Les enquêtes de TrashTalk : vous ne vous rendez pas compte à quel point Jordan Poole est nul, alors on a trouvé quelques chiffres

Le 05 déc. 2019 à 06:45 par Giovanni Marriette

cible 5 décembre
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Le début de saison des Warriors ne ressemble en rien à tout ce que vous auriez pu imaginer, c’est une chose. Passer d’un cinq Curry – Thompson – Durant – Green – Cousins à une lineup composée de Kyle Bowman, Alec Burks, Glenn Robinson, Eric Paschall et Marquese Chriss en est une autre, mais au milieu de ce marasme finalement pas si catastrophique prend place une anomalie de la nature qui passe pour l’instant à travers les gouttes mais que TrashTalk voulait dénoncer, mettre en lumière : Jordan Poole est une escroquerie car il est incapable de mettre plus de trois ballons sur dix dans ce foutu panier.

Si vous avez eu l’immense courage de vous farcir quelques matchs des Warriors cette saison, vous avez probablement remarqué l’émergence de quelques joueurs étonnants. Le rookie Eric Paschall, physique de déménageur débordant d’envie de bien faire, le sophomore Omari Spellman, quinze kilos de moins sur la balance depuis son interdiction de fréquenter les fast-food d’Atlanta, mais aussi Alec Burks, Glenn Robinson III ou même Ky Bowman, autre rookie qui fait ce qu’il peut. Des Warriors qui font ce qu’ils peuvent c’est le mot, avec un bilan de 4-19 qui se voudrait presque rassurant tant on craignait un genre de 3-79 au vu du scénario cauchemardesque du début de saison avec les petits bobos de Draymond Green et D’Angelo Russell et le gros de Stephen Curry. Des aspects positifs donc, façon de parler, mais également un petit bonhomme qui passe… complètement à côté de son début de carrière. Cet homme c’est Jordan Poole, drafté en 28ème position en provenance de Michigan et officiellement devenu depuis… le pire shooteur de toute la Ligue.

Ah ouais ? A ce point ? Ouais ouais, à ce point. Allez, quelques stats pour étayer ce constat et attention les yeux parce que ça pique. Son premier match NBA ? 2/13 face aux Clippers dont 1/7 du parking, parce qu’il faut bien se chauffer un peu. Le deuxième ? 1/9 à Oklahoma City, dont 1/5 de loin. Bon, l’échauffement durera peut-être un peu plus longtemps que prévu. Spoiler, nous sommes le 5 décembre et l’échauffement n’est toujours pas terminé. 2/8 face aux Suns, 2/9 contre Charlotte, 3/16 face à Portland, 2/11 à Houston, 3/10 à Minneapolis, 4/15 au Staples Center face aux Lakers, ça c’est pour les tapas. Et le plat chaud est encore plus périmé… 1/8 contre Boston, 0/7 à New Orleans, 2/8 à Memphis, 4/13 dans l’Utah, 3/13 contre le Thunder et enfin le bouquet final, accrochez-vous : un 0/16 en cumulé sur ses trois derniers matchs (0/8 à Orlando, 0/5 à Atlanta et 0/3 à Charlotte). Pfiou… A l’arrivée ? Un terrible 59/226 donnant lieu à un non-moins terrible pourcentage de 26,1% au tir, évidemment le plus faible de la Ligue si l’on prend en compte les mecs tirant plus de trois fois par match, c’est à dire ceux comptant un minimum dans le plan de jeu de leur franchise.

Le plus fou dans cette dans l’histoire ? Probablement le fait que Jordan Poole, à la base, a été drafté par les Warriors parce qu’il est capable… de mettre des tirs, si si, en attestent ses chiffres l’année dernière en NCAA, pas ceux de Ray Allen mais à des années lumières du pâté de merde offert depuis le début de la saison (43,6% dont 36,9 du parking). Alors c’est quoi qui ne va pas Monsieur Poole ? C’est la ligne qui est trop loin ? C’est la longueur des bras de tes défenseurs qui te gêne ? Parce que très franchement, pour un mec qui s’appelle Poole, ça la fout mal d’être un aussi mauvais tireur. Pull ! Raté. Pull ! Raté. Pull ! Raté. On imagine bien les longs dimanches passés par la famille Cocotte, le paternel essayant sans succès de faire de son fils un vrai sniper. Aujourd’hui les faiblesses de Jordan Chicken sont en tout cas mises en exergue par les spotlights de la NBA et si le gamin ne trouve pas la mire rapidement, c’est tout simplement vers des classements all-time qu’il se dirigera, mais pas forcément ceux auxquels on peut espérer lorsque l’on arrive en NBA…

Car ces 26,1% de “réussite” au tir placent très clairement Jordan Poole, aujourd’hui, à la… première place du classement all-time des mecs bourrés, des mecs qui visent à côté de la pissotière. Le leader de ce classement pas vraiment jojo ? Un certain John Mahnken, pivot de son état et auteur de 1946 à 1953 d’une mixtape totale avec plus de 2 600 tirs loupés pour une moyenne de 27,1% au tir. Un classement dans lequel on retrouve à la neuvième place le cannibale Joe Fulks et ses 30,2% au tir (avec un volume absolument énorme cependant) et au sein duquel le premier joueur en activité est… Marcus Smart, officieux 80ème pire shooteur de l’histoire avec une moyenne de 37,1% au tir mais qui tend à s’améliorer tant les débuts furent là-aussi compliqués (42% la saison dernière, les ennuis s’arrangent). D’autres de nos contemporains s’offrant le luxe d’apparaitre dans un classement que l’illustre Jordan Poole pourrait bien saigner très vite ? Terry Rozier, Brandon Jennings, Ricky Rubio, Matthew Dellavedova, Langston Galloway, Justin Holiday, Iman Shumpert, Emmanuel Mudiay, Michael Carter-Williams, Robert Covington, Trey Burke, Garrett Temple, Wayne Ellington, Spencer Dinwiddie, Jamal et Jordan Crawford (pas Billy ?), Patoche Beverley, Dion Waiters, Raymond Felton, D.J. Augustin ou encore Kentavious Caldwell-Pope.

Respiration.

Mais tous ces hommes s’inclinent donc cette saison devant le pape de la maladresse, le spécialiste de la gamelle : Jordan Poole. Retard à l’allumage ou vrai souci de poignet le futur nous le dira, mais ce que JP ne pourra jamais rayer de son CV c’est donc cet effroyable début de carrière, assez effroyable pour que l’on ponde un dossier avec comme seule thématique : “le gars rate des tirs”. Fallait le faire Monsieur Poole, alors chapeau Monsieur Poole.