui montent en puissance pendant que le jeu de Philly se délite, résultat c’est un sanguinolent 18-2 passé par les champions en titre, attention messieurs le feu est orange et on avait quand même demandé un match équilibré. Message reçu par les hommes de Doc Rivers qui, successivement au retour de Joel Embiid, quel drôle de hasard, vont passer à leur tour une grosse fessée à leurs hôtes avec un 28-8 aussi excitant qu’essentiel avant la mi-temps. James Harden donne de la voix sur le banc, Tyrese Maxey joue les darons du haut de ses 14 ans et demeure en fait le vrai catalyseur du run en cours avec une… quinzaine de points de suite, et les Sixers rejoignent les vestiaires avec 8 points d’avance. Checkpoint, Joel Embiid émarge à 22 points et 8 rebonds à la pause, dans le jargon on appelle ça un jeudi soir au bureau.

68-61 Sixers, on se fait réchauffer un restant de tarte à l’oignon pendant la pause, le temps pour Furkan Korkmaz d’ingérer pour sa part… on ne sait quoi, puisque le sniper poursuite son travail entamé au buzzer de la mi-temps et redevient un joueur de basket pendant quelques minutes pour lancer parfaitement son équipe dans le troisième quart. Les Sixers qui gardent leur matelas d’environ dix points d’avance tout au long du troisième round, à l’issue duquel Joel Embiid en est désormais à 33/10 car, oui, Joel Embiid est un Nokia. Ding dong, le money time durera donc douze minutes et ce qui devait arriver arriva : Giannis Antetokounmpo se vénère. Jordan Nwora étonne et Jrue Holiday assure mais c’est bel et bien le MVP des Finales 2021 qui prend les choses en main – on ne voit donc plus les choses – et qui fait même passer les Bucks devant à six minutes du terme, alors que George Niang y va de ses petits tirs pour garder tout le monde dans le match. C’est l’heure des légendes, c’est l’heure du choc, Joel Embiid gêne considérablement Giannis (image d’un post-up du Grec repoussé virilement par Joel avant que… le Freak profite du manque d’écran de retard pour prendre son propre rebond, images du n°34 des Bucks refusant le drive devant la présence imposante de Jojo) et les Bucks passeront ensuite… trois minutes sans inscrire le moindre panier, tant mieux parce que c’est la défense qui fait gagner des matchs. Embiid terminera finalement l’affaire sur la ligne malgré un tir du parking de Giannis ayant (re)semé le doute, Embiid qui ponctuera donc sa soirée avec une fiche quasi parfaite de 42 points à 14/21 au tir dont 3/4 du parking et 11/14 aux lancers, agrémentée de 14 rebonds et 5 passes, enrobée de quelques stepbacks d’arrières et de quelques enfonçages de mammouth.

Plus qu’une victoire c’est un chapitre tout entier de cette saison régulière que Joel Embiid a écrit cette nuit. Sans se cacher, et en prenant le meilleur sur l’un de ses plus coriaces adversaires, en antenne nationale et sur le parquet ennemi. Un tiret de plus au dossier on a dot, et on dit aussi que ce dossier commence à être conséquent, CQFD.