Le point sur les arrières made in France, since l’Antiquité : attention au décollage, y’a quelques avions de chasse dans le lot

Le 01 mai 2020 à 15:38 par Giovanni Marriette

arrières français 26 avril 2020
Source image : montage TrashTalk via YouTube

Semaine thématique et amour de notre patrie obligent, on s’attaque aujourd’hui à un petit état des lieux du poste 2 en France. Qui ont-ils été, qui sont-ils, qui sont leurs réseaux et qui seront-ils dans quelques années, on tente de balayer tout ça en respectant tout le monde et en n’oubliant le moins de copains possible, d’Orlando à Istanbul en passant par New York, Limoges ou Saint-Rémy dans le 01.

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On n’oublie pas les anciens

Le CV le plus poussiéreux de nos loulous du jour est probablement celui d’André Buffière. Véritable figure de proue du basket français époque after seconde guerre mondiale, Dédé n’a pas seulement passé toute une carrière de joueur à gagner des titres avec Lyon, Villeurbanne ou Marseille et à rpz fièrement le maillot frappé du coq, il est aussi très vite devenu l’un des personnages centraux du basket en France en faisant du Mans, de l’ASVEL ou de Limoges des valeurs sûres sur un parquet après avoir également géré l’EDF et on ne parle pas d’électricité. Vrai gonze, et donc premier véritable “star” du poste 2 en France. A ses côtés durant quelques années en Équipe de France ? Un certain Robert Monclar, père de. Arrière d’1m96, paye ton freak, Bébert possède mine de rien l’un des plus beaux palmarès de l’histoire du basket français puisque l’amigo a laissé dans la salle des trophées de la famille pas moins de trois médailles européennes en 142 sélections mais également deux titres de champion de France, à une époque où il côtoyait d’ailleurs Jean-Paul Beugnot, père d’Eric et Gregor qui joueront par la suite avec… Jacques Monclar, faut suivre.

Un peu plus près de nous ? On passe directement aux avions de chasse, aux fusées Ariane du basket français. Le premier de ces phénomènes athlétiques ? Richard Dacoury aka le Dac, clairement l’un des plus beaux palmarès national de l’histoire de France couplé à un corps digne d’un arrière de NBA en 2020. Neuf fois champion de France et huit fois vainqueur de la Coupe de France, neuf et huit qui font dix-sept, dix-sept titres remportés avec son club de toujours le CSP Limoges, à l’exception de son dernier titre de champion avec le PSG Racing en 1997, le Dac ayant fini son incroyable carrière dans la capitale après 18 saisons en jaune ou en vert. Dix-sept trophées en Gaule donc mais également quatre titres de champion d’Europe dont le plus beau en 93 face à Toni Kukoc and co., le décor est posé, et si Ricardo fait aujourd’hui partie du Hall Of Fame à la française c’est également grâce à ses exceptionnelles qualités athlétiques qui faisaient l’un des joueurs les plus spectaculaires d’Europe à l’époque où un dunk s’épelait encore s-m-a-s-h. Autre arrière qui appréciait particulièrement l’altitude ? Alain Digbeu, drafté par les Hawks en 1997 mais qui effectuera l’intégralité de sa carrière en Europe, enflammant l’Astroballe de ses envolées avant de devenir une valeur sûre du basket européen tout en portant une petite centaine de fois le maillot des Bleus. L’un des premiers vrais dunkeurs de match couplé à un basketteur complet des deux côtés du terrain, les enfants des 90’s s’en souviennent encore. Dernière mention nineties au poste d’arrière bleu-blanc-rouge… Georgy Adams, dégaine inexistante mais shoot à la Reggie Miller, sniper d’élite de Pro A durant une dizaine d’années et shooteur attitré des Bleus à une époque où gagner un Euro n’était malheureusement possible que dans un beau rêve.

