Preview de la série Raptors – Celtics : l’échauffement est terminé, on passe aux choses sérieuses
Le 30 août 2020 à 11:04 par Giovanni Marriette
Après un premier tour particulièrement tranquille et quelques jours historiques pour la NBA, le basket va reprendre ses droits à Orlando. Au programme notamment ? Une demi-finale de Conférence qui s’annonce bouillante entre… deux des meilleures franchises de la Ligue. Tout simplement.
On y est, on les adore les Nets et les Sixers hein, mais là ça va causer basket et pas qu’un peu. Énorme choc entre le deuxième (Toronto) et le troisième de l’Est cette saison, de ceux dont on ne doit rater aucun match. Pourquoi ? Pour mille raisons.
Tout d’abord, une fois n’est pas coutume et pour leur rendre hommage, parlons un peu de la bataille… des coachs. D’un côté Nick Nurse, champion NBA en juin 2019 et ce à l’issue de sa première saison sur un banc en tant que head-coach, déjà ça calme. Saison 2 ? Coach Of the Year, allez hop on ferme le couvercle. Big boss de la meilleure défense de NBA et maîtrisant à la perfection l’art de la rotation, le Nico fait déjà partie des tous meilleurs coachs de sa génération alors qu’il affiche à peine 150 matchs de régulière et 30 de Playoffs au compteur. Spécialiste lorsqu’il s’agit de commander une boite sur le sniper adverse ou de mettre en place une défense de zone de celles qu’on ne voit très peu en NBA, Nick l’Infirmier est un fin stratège et réussit à sublimer le talent de joueurs mention B au point d’en faire des génies. En face ? Brad Stevens, autre genre de génie, au dessus des 48 wins depuis cinq ans et donc constant dans la performance. Ancien gourou de Butler en NCAA, Bradouille est le véritable master de cette équipe de Boston et fait partie des rares coachs à être considéré comme l’un des tous meilleurs aussi bien offensivement que défensivement. Son credo cette année ? Jouer petit, parait que c’est la mode, et de toute façon le seul vrai intérieur de métier à Boston se nomme Enes Kanter et demeure un sacré panier percé alors autant s’adapter. Brad Stevens a en tout cas réussi la performance d’intégrer Kemba Walker, on y reviendra, à un roster déjà fort de deux sacrés jeunes hommes, on y reviendra, et si le palmarès manque encore au CV, voilà un homme reconnu officiellement par le métier comme l’un des tous meilleurs. Allez, les coachs c’est fait, passons maintenant au public.
Le public c’est fait, passons maintenant aux joueurs.
Deux salles, deux ambiances. D’un côté ? Trois leaders, clairement, auxquels on devrait logiquement ajouter ce pauvre Gordon Hayward, officiellement le mec le plus malchanceux de la Ligue. On parle évidemment de Kemba Walker, Jaylen Brown et Jayson Tatum, propriétaires à eux trois d’environ deux tiers des points de leur équipe. Un meneur All-Star parfois inconstant mais toujours parmi les pyromanes les plus fêlés du circuit, un ailier All-Star gracile et gracieux dont le footwork nous fait baver des litres à chacune des ses apparitions, et un two-way player aussi fort sur le terrain que responsable en dehors, troisième maillon de la chaîne mais pas loin d’en être la colonne vertébrale. Rajoutez à cela le quatrième mousquetaire Marcus Smart, avant tout chien de garde d’expression mais qui ne donne jamais sa part au chien (à lui-même donc) quand il s’agit de se prendre pour Stephen Curry, un Daniel Theis qui aura comme mission principale de mettre des coups et de s’en prendre, un Enes Kanter toujours pratique pour poser son 5/5 au tir en dix minutes, et vous obtenez un espèce de Big 6 bien complet, épaulé par les soldats Wanamaker, Ojeleye, Williams et les jeunes Langford ou Williams III dont on ne sait pas vraiment comment ils seront utilisés dans cette série. Pour les Raptors ? Peut-être moins de talent pur, et encore ça se discute, mais une assise collective tellement en place qu’elle en sublime les individualités. L’increvable Kyle Lowry, la nouvelle star Fred VanVleet et le supersub Norman Powell sur les lignes arrières, les virevoltants Pascal Siakam ou O.G. Anunoby dans les ailes et les vieux briscards espagnols Serge Ibaka et Marc Gasol dessous, et voici que, là aussi, on tient notre Big 7 version canadienne. Chris Boucher, Rondae Hollis-Jefferson ou Terence Davis devraient compléter le tableau avec des minutes encore indécises, mais là aussi le groupe est ultra-solide, et présente l’avantage de l’être autant en défense qu’en attaque, et on part encore sur une transition digne d’une Coupe du Monde de la transition.
Car c’est peut-être bien là que la série se jouera, sur la capacité des Celtics à répondre à l’intensité canadienne… des deux côtés du terrain. On ne dit pas que ça ne défend pas à Boston hein, attention car Jaylen Brown + Marcus Smart + un bout de Tatum + Stevens spirit = dégâts potentiels, mais alors les Raptors… maman. Des spécialistes, uniquement des spécialistes. Pas un maillon faible dans le tas, et donc cette capacité du groupe de Nick Nurse à verrouiller individuellement et collectivement n’importe qui, un verrou que devront s’efforcer de faire péter les Celtics tout en défendant également le plomb, ce qu’ils semblent capables de faire mais… dans une moindre mesure que les Dinos. On pense notamment au poste de meneur et à un Marcus Smart qui aura énormément de taf pour contenir la triplette Lowry/FVV/Powell, puisque ce bon vieux Kemba Walker est bien gentil mais n’a jamais cassé trois pattes à un canard en défense. Il faudra probablement responsabiliser Jaylen Brown sur les petits, mais dans ce cas là, si Jaylen et Smart s’occupent du backcourt, encore faudra-t-il gérer une triplette potentielle Siakam/Ibaka/Gasol. Pfiou. On rappelle au passage que si Marco Gazouse reste une feignasse et joue à l’économie depuis le début de sa carrière, Pascal Siakam et Serge Ibaka sont pour leur part dans la forme de leur vie et prouvent que les C’s devront donc défendre à cinq.
On part donc sur une série potentiellement trèèèèès serrée, avec peut-être un très léger avantage à des Raptors sur une dynamique de champions, mais on rappelle tout de même que cette saison les C’s mènent 3-1 dans leurs confrontations directes avec Toronto, même si deux de ces matchs se sont disputés sans Siakam ni Gasol, alors que les deux autres ont eu lieu en tout début de saison et en toute fin, deux périodes peu propices aux conclusions. En bref ? Ça va saigner très fort, et ça commence ce soir alors… A TABLE.
Le programme de la série
- Game 1 : Raptors – Celtics, dimanche 30/08, 19h
- Game 2 : Raptors – Celtics, date et horaire à déterminer
- Game 3 : Celtics – Raptors, date et horaire à déterminer
- Game 4 : Celtics – Raptors, date et horaire à déterminer
- Game 5* : Raptors – Celtics, date et horaire à déterminer
- Game 6* : Celtics – Raptors, date et horaire à déterminer
- Game 7* : Raptors – Celtics, date et horaire à déterminer