Les Lakers de 2004 et 2013, deux superteams mais deux mauvais souvenirs qui doivent servir de leçon à la version 2021-22
Le 16 oct. 2021 à 12:47 par Nicolas Meichel
Après l’échec de la saison dernière, les Lakers n’ont pas chômé durant l’intersaison, eux qui ont recruté plusieurs grands noms pour retrouver les sommets le plus vite possible. De quoi nous rappeler les épisodes de 2004 et 2013, quand la franchise californienne avait également monté une très grosse armada, pour au final… se planter en beauté.
La superteam de 2003-04 : Gary Payton, Kobe Bryant, Karl Malone, Shaquille O’Neal
C’était il y a quasiment 20 ans, mais on s’en rappelle encore très bien, tout simplement parce que c’est la dernière année du légendaire duo Shaquille O’Neal – Kobe Bryant. Un duo qui fut accompagné cette saison-là par deux autres Hall of Famers, à savoir Gary Payton et Karl Malone, arrivés à l’été 2003 en provenance respectivement de Seattle Milwaukee et Utah et toujours à la recherche de leur première bague. Mesdames et Messieurs, merci d’accueillir les “Fourmidables”. L’objectif était clair pour les Lakers : remonter sur le toit de la NBA après la défaite en demi-finale de Conférence Ouest face aux San Antonio Spurs la saison précédente. Forcément, après trois titres de suite remportés entre 2000 et 2002, la pilule était mal passée, Kobe lâchant même quelques larmes sur le banc. Sauf qu’au final, ça n’a pas marché. Dans une saison marquée par des tensions internes, les poursuites judiciaires envers Bryant pour une affaire de viol, des blessures, et un collectif qui connaît des hauts et des bas, les Lakers ont tout simplement fini par exploser. Certes, les Angelinos ont réussi à remporter 56 matchs en saison régulière pour terminer troisièmes de l’Ouest derrière les Wolves (no joke) et les Spurs, avant d’aller jusqu’en Finales NBA. Mais sur la plus grande des scènes, face au redoutable collectif des Detroit Pistons, les nombreux problèmes plombant les Lakers au cours de la saison ont été exposés au grand jour. La guerre entre Shaq et Kobe, la blessure au genou de Malone, un Phil Jackson usé, un Gary Payton qui ne capte pas grand-chose à l’attaque en triangle… Résultat ? Une lourde défaite 4-1 contre Detroit, et ça aurait même pu se terminer en sweep si Kobe n’avait pas lâché un shoot monstrueux dans le money time du Game 2. La suite, on la connaît. Shaquille O’Neal est transféré à Miami, le Zen Master part se ressourcer dans le Montana pour écrire un bouquin incendiaire sur Kobe, Karl Malone range les sneakers, et Gary Payton est envoyé chez le rival de Boston tellement il a galéré avec les Lakers.
La superteam de 2012-13 : Steve Nash, Kobe Bryant, Pau Gasol, Dwight Howard
Quasiment une décennie plus tard, les Lakers ont retenté le coup. Champions NBA en 2009 et 2010, Kobe Bryant, Pau Gasol & Cie étaient un peu en bout de course, avec deux éliminations consécutives en demi-finales de Conférence Ouest. De plus, le fiasco Chris Paul – qui devait venir renforcer les Angelinos fin 2011 – avait bien plombé la mythique franchise californienne, qui a ainsi frappé deux fois plus fort en recrutant à la fois Steve Nash et Dwight Howard. Kobe, Pau, Steve, Dwight, sacré quatuor sur le papier. Par contre, sur le terrain, ça l’était beaucoup moins. Entre un Nash en pré-retraite, un Howard pas au top physiquement, et tout simplement un collectif qui n’arrive pas à se mettre en place, les Lakers réalisent un début de saison bien claqué. Bilan de 0-8 en présaison, quatre défaites sur les cinq premiers matchs de la régulière, le coach Mike Brown qui saute vite fait pour être remplacé par Phil Jackson Mike D’Antoni, bienvenue dans une saison bien galère. Pendant une bonne partie de la campagne 2012-13, les Lakers ont ramé, tout ça dans une ambiance pas top avec les clashs opposant Kobe à Dwight mais aussi le décès du légendaire propriétaire Jerry Buss. Finalement, il a fallu attendre le début du mois de mars pour voir Los Angeles revenir à un bilan à l’équilibre. Et quand les Lakers ont enfin commencé à enchaîner les victoires sous l’impulsion d’un Kobe Bryant au four et au moulin, ce dernier a vu son tendon d’Achille se déchirer en toute fin de saison régulière. Juste terrible. Si Los Angeles a fini par se qualifier en Playoffs avec un bilan de 45 victoires pour 37 défaites, il n’y a pas eu de miracle. Sweep au premier tour face aux Spurs, merci au revoir.
La superteam de 2021-22 : Russell Westbrook, LeBron James, Anthony Davis
Est-ce que les Lakers version 2021-22 vont suivre le même chemin ? Seul l’avenir répondra à cette question mais il y a clairement des caractéristiques communes, rien qu’à travers la construction de l’effectif et l’âge moyen de ce dernier. Bientôt 37 ans pour LeBron James, 37 pour Carmelo Anthony, 35 pour Dwight Howard, 35 pour Rajon Rondo, 32 pour Russell Westbrook. Au final, seul Anthony Davis (28 ans) est véritablement dans son prime, mais il a déjà connu pas mal de petits pépins physiques durant sa carrière.
“Tout le monde a déjà de l’âge. Nous avons quelques gars en plus. Je crois qu’ils avaient quatre Hall of Famers [en référence à 2004, ndlr.], nous en avons six, ou cinq et demi. Je ne sais pas […], ça remonte, mais il y a évidemment de grosses similarités au niveau de l’âge.”
– Rajon Rondo, via ESPN
L’âge élevé du groupe et le potentiel “blessures” représentent logiquement une source d’inquiétude pour la Lakers Nation, tout comme le fit entre les différentes pièces de l’effectif, notamment LeBron James et Russell Westbrook. On l’a vu en présaison, où les Lakers ont perdu l’ensemble de leurs six matchs (tiens, tiens, comme en 2012…), il y a un peu de boulot. Le Big Three LBJ – AD – Russ aura besoin de temps pour tourner à plein régime, et donc l’ensemble de l’équipe aussi. Et puis quand vous réunissez autant de grands noms dans un seul et même vestiaire, on se pose toujours la question de savoir si les ego peuvent matcher, si les sacrifices nécessaires pour atteindre un but commun seront réalisés. Les Lakers version 2021-22 assurent que c’est le cas, on aura vite la réponse.
Les Lakers de cette saison vont-ils s’ajouter à la liste des superteams californiennes qui ont fini par se planter ? Ou alors arriveront-ils à faire fonctionner tout ce beau monde pour arriver au bout ? Réponse au printemps prochain. En attendant, préparez le pop-corn, car ça risque d’être très très fun à suivre.