Les New York Knicks 2019-20 ressemblent à une colonie de vacances ? Attention, car on a tous de merveilleux souvenirs de colo
Le 24 sept. 2019 à 10:08 par Giovanni Marriette
Les jolies colonies de vacanceuh, merci maman, merci papa. Tous les ans, je voudrais que ça r’commeeeeenceuh, you kaïdi aïdi aïda. C’est évidemment à Pierre Perret que l’on doit ces lyrics endiablées, refrain du premier tube de Pierrot en 1966. Censurée à l’époque par la bien-pensance française, cette chanson évoque la manière avec laquelle les colons étaient livrés à eux-mêmes en camp de vacances, malgré le fait établi que ces minots se construisaient certaines de leurs plus belles histoires l’été loin des parents. Vous commencez à voir le rapprochement ?
Elfrid Payton et Damyean Dotson, 25 ans. Bobby Portis et Julius Randle, 24 ans. Allonzo Trier, 23 piges. Mitchell Robinson, Frank Ntilikina et Dennis Smith Jr. ? 21 balais. Kevin Knox et Igna Brazdeikis, 20 ans, R.J. Barrett… 19. Deux + deux + un + trois + deux + un ? Onze. Onze joueurs majeurs des Knicks affichent donc 25 printemps ou – beaucoup – moins au compteur pour de début de saison, entourés par quatre vétérans triés sur le volet (Marcus Morris, Wayne Ellington, Reggie Bullock et Taj Gibson), l’ancien intérieur des Bulls, du Thunder et des Wolves récupérant du coup le rôle de la momie de la bande du haut de ses 34 balais. Un vrai poulailler de jeunes gallinacés qui n’ont pas ou très peu vu le soleil, et qu’on surveillera donc de près cette saison et ce pour deux raisons : 1) Pour être là le jour où ça partira en bataille de polochon et/ou 2) pour être là le jour où cette équipe de gamins commencera à prouver qu’on peut gagner des matchs quand on n’a pas de poil au menton. Petite revue d’effectif de cette bande de gosses ? Allez, feu, et au lit de bonne heure parce que demain il y a école.
Elfrid Payton
Quatrième franchise déjà pour l’ancien rookie du Magic (passé depuis par Phoenix et New Orleans), et l’impression qu’il peut enfin dominer de manière constante. Les cheveux ne sont plus là pour l’empêcher de voir clair et le freiner en contre-attaque, sa saison 2018-19 était solide individuellement (cinq triples-doubles consécutifs en mars !), et on attend clairement un millésime new-yorkais particulièrement fruité cette saison. Vrai défenseur, complet en attaque même si on attendra encore avant de lui filer des patates chaudes en fin de match, El frite a le talent en magasin pour s’imposer dans la rotation de Fizdale. Probablement comme back-up de Dennis Smith Jr., et selon les perfs de l’ancien sosie capillaire de The Weekend, on pourra alors se poser la question de savoir où se place le si bien nommé dans la hiérarchie des meneurs remplaçants en NBA.
Damyean Dotson
Peut-être le moins connu de la bande, au moins aussi peu renommé que ce y au milieu de son prénom est inutile. Méconnu mais ô combien sollicité la saison passée, puisque DD a tout de même été starter à quarante reprises en 2018/19, la plupart du temps dans un rôle de 3 and D au poste 2. Plus de 10 points de moyennes à 36% du parking, quasiment quatre rebonds tous les soirs, et un joueur apprécié au Madison par sa propension à se jeter sur tous les ballons comme si sa vie en dépendait. Deux saisons seulement derrière lui mais déjà dans les petits papiers de Fizdale, une situation intéressante pour un mec qui pourrait nous surprendre encore cette année, malgré les noms plus clinquants qui l’entourent. Potentielle surprise donc cette saison, et nique la fame comme dirait Louis Labeyrie.
Bobby Portis
On oublierait presque que l’ami Bobby est encore… un gamin. Quatre saisons déjà pour l’homme dont les orbites se mesurent en décamètre, et un déclic qui s’était produit à l’aube de sa troisième année chez les grands. Bobby avait alors doublé ses moyennes pour devenir un joueur qui compte dans la Grande Ligue, au moins autant que dans la vie d’un Nikola Mirotic qui bénéficie aujourd’hui d’une mesure d’éloignement pour être sûr de ne pas croiser la bête. Niveau basket ? On parle d’un energizer devenu sniper (plus de 40% du parking la saison passée), capable d’énormes entrées en sortie de banc. Toujours dans des équipes faibles par contre, à creuser, mais quoiqu’il en soit l’apport de Portis (l’apportis donc) se fait ressentir chaque soir au tableau d’affichage. Petit plus cette saison ? Le jeune homme a déjà annoncé vouloir rafler le trophée de 6th man of the year, et la bonne nouvelle est donc que ça en fait déjà un de moins qui ne pleurera pas pour être titulaire. Première victoire, on attend les suivantes.
