No Embiid, no problem : les Sixers assurent sans Jojo, la Conférence Est est prévenue

Le 06 mars 2019 à 18:24 par Nicolas Meichel

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Victorieux la nuit dernière face au Magic, les Sixers ont remporté un nouveau succès malgré l’absence de leur pivot Joel Embiid. Sans lui, l’équipe de Philly tourne plutôt bien et c’est prometteur pour la suite. 

Cela fait maintenant deux semaines que Joel Embiid squatte l’infirmerie de Philadelphia. Le 20 février dernier, soit trois jours après le match des étoiles, on a appris que la grande gueule des Sixers souffrait de douleurs au niveau du genou. Rien de bien grave mais suffisant pour rester sur la touche pendant plusieurs jours, surtout connaissant l’historique de la star au niveau des blessures. Evidemment, quand vous perdez un joueur de sa trempe, les résultats risquent d’en pâtir. On parle quand même d’un mec qui tourne cette année à 27,3 points, 13,5 rebonds et presque deux contres de moyenne par rencontre. Pour une équipe comme Philly, qui a beaucoup d’ambition et qui vise la meilleure place possible en vue des Playoffs, chaque match compte et l’annonce de cette blessure représentait donc un petit coup dur au moment d’attaquer la dernière ligne droite. Mais depuis le All-Star Weekend, il faut avouer que les Sixers n’ont pas trop souffert de l’absence de Jojo. Les hommes de Brett Brown ont disputé six rencontres sans leur pivot. Bilan ? Quatre victoires pour deux défaites. Philadelphia a tapé Miami et Orlando à la maison, ainsi que New Orleans et Oklahoma City à l’extérieur. Au rayon des défaites, Ben Simmons et ses copains se sont inclinés contre les Blazers et les Warriors devant leur public. Rien de scandaleux donc, surtout qu’ils ne sont pas passés loin de l’exploit face au double champion en titre. Bref, le bilan comptable est encourageant en attendant le retour d’Embiid, qui pourrait se faire en fin de semaine si tout va bien.

Pour tenir le coup jusqu’ici sans Joel, les Sixers ont notamment pu compter sur un Tobias Harris en mode All-Star. Même s’il n’a pas été sélectionné pour le match des étoiles cette année et qu’il a été transféré comme un joueur lambda par les Clippers juste avant la trade deadline, Harris montre aujourd’hui sa valeur. Déjà séduisant aux côtés d’Embiid, Tobias a véritablement haussé son niveau de jeu sans lui avec six matchs consécutifs à au moins vingt unités et des moyennes de 24,2 points, 9,2 rebonds à 52,5% au tir dont 39,5% du parking. Son intégration dans le collectif de Philly se passe à merveille et il semble déjà avoir trouvé sa place. Il peut se créer son shoot, il est adroit à l’extérieur, il fait mal en transition, il bouge bien sans ballon et sa relation avec Ben Simmons fait des dégâts. Justement, en parlant de Ben Simmons, on l’attendait au tournant avec l’absence de Joel Embiid et on peut dire qu’il a répondu présent. La preuve, le meneur des Sixers vient d’être nommé meilleur joueur de la semaine à l’Est. Comme d’habitude, il a brillé par son côté all-around et sa capacité à mettre ses coéquipiers dans de bonnes dispositions, mais il s’est surtout montré plus agressif en attaque. Transition, attaque du panier, jeu au poste, Simmons a pris ses responsabilités comme un grand. Quant à Jimmy Butler, il s’est montré plutôt irrégulier et discret ces derniers temps mais son money-time de la nuit dernière a montré qu’il était toujours là quand il fallait prendre les choses en main. En clair, les leaders ont step-up et c’est de bon augure pour les Playoffs.

Cette absence de Joel Embiid pourrait donc être un mal pour un bien en vue des joutes du printemps. En effet, cela oblige tout le monde à se bouger et ça responsabilise ainsi les joueurs. Derrière les leaders, certains gars en ont profité pour se montrer. On pense notamment à Mike Scott, arrivé à Philly dans le cadre du trade impliquant Tobias Harris, ainsi qu’au pivot rookie de 23 ans Jonah Bolden. Le premier est actuellement en feu à trois points et profite des qualités de création de Ben Simmons pour enchaîner les ficelles. Depuis la blessure d’Embiid, l’intérieur fuyant joue autour des 26-27 minutes par match pour apporter sa douzaine de points et une menace extérieure constante. Concernant Bolden, il a vu ses responsabilités augmenter avec l’absence de Jojo mais aussi celle de Boban Marjanovic, qui s’est blessé face aux Pelicans le 25 février dernier. Il a été titularisé contre New Orleans, Oklahoma City et Golden State et il a apporté à chaque fois sa contribution (11,7 points, 4,0 rebonds, 1,3 contre à 66,7% au tir en 20,0 minutes de moyenne sur ces trois matchs) même s’il a souvent été gêné par les fautes. Pour lui, c’est évidemment tout bénef mais ça montre aussi aux Sixers qu’ils peuvent compter sur le rookie. Et au pire, il y a toujours le vétéran Amir Johnson, qui a su prendre le relai la nuit dernière contre Orlando en l’absence de Bolden.

Grâce à tout ce beau monde, les Sixers s’en sortent plutôt bien sans Jojo. Il faudra cependant confirmer une fois qu’il sera de retour. Le jeu de Philly n’est pas le même avec Embiid car ce dernier représente évidemment une arme dévastatrice au poste bas, alors que Philadelphia a tendance à jouer plus vite quand le pivot est absent. Une réadaptation sera donc nécessaire mais ce qu’on voit aujourd’hui est prometteur pour la suite.