Richard Dacoury, Georgy Adams, Alain Digbeu et un peu plus tard… Mike Pietrus, qui d’autre pour enchaîner sur un chapitre qui fait la part belle à des mecs qui aimaient voler. Surnommé Air France et ce paragraphe pourrait donc presque s’arrêter à ces lignes, Mike Pietrus aura enjaillé le Palais des Sports de Pau avant de réaliser une solide carrière NBA qui le mènera jusqu’aux Finales en 2009 avec le Magic d’Orlando, finale perdue face aux Lakers mais lors de laquelle il tiendra un rôle central en jouant plus de 25 minutes par match en moyenne. Du shoot, beaucoup de shoot, une défense connue et reconnue mais une carrière tronquée, en Bleu notamment, du fait d’une dévotion au maillot légèrement moindre à celle de son frère par exemple. Il n’empêche qu’aujourd’hui, des Français qui ont eu pignon sur rue en NBA… il y en a très peu, et Mike Pietrus fait partie de la liste.

La génération actuelle

Parmi les arrières dominants aujourd’hui en France, on peut citer pêle-mêle Edwin Jackson, caractère aussi trempé que son flow est légendaire et que son poignet est bien réglé, Yakuba Ouattara, testé jadis par les Nets mais plus à l’aise sur le Rocher monégasque, Lahaou Konaté et son éthique de travail irréprochable ayant fait de lui l’un des meilleurs joueurs du championnat, Paul Lacombe et son incroyable série de défaites en finale, Axel Bouteille et son blase à donner soif, ou encore le vétéran Yannick Bokolo, daron de chez daron depuis bientôt vingt ans au Mans, à Gravelines et à Pau et piston incroyable en Équipe de France dès qu’on faisait appel à lui. On n’oublie pas non plus Lucien Tripouillard du BC Challans, Christian Michaud de l’ASPTT de Tours et Mehdi Behkti de l’AS Soulac-sur-mer, arrières trop souvent oubliés dans les rankings nationaux, comme si jouer en Départementale était un frein à une grande carrière.

Les locomotives

Qui dit poste 2 français aujourd’hui dit évidemment… Evan Fournier et Nando De Colo. D’un côté le leader offensif d’une franchise NBA, de l’autre l’un des meilleurs joueurs européens de la décennie passée et MVP d’Euroleague en 2016 avec le CSKA Moscou, d’un côté l’un des plus grands talents offensifs vus en France depuis des décennies et de l’autre un cerveau inépuisable dans un corps de combo, Nando ayant pas mal navigué dans sa carrière entre les postes 1 et 2. Deux superstars du basket français avec une belle collection de médailles autour du coup (une médaille d’or pour Nando en 2013), deux valeurs sûres en bleu depuis une dizaine d’années et des trajectoires de carrière parfaitement gérées même si l’ancien moniteur de Cholet n’aura jamais réussi à s’imposer en NBA, seule ombre au tableau de sa carrière avec cette affreuse moustache bicolore. L’un est un agitateur, l’autre beaucoup plus discret, l’un est davantage attiré vers le cercle quand l’autre est également un merveilleux chef d’orchestre, mais rarement en tout cas la France a compté deux joueurs aussi talentueux durant la même période, problème de riche dont Vincent Collet a fini par s’accommoder.

Future is bright

Peut-être un peu tôt pour le dire mais le prochain arrière frisson à rendre fier la France pourrait bien se nommer Joël Ayayi. Actuellement tiraillé entre l’envie de boucler parfaitement son cursus à Gonzaga et celle de faire le grand saut en NBA, le fraté de Valériane a la vie devant lui et son profil all-around peut très vite faire de lui un vrai joueur de haut niveau, en NBA comme en sélection. A quatre ans de Paris 2024 des places sont à prendre dans le cœur du staff tricolore et Jojo fait assurément partie des visages qui pourraient éclaire nos nuits dans les quinze prochaines années. Ne pas mettre la charrue avant les bœufs attention, mais le potentiel est là, et on pense aussi à des babies comme Juhann Begarin ou Malcolm Cazalon, encore bien bruts de décoffrage mais dont un été à taffer ou une rencontre hasardeuse peut très vite changer la donne.

Quasiment 70 ans de postes 2 balayés, on en a évidemment oublié plein parce qu’ici c’est TrashTalk et pas le Dico, mais une chose est sûre : la France a depuis toujours été capable de former de vrais arrières, de vrais cerveaux, de vrais athlètes… et l’avenir nous réserve peut-être de plus grandes victoires encore.


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