Julius Randle
Le leader attendu. Du haut de ses 24 ans, Julius Randle est devenu la saison passée l’un des meilleurs intérieurs de la Ligue, ou du moins l’un des ses meilleurs attaquants. Julius prend 30 pions sur la trogne par sa match-up ? Il vous en mettra 35, pas de chichi. Véritable boule de nerf, solide au rebond et très difficilement arrêtable une fois lancé, l’ancien Laker a passé un cap et a tenu la baraque en Louisiane en l’absence d’Anthony Davis. Un 40/20 dans le viseur quasiment chaque soir, et l’objectif donc cette saison de devenir le vrai go-to-guy d’une franchise NBA. Le type aura les minutes, les ballons, et il a même le salaire qui va avec ce genre de responsabilités. Seul danger ? Résister à la pression du Madison qui ne lui pardonnera pas le moindre match raté, et tenir la baraque car en cas de méforme il y aura du monde au balcon du poste 4. Objectif… 24 points et 10 rebonds par match ?
Allonzo Trier
L’histoire d’Allonzo a tout du compte de fée, une fée avec deux ailes à son… prénom. Débarqué un peu de n’importe où la saison passée dans le groupe de Fizdale, Trier a fait le taf et plutôt bien, se forgeant une petite réputation d’attaquant racé, et un surnom – Iso Zo – que le peuple new-yorkais se plait à scander. Allonz’ fit-t-il dans un collectif ? Loin d’être une certitude. Est-il capable de débloquer quelques situations ? Plutôt un grand oui. Pour l’instant Fizdale a toujours compté sur lui (23 minutes en moyenne la saison passée), mais cette année le trio DSJ / Payton / Franky aura son mot à dire à la mène et le poste 2 a également été blindé par des joueurs solides. Une belle cote dans le rayon des joueurs qui pourraient voir leur production baisser mais attention, rien n’est jamais sûr avec Iso Zo, à part peut-être que sa pointe de vitesse est plus intéressante que son presque homonyme des Pistons (Iso… Joe). Gros pari pour Trier, alors à lui de jouer.
Mitchell Robinson
Pas forcément celui qui attire le plus de hype, R.J. Barrett oblige, mais celui dont la progression pourrait être la plus fulgurante. Découvert la saison passée grâce à un physique de martien et une capacité à contrer tous les tirs de la planète avec une aisance rarement vue, Mitchell Robinson présente une espèce de profil entre DeAndre Jordan et Amar’e Stoudemire qui pourrait faire de lui l’un des tous meilleurs pivots de la ligue très rapidement. Rapide, agile et immensément long, on a là le genre de gars qui colle dans n’importe quel cinq du moment qu’un mec au moins est capable de jeter la balle en l’air. Le petit plus non-négligeable cette saison ? Il est le seul vrai poste 5 du roster de Fizdale, preuve de la confiance que les Knicks ont placé en lui pour l’avenir. Potentiel é-norme, attention les yeux si le gamin s’en rend compte.
Frank Ntilikina
On en a fait un dossier à part juste ici, alors inutile de dire qu’en France notamment… on attend une vraie saison de la part de Frankie. La Coupe du Monde réussie du Français est à ranger dans le tiroir positif, la présence de Fizdale et l’amour qu’il semble porter à son meneur fait contrepoids, et cette troisième saison sera en tout cas un vrai tournant dans la carrière du gamin, malgré son – encore – tout jeune âge. De moins en moins de temps à perdre, et si on a vu en septembre que le petiot savait jouer au basket, ce sera alors une raison suffisante pour en mettre plein la gueule à son coach quand il préférera lancer ses two-way contract dans le grand bain plutôt que son meneur français. Très franchement ? On y croit dur comme fer à l’envol de Frank, mais on a tendance à croire également que le pauvre gosse est tombé au pire endroit possible pour évoluer. En espérant qu’on se trompe, et dans le cas contraire, en espérant qu’il ne soit pas trop vite… trop tard.
Dennis Smith Jr.
