France – Team USA, retour en 2012 : quand les cainris étaient tout simplement trop forts pour le petit peuple gaulois

Le 11 sept. 2019 à 10:21 par Benoît Carlier

Ça y est, le jour de gloire est arrivé. Les Bleus vont se mesurer à l’ogre américain cet après-midi et on a de bonnes raisons y croire. Pourtant, ça n’a pas toujours été le cas dans l’histoire récente de l’EDF. Quand on se perd un peu dans le rétroviseur, on remarque que la France n’est pas vraiment une bête noire pour Team USA. L’affrontement de 2012 lors de la phase de poule des Jeux Olympiques de Londres ne fait pas exception avec deux équipes qui ne jouaient clairement pas dans le même cour cette année-là.

Le billet pour les JO en poche grâce à une belle médaille d’argent obtenue lors de l’EuroBasket 2011 en Lituanie dont on ne garde étrangement aucun souvenir de la finale, l’équipe de Tony Parker a eu le temps de se préparer l’esprit serein. Pas de TQO à l’autre bout du monde et tout le stress inutile que cela implique, les Bleus ont eu une préparation tout ce qu’il y a de plus normal avant d’aborder leurs premières olympiades depuis la finale perdue face aux cainris à Sydney en 2000. Les chances de podium sont bien réelles avec un groupe qui commence à bien se connaître même si Joakim Noah a déjà oublié le maillot bleu et laisse son spot vacant à Ronny Turiaf tandis que Yakhouba Diawara fait également son retour à la place de Charles Kahudi. Victime collatérale d’un clash entre Chris Brown et Drake dans une boîte de nuit new-yorkaise, Tony Parker est sévèrement touché à l’œil et ne peut disputer la compétition qu’à condition de porter des lunettes de protection. Normalement, si c’était un peu flou jusque-là ce détail devrait suffire à vous rafraichir un peu la mémoire. Mais avant de penser à la médaille, encore faut-il sortir vivant d’une poule notamment constituée de Team USA, de l’Argentine et de la Lituanie. Pas de panique évidemment, il y a de la place pour tout le monde en quart de finale mais un bon classement permettrait aux disciples de Vincent Collet d’éviter les gros morceaux dès le premier match à élimination directe. Néanmoins, c’est sans grand espoir que nos petits gaulois se rendent dans la Basketball Arena de Londres pour se frotter aux champions olympiques en titre pour leur entrée en lice dans ce tournoi.

A l’époque, jouer pour la bannière étoilée était encore un honneur que personne ne cherchait à esquiver et l’armada américaine était absolument flippante sur le papier. Comme si Kobe Bryant et LeBron James ne suffisaient pas, Kevin Durant, Chris Paul et Tyson Chandler complètent le cinq majeur alors que Melo, Russell Westbrook ou encore James Harden rongent leur frein sur le banc. Anthony Davis n’a pas encore un seul match NBA dans les jambes mais a aussi été appelé par Coach K en guise de cadeau après sa sélection par les New Orleans… Hornets en premier choix de la Draft. Vous voulez qu’on continue ? Kevin Love, Deron Williams avant sa période kebabs et Andre Iguodala sont aussi présents pour former ce que l’on peut légitimement appeler une Dream Team. Mais nos Bleus vont quand même se battre et faire honneur à la tunique bleue. Le starting five composé de TP, Bobo, Nico, Ronny et Mike Gelabale donne le ton et la France n’est qu’à un petit point au bout des dix premières minutes (22-21). Avec ses goggles, TiPi montre l’exemple face à des joueurs qu’il côtoie toute l’année et qui ne lui font plus peur du haut de son statut de quadruple All-Star à l’époque. Malheureusement, le début de deuxième quart est fatal aux Frenchies qui encaissent un 12-0 déjà rédhibitoire. En manque d’adresse à l’image d’un Nando De Colo à 1/5 de loin pour un 2/22 collectif ce jour-là, l’EDF ne peut pas espérer rivaliser avec un tel adversaire.

L’écart passe à 16 points à la mi-temps (52-36) et Team USA est déjà en mode gestion pour s’économiser en vue de la suite de la compétition. L’occasion quand même pour KD de nous faire un petit festival avec ses deux coéquipiers du Thunder à ses côtés. Durantula termine à 24 points à 3/5 de loin mais surtout un 7/7 depuis la ligne des lancers où on a l’impression que les fils de l’Oncle Sam ont passé leur soirée avec 40 tentatives à la charity line. Kevin Love a également fait mal à l’intérieur alors que Carmelo Anthony a frôlé le double-double (9 points et 9 rebonds) sur le seul terrain de jeu où il a gagné quelque chose dans sa carrière, en sélection. Côté bleu, Ali Traoré n’a pas du tout été #Gênant bien au contraire avec ses 12 points et 5 rebonds en 13 petites minutes de jeu mais ce n’était pas suffisant contre une telle armée de cyborgs. Pour l’honneur, la second unit a quand même bien résisté dans le dernier quart-temps terminé sur un score partagé de 20 partout. Merci les gars, c’était cool de participer à un All-Star Game de l’intérieur. Cela nous a aussi permis de mesurer l’écart qui nous séparait encore du meilleur niveau mondial alors que la France n’avait pas encore autant de représentants sur les parquets de la Grande Ligue il y a sept ans.

Score final, 98 à 71. C’est ce qu’on appelle un blowout, c’est ce qu’on appelle le haut niveau tout simplement pour une équipe qui n’était pas encore prête pour une telle intensité. Depuis, les Bleus ont pris de la bouteille (coucou Axel) et la sélection américaine n’a plus l’air aussi attractive qu’avant vu tous les forfaits recensés cet été. Alors pourquoi pas y croire, de toute manière il faudra bien réussir à les battre un jour.


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