Preview Jazz – Spurs : comment ça, copier San Antonio n’est pas gage de victoire ?

Le 04 déc. 2018 à 19:16 par Alexandre Taupin

Jazz utah rubio mitchell
Source image : NBA League Pass

Dire que ces deux équipes ne sont pas en forme relèverait presque de l’euphémisme : 4 victoires lors de leurs 11 derniers matchs pour le Jazz et 4 succès en 12 rencontres pour San Antonio. Il faudra pourtant bien un gagnant dans ce choc du fond de classement, au risque de voir la crise s’aggraver. Malheur au vaincu cette nuit à la Vivint Smart Home Arena, un match à suivre dès 3h du matin. 

Quand on regarde de près ces deux équipes, on peut se dire à première vue qu’elles n’ont pas grand chose à voir : pas de rivalité importante, elles ne font pas partie de la même division et leurs stratégies estivales ont été l’exact opposé puisque l’une a dû renouveler des cadres tandis que l’autre accordait une confiance totale au groupe qui avait amené le Jazz à la cinquième place l’an dernier. Ce serait pourtant oublier le grand nombre de points communs qu’ont ces deux franchises par leur culture et leur fonctionnement. Au niveau du coaching staff et de l’organisation tout d’abord, Quin Snyder fait partie des nombreux disciples de Popovich, même s’ils n’ont jamais partagé un banc NBA. Le coach du Jazz a passé trois ans à la tête des Spurs… d’Austin, soit l’équipe G League affiliée aux Spurs et durant cette période il a bien sûr pu échanger avec Pop’ à de nombreuses reprises comme il le disait en mars dernier au sortir d’une victoire contre son mentor.

“Il m’a influencé plus que n’importe qui dans ma vie et c’est un honneur que d’être là”.

Il était également l’assistant de Mike Budenholzer à Atlanta, qui est sans doute ce qui se rapproche le plus de Popovich dans le culture Spurs après 17 ans à ses côtés. Chacune de ces équipes est connue pour s’inspirer du basket à l’européenne : Etore Messina côté Fort Alamo a d’ailleurs coaché le CSKA Moscou accompagné par… Quin Snyder. Si ce n’était pas suffisant, Utah avait engagé auparavant l’assistant de R.C. Buford, Dennis Lindsey en 2012 afin de former un tandem GM – coach qui a pleinement baigné dans le succès des Eperons et qui a donc pu tirer le meilleur de leurs mentors respectifs. C’est Lindsey qui a internationalisé le Jazz façon Spurs en draftant Exum, Gobert et en récupérant les Rubio, Sefolosha et Ingles. Les deux franchises comptent respectivement six et sept nationalités différentes dans leurs effectifs, plus que n’importe qui d’autre. Les Français ont d’ailleurs pu s’affronter durant plusieurs années lorsque Gobert venait rendre visite à Parker et Diaw avant que ce dernier ne change de tunique pour rejoindre… le Jazz.

On n’ira pas jusqu’à dire que le modèle Made In San Antonio n’est pas gage de sûreté, puisqu’on respecte énormément le boulot accompli par Buford et Popovich et que la franchise est celle qui a connu le plus de succès sur les vingt dernières années. Mais peut-être que l’on voit actuellement les exigences requises pour atteindre un tel niveau de succès. Après tout, les Spurs se sont reposés durant presque vingt ans sur trois Hall of Famers et le Jazz n’est encore qu’une jeune équipe sans véritable superstar. La superbe saison accomplie la saison dernière semble bien loin désormais et la surprise ne fait plus effet. Côté Spurs, dès lors que le GOAT est aux manettes, n’importe quelle équipe peut devenir un prétendant aux Playoffs, aussi ils ont plus de certitudes.

Utah et San Antonio, même fonctionnement, même culture et mêmes résultats cette saison. A quand le renouveau pour ces deux franchises, qu’on sait pleines de talent ? Avantage au Jazz ce soir, entre deux équipes qui déraillent totalement dès lors qu’elles sortent de leurs bases, comme quoi on n’est jamais mieux que chez-soi.