L’ancien meneur des Mavs s’est donc retrouvé la saison passée à évoluer avec (façon de parler) celui à qui on l’avait tant comparé au soir de sa Draft. Contrairement à Franky, DSJ a tout de suite eu les clés d’une bagnole en main, celle de Dallas, et si les pourcentages étaient bien ceux d’un rookie, on ne peut que louer la vigueur d’un gamin qui a croqué dans la pomme des son arrivée en NBA. Il a croqué dans la pomme et il croque désormais dans la grosse, avec un trade en cours de saison passée qui l’a précipité sous les feux des projecteurs. Dennis aime ça et s’en accommode, croque toujours autant, mais l’idée de le voir driver ces Knicks new generation dans la peau d’un titulaire nous excite plutôt pas mal. Ça va très vite, ça va très haut, ça va très fort, et ça nous rappelle finalement un certain… Russell Westbrook en début de carrière. Du taf à faire dans la sélection de tir et un peu de plomb à prendre dans la cervelle, et on vous promet que vous aurez peut-être très vite un nouveau chouchou.
Kevin Knox
On part cette fois-ci sur un profil de saison sophomore assez identique à celui du volleyeur Robinson, car KK fait partie de ces mecs dont on parle moins mais qui pourrait mettre tout le monde d’accord. Son profil est intéressant (capable d’être dominant en 3 ou en 4), sa capacité à prendre feu a été observée déjà à plusieurs reprises lors de son année rookie, et le petit a d’ailleurs réussi l’immense exploit d’être élu Rookie Of The Month en décembre, exploit car il est le seul de sa cuvée à avoir réussi à s’immiscer dans la guerre entre Trae Young et Luka Doncic. Le petit Kevin ne devra pas rater l’avion cette saison (poke le dernier match à Londres) et il pourrait lui aussi (décidément) être de ceux qu’on ne voit pas venir mais qui nous sort une grande saison. On pourra alors dire qu’il est vraiment fort… Knox, on pourra alors dire que notre progression en matière de vannes est au moins aussi élevée que sa progression sur les parquets. Allez Kevin, on veut des paillettes au Madison.
Ignas Brazdeikis
Le moins connu de la bande, et également celui qui aura – peut-être – le plus de mal à s’imposer. Celui qui aura la plus petite fenêtre de tir en tout cas (ça va être marrant quand il jouera plus que Frank tiens) mais qui pourrait tirer son épingle du jeu grâce à un poignet gauche plus solide que la moyenne. Brazdeikis a offert aux Knicks une Summer League de toute beauté et les boutons sur ses joues sont clairement le seul point disgracieux sur son CV. Puissant sur ses drives, capable de tirer de n’importe où, plutôt long et donc capable de jouer aux deux postes sur l’aile, Ignas pourrait représenter un sacré couteau suisse pour David Fizdale quand ce dernier sera en manque de solutions, oh le beau pléonasme. Et pour ceux qui n’y croient pas ? Dîtes-vous seulement que l’an passé, Luke Kornet a passé 784 minutes sur le terrain avec un jersey des Knicks sur le dos. Tout est possible, tout est réalisable, Ignas faut que t’assures.
R.J. Barrett
Last but not the least, on termine avec le numéro 3 de la dernière Draft, celui qui devra très vite faire penser aux fans des Knicks que Zion Williamson n’était pas le meilleur Dukie sur le marché en juin dernier. Dans l’ombre de son terrible teammate toute la saison dernière, Erdgey a tout de même sorti une saison magnifique, sans titre au bout mais confirmant tout le bien que l’on pensait de lui depuis déjà pas mal d’années. Les premiers pas cet été ont été rudes mais la Knicks Nation est formelle : Barrett is the new moyen de rêver à New York. Scoreur, playmaker, élancé et racé, le jeune Canadien a tout pour devenir la nouvelle égérie d’un Madison qui devra malgré tout être patient avec son rookie, même si l’éventualité de voir Barrett en leader dès sa première saison existe réellement. Le talent est là, le potentiel est immense mais attention, ce ne serait pas la première fois qu’un joueur de basket se brûle les ailes du côté de l’asile d’Arkham. Prudence jeune moussaillon, et surtout patience.
Onze gosses sur la ligne de départ, onze ados ou presque en quête d’explosion au plus haut niveau. Tous ont prouvé à leur manière, certains semblent avoir les faveurs de leur moniteur de colo et d’autres moins, mais en tout cas l’ensemble est aussi inexpérimenté… qu’excitant. Ca passe ou ça casse comme dirait l’autre, et le coté positif à New York reste que l’on ne pourra pas faire bien pire que ces dernières saisons. Le cas échéant il sera l’heure de se poser de vraies questions mais franchement, une petit voix nous répète sans cesse que cette saison pourrait être… étonnante. Alors, on y croit ou pas du tout ?