La rédemption signée Kyle Lowry : des Finales NBA sacrément méritées pour un joueur si longtemps critiqué

Le 26 mai 2019 à 06:47 par Bastien Fontanieu

Kyle Lowry
Source image : NBA League Pass

S’il n’a pas été le meilleur joueur de la série face aux Bucks, Kyle Lowry a pourtant reçu la plus grande ovation une fois l’ultime victoire décrochée. Et pour une bonne raison, le meneur des Raptors en a chié pendant un paquet de saisons à Toronto.

Les caméras le cherchaient, voulant absorber la moindre expression émanant de son visage. Pas rassuré dans cette fin de match interminable, Lowry préférait rester prudent. On ne sait jamais, quand on a été dans les pompes de Kyle, mieux vaut avoir cette approche. Un piano qui tombe sur Kawhi, un astéroïde qui écrase la ville, tout est envisageable quand vous êtes le meneur titulaire des Raptors depuis 7 ans. Tout est envisageable quand vous vous êtes fait sortir par les Nets de Paul Pierce, contré au buzzer pour une première désillusion qui sera suivie par tant d’autres. Les choke des années d’après, les articles qui commencent à tomber et les talk shows qui en font de même. Peut-on faire confiance à Kyle Lowry ? Ouais, jusqu’en avril. Et en même temps, comment ne pas prendre part à cette vilaine danse ? Tendant le fouet à deux mains pour se faire mutiler, le bulldog formé en Pennsylvanie ne cessait de nous donner du matos pour qu’on le tabasse. L’idée ici n’est pas de comparer des joueurs ou des carrières, mais plutôt des traditions qui doivent s’achever un jour ou l’autre. Imaginez Chris Paul, touchant à ses premières Finales NBA, ce serait émouvant n’est-ce pas ? Et bien si Lowry est évidemment un joueur très différent du meneur des Rockets, il a partagé pendant longtemps avec lui cette sale étiquette, celle d’un général qui fout les jetons à partir de la mi-mai. D’où la délivrance, d’où ce sourire d’enfant, Kyle réalisant à peine ce qui était en train de se passer. Le transfert de DeRozan, le changement d’entraîneurs, les déceptions qui s’enchaînent, au point de ne plus croire à de potentielles Finales NBA. Pshit, tout ça envoyé à la corbeille pour vivre ces ultimes secondes avec l’émotion d’un gamin le matin de Noël.

Kyle Lowry ♥️♥️♥️

Lui qui a été tellement critiqué, par tout le monde, nous compris, ces images sont si belles. Il le sait, il va enfin en Finales NBA, après tant d’années passées à rêver de ce moment ! 👏 pic.twitter.com/SHwLIhuLnK

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) 26 mai 2019

Et pourtant, de manière so Lowry, ce Game 6 avait une bonne gueule de match qui allait être perdu par le vétéran. Bon et agressif dans tous les aspects du jeu, Kyle était malheureusement en difficulté avec ses fautes et devait laisser Fred VanVleet gérer bon nombre de missions avec ses coéquipiers. Le script était alors idéal pour que la tradition se prolonge encore un peu. Soucis de fautes de Lowry, match perdu par Toronto, Game 7 à Milwaukee, 4 sur 17 au tir et défaite à quelques mètres des Finales NBA. Disons que ça, c’était le scénar avec la plus forte probabilité. Mais bien aidée par son crew, Kyle a effacé tout ça. Et c’est peu dire s’il a participé à ce retrait d’étiquette, montant en température au fur et à mesure que les matchs devenaient importants. Allez, 11 points, 5 rebonds et 9 passes de moyenne contre Orlando. Puis 13 points, 5 rebonds et 6 passes de moyenne contre Philly. Et enfin 19 points, 5 rebonds et 5 passes de moyenne face aux Bucks. Quand il a fallu retrousser ses manches et faire mal à ses adversaires, Lowry a répondu présent. Quand Toronto ne pouvait pas perdre son Game 2 face au Magic, Lowry a été au top. Quand Toronto ne pouvait pas retourner à la maison en perdant son Game 4 à Philadelphie, Lowry a été au top. Quand Toronto sortait d’un éreintant double-overtime et devait remporter son Game 4 à la maison, Lowry a été au top. Alors oui, forcément, quand on a un jeu peu sexy et qu’on contribue dans tous les petits aspects importants, les erreurs deviennent plus faciles à pointer du doigt. Pourcentages, balles perdues, c’est basique. Sauf que Kyle a tellement offert, donné et sans compter, qu’on ne peut que ranger nos punchlines pour cette fois et se lever. Il n’y a rien à redire, Monsieur Lowry. Ces Playoffs 2019 sont grands à titre individuel, ils sont all-time à titre collectif.

C’est lui qui était là avant tout le monde, qui a connu les années galères, qui en a pris plein la tronche. Kyle Lowry peut bomber le torse aujourd’hui, quand on voit ses Playoffs, sa détermination et ce qui l’attend la semaine prochaine. Chapeau Monsieur.