Chris Paul réalise le pire début de saison de sa carrière : timing parfait après une prolongation à 160 millions

Le 09 déc. 2018 à 17:01 par Bastien Fontanieu

chris paul
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Adoubé l’an dernier pour son adaptation immédiate chez les Rockets et son impact dans l’une des plus grandes saisons de l’histoire de sa franchise, Chris Paul se situe aujourd’hui à l’extrême opposé de ce petit paradis. Entre déclarations bancales, leadership absent, mauvais résultats et statistiques individuelles en chute libre, le meneur est en train de se faire une sale image.

Qui aurait pu croire qu’en si peu de temps, un joueur aussi respecté se ferait pointer du doigt par tout le monde ? No disrespect envers Chris Paul, dont le talent est immense et la carrière fabuleuse, mais il devient de plus en plus difficile de croiser des gens qui soutiennent corps et âme le vétéran. Pour une raison assez simple d’ailleurs. Si on fait le listing des conneries réalisées ces derniers mois, comment ne pas soupirer, froncer les sourcils, prendre sa tête à deux mains… ou faire ces trois choses consécutivement, qu’on soutienne Houston ou non ? Au départ, bien au-delà de sa blessure en finale de conférence face aux Warriors, il y a cette prolongation contractuelle qui a donné la gerbe à pas mal d’observateurs. Foutue signature, qui pourrait handicaper les Rockets pendant des années, et qui le fait déjà maintenant. Quatre ans et 160 millions de dollars, what the fuck ? Dès le premier jour, la première seconde où les termes du deal ont été rendus public, l’ambiance a changé. Trevor Ariza, au revoir, les négociations avec Clint Capela, bof bof, et ce qui semblait être une potentielle opposition au sommet sur plusieurs années entre Houston et Golden State s’est effondré immédiatement. Pourtant, il n’y a pas encore eu de basket de joué, donc tendu de juger un joueur sur son simple aspect financier. Le problème ? C’est qu’une fois la saison démarrée, Paul ne va absolument pas assumer son deal et va symboliser à lui seul le marasme qui existe aujourd’hui chez les Rockets. On aurait tout à fait pu en remettre une caisse sur Carmelo Anthony, sauf qu’à l’heure actuelle, c’est bien CP3 qui met Houston le plus dans la merde. Financièrement, car pépère touche 35 millions puis va en empocher 38 puis 41 puis 44 millions de dollars.

Et sportivement ?

Well…

Autant dire les choses clairement, jamais Chris Paul n’a aussi mal joué sur les 25 premiers matchs d’une saison régulière. Toutes les statistiques, qu’elles soient basiques ou avancées, sont dans le rouge. Moyenne de points ? Troisième plus faible en carrière. Pourcentage au tir ? Deuxième plus faible en carrière. Pourcentage aux lancers francs ? Le pire de sa carrière. Les balles perdues par match ? Pire moyenne en carrière. Passes décisives ? Deuxième pire moyenne en carrière. Et encore, là on ne se base que sur des chiffres et des catégories en surface, donc pas dans les détails. Mais si vous prenez le PER (Player Efficiency Rating), le VORP (Value Over Replacement Player), le BPM (Box Plus/Minus) ou toute autre donnée numérique avancée, vous comprendrez vite qu’on est en train de vivre la pire saison en carrière de CP3. Sur 25 matchs uniquement, mais tout de même. Défensivement comme offensivement, le vétéran est à la rue, et tout ça après avoir signé une prolongation contractuelle monstrueuse. Même visuellement, lorsqu’on le voit jouer, Paul est à des kilomètres de ce qu’il a proposé la saison passée. Son intensité, sa discipline, ses paroles, tout suit la mauvaise tendance.

Couverture

D’ailleurs, ce ne sont pas 25 mais 20 matchs que Paul a joué. L’occasion idéale pour rappeler que le bonhomme a été suspendu 2 matchs pour avoir joué des mains avec Rajon Rondo. Forcément, il n’y a pas que le contrat et les statistiques qui tirent la gueule. Si on n’avait que ça, ce serait trop facile. Il faut maintenant ajouter l’attitude, car oui Chris Paul a bien une attitude insupportable sur cet automne 2018. Le leadership ? Aux oubliettes, pas le temps d’agir pour tenter de redresser le navire des Rockets, actuellement sous l’eau. Au lieu de ça, d’utiliser son expérience et son spot de patron pour tout donner dans l’espoir de calmer la tempête, Paupaul nous informe qu’il n’est absolument pas inquiet… car il ne voit aucune équipe battre Houston sur 7 matchs en Playoffs cette saison. C’est ce qu’il a littéralement sorti à CBS Sports il y a 5 jours, en plein orage texan. Melo se fait tej, Eric Gordon se plaint, Mike D’Antoni tire la gueule, les fans en chient, et pendant ce temps-là Chris pense au mois de mai dans le plus grand calme. La règle de base ? On la connaît, car elle régit la NBA depuis des lustres. Quand les résultats ne sont pas là et que les chiffres n’y sont pas non plus alors que les dollars pleuvent, le meilleur moyen de fermer des gueules est d’agir tout de suite sur le terrain. Pas en avril, pas en mai, pas en juin, mais bien en décembre. Et tant que CP3 continuera à chiller sur le côté en attendant que les billets verts tombent au même rythme que ses stats, les Rockets continueront à alterner entre le cheum et le très cheum.

Après, on peut aussi comprendre le meneur et tenter de rester calme le plus longtemps possible. Peut-être que Chris nous fait une spéciale vétéran, en laissant la régulière passer avant de revenir à fond pour les Playoffs, en utilisant toute l’énergie stockée. Sauf que, comme il l’a bien vu l’an dernier en accédant à ses premières finales de conférence en carrière, c’est par la création de bonnes habitudes et le suivi d’un bon système automatisé que les résultats de mai sont mieux abordés. On ne claque pas des doigts du jour au lendemain afin de devenir prétendant au titre. Certes, sur 7 matchs, la simple présence de Paul et Harden pendant 48 minutes par rencontre est flippante, mais on ne gagne pas une bague ainsi. Et quand on voit la décision prise cet été sur son deal, son attitude actuelle et sa chute statistique, on est en droit de se demander si une bannière au plafond du Toyota Center est clairement sa priorité.

Lorsque Kyle Lowry et Mike Conley ont été grassement prolongés dans leur franchise respective, les critiques ont fusé et les demandes de justification sont tombées en masse. Aujourd’hui ? Personne ne parle du deal de ces deux joueurs, parce qu’ils assurent aussi bien sur le parquet qu’en dehors, avec une production sérieuse et un leadership en béton armé. Chris Paul, au contraire, nous montre exactement ce qu’il ne faut pas faire : s’en battre les couilles en misant sur les Playoffs. Ce serait peut-être malin de penser à se réveiller, cher CP160…


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